Essaie pas

André Jean-Pierre
Les Aèdes
Published in
2 min readFeb 5, 2018
Derrière la table de mixage

Essaie pas, c’est le binôme électro-montréalais Marie Davidson-Pierre Guerineau. Marie Davidson, où l’une des rares artistes francophones à avoir reçu une note supérieure à 8.0 sur la bible US de la critique musicale, Pitchfork. C’était avec son album très joliment titré Adieux Au Dancefloor.

Avec Futur parlé, récent single sorti par le duo, on prend mesure de la «griffe» Essaie Pas. Des synthés menaçants, froids, parfois grinçants, posée par-dessus une parole francophone. Spoken word et électro minimaliste, c’est un combo qui part gagnant.

Ajoutez-y un accent québécois qui au milieu des synthés reste perceptible à notre oreille franco-française, et nous sommes charmé·e·s.

Essaie Pas a déjà une petite ancienneté, premier EP en mars 2011, intituté EP, sobrement, et collant aux initiales du binôme. À l’époque, une sonorité plus éthérée, atmosphérique, des languissants riffs de guitare électrique, une dérive vers le psychédélique.

Cet embed prend bien trop de place

C’était peut-être un égarement de jeunesse, mais Essaie Pas a depuis éliminé ses épanchements à la sensualité certaine.

Car la dernière réalisation de ces deux zigotos, le court LP New Path, long de 6 titres, ne donne pas le même là. L’abstraction s’est invitée, l’anglais aussi, et avec ce bilinguisme l’influence d’une scène plus avant-garde, peut-être.

Cela débouche sur une musique plus réfléchie, travaillée, respectant les codes propres à Essaie Pas, et augurant bon pour ce mini-collectif, capable d’évoluer et de tenter, dans ses jeunes années encore.

Pour voir Essaie Pas sur scène en France, c’est raté de peu, les zozio·tte·s étaient dans l’hexagone en novembre dernier, à Metz et à Paris, mais sans doute reviendront-ils un jour, sans avoir perdu de leur mordant.

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