Cléa Vincent voudrait être naïve?
Il y a chez Cléa Vincent cette approche renouvelée d’un french pop décomplexée qui nous est si chère. C’est-à-dire une pop qui ne se cache pas de puiser dans les grands classiques de la chanson française, ici tant France Gall que Brigitte Bardot, et de les concilier avec humilité à une musique moderne et légère. Une musique qui ne soucie pas trop des lendemains, presque inconsciante. “Naïve” ont écrit les Inrocks, qui ont consacré le premier album de Cléa Vincent d’une soixante-quatorzième place dans leur top 100 annuel. On prendra ça comme on veut, mais la jeune artiste y est en bonne compagnie.
Cette album, qui a vu le jour grâce au financement participatif, se nomme Retiens mon désir. Titre de circonstance, tant il semble composé tout en retenue et délicatesse. Aux côtés de Raphaël Léger, ex-batteur de Tahiti 80 et qui a arrangé l’album, Cléa Vincent signe onze titres aboutis, comme soigneusement rangés dans un écrin presque désuet. Chantant en français, elle accompagne de sa voix blanche une musique quelque peu saccadée, généreuse en synthés et instrumentalisations bricolées, une marque de fabrique, il semblerait.
Au bout du compte, ce que l’on retient de Cléa Vincent et sa musique est un charme difficilement résistible, sans la moindre faute de goût, et la promesse de belles choses à venir. Bien entourée chez Midnight Special Records, Cléa Vincent y retrouve parmi d’autres Laure Briard, et de retour sur scène depuis février, dans les pages de tous nos magazines, on attend d’en entendre plus.