Bagshare: mettez du coeur dans vos voyages

Gilbert Gboyou
#LePlateau
Published in
6 min readAug 3, 2018

“Voyager sans rencontrer l’autre, ce n’est pas voyager, c’est se déplacer.”

À la vue de la citation ci-dessus, vous avez peut-être pensé à une énième campagne de social-washing venue distraire votre temps de cerveau disponible… Pourtant il n’en n’est rien.

Pour cause, cette citation d’Alexandra David Neel n’est autre que le leitmotiv d’une startup ayant fait d’une belle idée un authentique état d’esprit qui enrichira votre vision du voyage. Plateforme mettant en relation des associations locales et petites ONG avec des voyageurs, Bagshare se propose de donner du sens au tourisme. Valérie Demay, la co-fondatrice de Bagshare, est revenue pour nous sur son parcours, ses idéaux, son amour de l’Amérique latine et les contours du projet entrepreneurial qu’elle a noué avec Inès Al Ardah et Daniel Rios Moreno!

¡Vamos!

Un déclic en terres inconnues

De même que nos amis de chez Pygmento, c’est au Mexique que l’aventure entrepreneuriale d’Inès Al Ardah, Daniel Rios Moreno et Valérie Demay prend racines ! Initialement formée en école de commerce, Valérie s’exile à l’étranger dans le cadre son cursus. Ayant fait le choix de Mexico, Valérie va y rester 2 ans, le temps de ses études : “c’est le début pour [elle] d’un déclic sur une nouvelle façon de voyager à la rencontre des gens, des populations”.

Suite à cette escale mexicaine qui achèvera de stimuler son esprit aventureux, Valérie fera 10 années d’expatriations dans une flopée de pays parmi lesquels les USA, l’Australie et la Grande-Bretagne, entre autres. A chaque voyage, la démarche est la même pour la jeune femme: la finalité n’est pas le voyage mais plutôt la rencontre avec l’autre que permet le voyage. Plus encore, cette découverte de l’autre fait écho à sa découverte d’elle-même. Bref, un véritable cercle vertueux qui l’a conduit à conclure que “le voyage n’est en réalité qu’un prétexte pour rencontrer l’autre en soi”.

Un peu de poésie dans ce monde de brutes !

Par la suite, Valérie s’engage bénévolement dans l’humanitaire au travers des rencontres fortuites qu’elle a l’occasion de faire lors de ses déplacements professionnels. C’est à partir de là que la jeune femme s’émerveille devant “la beauté des acteurs locaux” qui s’engagent de manière désintéressée face à la détresse environnante. Pourtant, ces acteurs dévoués pour la cause humanitaire manquent cruellement de visibilité or leur actions gagneraient à être davantage connues en vue d’obtenir un support externe… De ce constat va naître en elle l’idée de “mettre en lumière les petites associations sur le terrain”. Bagshare verra le jour de manière officieuse quelques mois plus tard avant d’officiellement prendre forme en avril, lors de son hébergement sur #LePlateau !

Un modèle participatif et alternatif

Bagshare est une plateforme qui met en relation les ONG locales et petites associations avec des voyageurs qui veulent donner du sens à leur voyage.

Mais concrètement, comment fonctionne la startup ?

Et bien l’idée est que les voyageurs offrent un espace dans leur sac pour transporter des dons en nature afin de les acheminer directement sur place, et cela à 0 coût logistique pour ces petites associations. En addition à ça, Bagshare offre non seulement la possibilité pour les voyageurs d’organiser des collectes avant le voyage mais également celle d’acheter leurs biens sur place si ils sont faciles à trouver.

Dans les faits, “le concept Bagshare” est déjà employé par une multitude de voyageurs de façon naturelle. Seulement, un problème réside dans le manque d’encadrement et d’accompagnement auxquels se heurtent les touristes à l’initiative de ces gestes altruistes. En clair, arrivés sur place, ces derniers n’ont personne vers qui se tourner pour distribuer leurs biens matériels. De plus, le réflexe naturel des voyageurs est d’emmener du matériel scolaire quand bien même une grande partie des besoins exprimés par les populations locales concernent davantage les produits d’hygiènes, denrées rares et chères…C’est donc là que Bagshare vient à leur rescousse !

