Bienvenue dans ton Nouveau Monde

« Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. » Cette phrase, on est nombreux à la reprendre à notre compte. Elle pourrait être un truisme, mais elle sonne si juste dans ce nouveau monde que j’appelle de mes vœux…

Mardi dernier, 50 explorateurs de demain se sont réunis dans une petite salle du cinéma indépendant parisien, Le Lucernaire, pour assister à la projection du film Nouveau Monde de Yann Richet, à l’invitation de la communauté des 100 Barbares. L’occasion de présenter deux autres projets, symboles de cette réalité qui émerge déjà sous nos pieds : le livre de Yacine Aït Kaci, Bienvenue dans ton monde avec Elyx !, et les images incroyables de Jean-Pierre Goux et de l’équipe de Blueturn.

Nouveau Monde, une autre vision de Demain

Après quatre ans de maturation et deux campagnes de crowdfunding, le film Nouveau Monde est enfin dans les salles obscures. Quatre ans, pendant lesquels Yann, caméra au poing, a pris le pouls de la France de demain qui vibre déjà. Ferment d’espoir et d’optimisme, pour ce cévenol, papa de deux enfants, qui a préféré partir en vadrouille regarder « le monde qui pousse » plutôt que « celui qui s’effondre ».

J’ai eu la chance de voir le film en septembre, en avant-première, alors que je découvrais ces montagnes formidables, qui donnent envie d’inculquer aux enfants l’amour de la terre. Près d’un an après la sortie du film Demain, de Cyril Dion et Mélanie Laurent, et après le bouillon de culture alternative dans lequel j’avais baigné à Place To B — pour préparer la conférence de Paris sur le climat — j’attendais du film qu’il me surprenne, et je me demandais bien ce qu’il allait m’apprendre.

Loin de la superproduction ultra-médiatisée, Nouveau Monde est un film d’artisan. Une exploration des alternatives que les hommes vivent déjà aujourd’hui, sans attendre des pouvoirs publics qu’ils leur offrent un cadre propice ou un eldorado qui n’arrivera jamais.

On va faire un tour avec lui dans le Nord-Pas-de-Calais pour y écouter Jérémy Rifkin nous parler de la troisième révolution industrielle. On écoute Thanh Nghiem nous raconter pourquoi Loos-en-Goohelle est un formidable laboratoire d’expérimentation citoyenne qui favorise la transition énergétique. On sourit en entendant Mathieu Baudin, de l’Institut des Futurs Souhaitables (cf. Le blog de l’IFs), nous expliquer comment nous sommes en train d’apprendre à « faire mieux avec moins ».

On boit le nectar des paroles d’Henry Duchemin, spécialiste des abeilles : « l’intelligence collective, c’est l’inverse de la connerie individuelle, et c’est faire plus ensemble que ce que chacun peut faire seul. » On retrouve aussi Michel Bauwens et sa culture des communs, Emmanuel Delannoy et l’Institut Inspire, Stanislas Jourdan et le mouvement du revenu de base, les bénévoles des Incroyables comestibles « passés de la frustration à la satisfaction d’avoir agi »… On en sort avec le cœur en joie. Ouf, on n’est pas tout seul à y croire. Ouf, il y a des moyens de se mobiliser, chacun à notre échelle.

Bienvenu dans ton monde avec Elyx !

Quel plaisir, donc, de revoir sur grand écran ce concentré de bonnes ondes et de le présenter aux 50 barbares et autres curieux venus au Lucernaire, devant son coauteur, Christophe Ansay… Mais autant en profiter pour partager avec eux deux autres projets qui me tiennent à cœur, et qui touchent chez moi la même corde sensible ! Le film, Yann l’a fait en grande partie pour ses enfants. Ce sont eux qui vivront dans ce monde de demain que nous construisons aujourd’hui. Eux qui affronteront les conséquences de nos choix égoïstes et récolteront les fruits de notre optimisme.

Bienvenue dans ton monde avec Elyx !, le livre de Yacine Aït Kaci — publié chez Nathan — est un petit guide positif du futur, « pour tous les enfants du 21ème siècle. » « On leur laisse à la fois plein de contraintes et plein d’outils », me raconte Yacine, quand il me présente le livre, il y a quelques semaines.

« Le livre est conçu avec un double degré de lecture, pour que les enfants le comprennent et puissent poser des questions, et que les adultes réfléchissent aux enjeux qui occupent déjà leur vie aujourd’hui. » Ecologie et climat, futur du travail et robotisation, exploration spatiale et transhumanisme : chaque double page explore, avec Elyx (ce petit personnage en bâtons désormais ambassadeur virtuel de l’ONU, comme Wonder Woman, s’il vous plaît !), une problématique du monde de demain. « On pourrait écrire un livre entier pour chacune ! », poursuit YAK, qui a passé un an à dessiner et écrire ce concentré d’inspiration et de pédagogie, véritable « bande annonce du futur. »

Pour ce passionné d’innovation technologique, qui se définit comme « un trouveur plutôt qu’un chercheur », Bienvenue dans ton monde est une pierre supplémentaire posée sur la route de son engagement. « J’essaie de faire sortir Elyx de la sphère écologiste et militante pour toucher le grand public, qui s’intéresse à ces questions mais les connaît peu ou mal. »

La force de son engagement, il faut aussi aller la chercher dans son rôle de papa. « J’aimerais laisser à ma fille de 4 ans un monde plus vivable. Je veux pouvoir la regarder dans les yeux et me dire que j’ai fait tout ce que j’ai pu. »

Et on peut dire qu’il est plutôt sur la bonne voie : Elyx est devenu un relais incontournable de l’UNICEF ou de l’UNESCO pour populariser les Objectifs du Développement Durable (ODD) ou illustrer les journées mondiales de l’ONU. Il sera également un acteur important d’un nouveau dispositif de l’UNICEF — U-Report — pour mobiliser les jeunes du monde entier grâce aux outils numériques.

Et pour finir, vous prendrez bien un petit « overview effect » ?

Une des sources d’inspiration de Yacine, visible en couverture du petit livre fluo, ce sont les images de la Terre vue de l’espace. Cette Terre, suspendue, qui nous rappelle que nous lui appartenons et que nous ne sommes qu’« Un ». Passionné d’espace depuis toujours, le mathématicien et auteur de Siècle Bleu, Jean-Pierre Goux, a donné vie à un projet un peu fou : faire des vidéos à partir des images en temps réel que la NASA prend de la Terre, à des dizaines de milliers de kilomètres de là.

Son objectif : démocratiser l’overview effect, ce changement cognitif provoqué par la vision de la Terre depuis l’espace chez certains astronautes, à leur retour sur Terre. Clin d’œil au récent article d’Annabelle Baudin, qui résume très bien la réflexion que je me fais à propos du travail incroyable des équipes de Blueturn : l’overview effect peut favoriser la prise de conscience écologique et modifier durablement nos comportements.

Et parce qu’écouter Jean-Pierre en parler vaut mieux qu’un long discours, regardez donc cette vidéo filmée pendant TEDx Vaugirard Road, en juin dernier :

Bienvenue dans votre Nouveau Monde ! Vous avez envie d’embarquer ? Il ne tient qu’à vous d’affréter votre optimiste.

De nouvelles séances de Nouveau Monde sont prévues, notamment le 1er novembre au Lucernaire. Retrouvez toutes les informations sur le site du film.