La startup solutionne cette double problématique en contribuant d’une part à la transparence des besoins matériels des petites associations locales, et d’autre part au répertoriage de ces acteurs locaux afin que les voyageurs puissent facilement se retourner vers eux le cas échéant. La finalité de la démarche étant d’initier une chaîne de solidarité mondiale et décentralisée pour laquelle un “ mexicain pourrait aider un aider un népalais sans le moindre soucis”.

“La vision du projet de Bagshare repose sur la co-construction d’un moment de rencontre et de partage au cours duquel les touristes se sensibilisent aux problématiques des différents pays qu’ils visitent” (ndlr: Valérie Demay)

De par son horizontalité et son caractère décentralisé, Bagshare propose un modèle alternatif d’action humanitaire… S’agit-il d’un substitut des “Big ONG” du type Unicef et autres ? Pas vraiment.

Il est vrai que Bagshare ne collabore pas à proprement parler avec les grandes ONG… Mais n’y voyez là aucune hostilité à l’égard de celles-ci ! Pour cause, connues de tous (ou presque), ces dernières n’ont pas nécessairement besoin qu’on leur offre davantage de visibilité. De plus, leur modèle repose davantage sur le don financier quand Bagshare centre sa démarche sur le don matériel. Ce parti pris permet à la startup d’offrir un service concret, de la collecte du don jusqu’à son acheminement, de sorte à favoriser la rencontre et l’échange.

Pleins de projets en tête

Structuré autour de 3 associés, dont les deux co-fondatrices, l’équipe de Bagshare repose sur un mode de gestion lean. D’un côté nous avons Daniel Rios Moreno, responsable des partenariats avec les ONG. Fort d’une expérience de 10 ans dans le milieu des ONG en Amérique du Sud, il fait la rencontre de Valerie à Buenos Aires. Ayant lui même vécu les problématiques de besoins matériels de l’intérieur il est rapidement séduit par le projet. De l’autre côté de ce tableau à double entrée se trouve Inès Al Ardah. Détentrice d’un background au croisement de la communication et des ressources humaines la jeune femme s’occupe de la partie voyageur. Enfin, au bout de cette chaîne de vaillants défenseurs de la cause humanitaire nous retrouvons Valérie, responsable de la partie communication.

Actuellement en phase de croissance, Bagshare veut consolider son développement commercial et produit !

A ce jour, la startup est en discussion avec des agences de tourismes pour nouer des partenariats et a d’ores et déjà conclu 60 partenariats avec des ONG locales dispersées un peu partout à travers le monde. De plus, la startup travaille sur son site web afin d’étoffer son offre digitale afin d’intégrer une messagerie beaucoup plus fluide, des reviews ainsi que des campagnes de crowdfunding. Parallèlement à ça, la startup a lancé un programme ambassadeur pour recruter des membres de confiance qui vont aller a la rencontre de nos nouvelles ONG partenaires. Enfin d’ici à fin 2018, Bagshare aimerait couvrir toute l’Amérique du sud avant de s’implanter sur l’ensemble du globe.

Voir la solidarité en grand à l’aide des petites associations, ou autrement dit, penser global et agir local… telle est l’ambition de Bagshare. Alors, souhaitez-vous faire partie de l’aventure ?

La startup Baghare est en résidence sur Le Plateau depuis le 04 avril 2018.
#LePlateau un espace de 1000m² qui accueille, sous un même toit et sur des périodes pouvant aller jusque 6 mois, des équipes Société Générale et des startups de l’écosystème. Chaque résident travaille sur son propre projet, forcément disruptif ou innovant, dans de grands espaces ouverts où les équipes se mêlent. Le Plateau fournit l’environnement pour permettre ce travail dans un lieu unique mais surtout l’accompagnement méthodologique pour accélérer les projets, l’animation des résidents et du lieu pour leur permettre d’échanger et de partager compétences et expériences.

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