Les 6 pratiques fondamentales de l’agilité

Bruno Borghi
Les Cahiers Agiles
Published in
5 min readSep 29, 2017

Concrètement, qu’est-ce qu’on fait quand on est “agile” ?

Être agile, c’est mettre en oeuvre, au jour le jour, 6 pratiques fondamentales.

Les 6 pratiques fondamentales de l’agilité sont valables pour toutes les approches agiles, que ce soit Scrum, Kanban, Scrumban ou une méthode agile maison. Ces 6 pratiques complètent les 4 valeurs et les 12 principes du Manifeste Agile et aident à comprendre les pratiques spécifiques de telle ou telle méthode.

Pratique N°1 : Piloter par la valeur

Piloter par la valeur signifie que l’équipe est organisée pour délivrer, à tout moment, le maximum de valeur en fonction de sa capacité.

Piloter par la valeur est le marqueur fondamental d’une équipe agile.

La valeur est d’abord la valeur pour les utilisateurs et les clients. La valeur d’une fonctionnalité s’estime par :

  • les bénéfices attendus pour les utilisateurs si la fonctionnalité est présente,
  • et les coûts qu’entrainent pour les utilisateurs l’absence de la fonctionnalité (“cost of delay”).

Le backlog produit est le dispositif de base du pilotage par la valeur. C’est la liste unique des résultats à obtenir. Cette liste est ordonnée à tout moment en fonction des priorités — la priorité est donné aux items qui apportent le plus de valeur pour le moins d’effort.

Pratique N°2 : Livrer rapidement et fréquemment

L’approche agile à pour but de maximiser à tout moment la valeur délivrée aux utilisateurs/clients.

Ainsi, on préfère :

  • livrer très vite un produit très incomplet mais très utile, plutôt que mettre beaucoup de temps pour livrer un produit très complet dont une grande partie est peu utile,
  • livrer un produit petit bout par petit bout, dès qu’on a quelque chose d’utile, plutôt que d’attendre de tout avoir pour livrer,
  • éviter les études préliminaires, qui allongent les délais pour la première livraison.

Pratique N° 3 : Mettre en place une démarche empirique

L’approche traditionnelle est une démarche théorique. Elle consiste à définir a priori un grand nombre de processus détaillés, qui sont censés couvrir tous les cas. En théorie, tout est prévu, la théorie s’applique à tous, et si ça ne marche pas, c’est que les équipes n’ont pas compris la théorie.

L’approche agile se caractérise par une démarche empirique, c’est-à-dire une démarche basée sur l’expérience, où l’on s’organise pour acquérir de l’expérience et en tirer le meilleur parti.

Un processus de base très simple est mis en place pour démarrer. Puis l’équipe fait une analyse systématique et fréquente de ce qui marche bien et de ce qui marche moins bien dans le projet. Elle enrichit ainsi le processus.

  • Les rétrospectives sont des réunions périodiques d’amélioration continue, où l’équipe prend du recul par rapport à ses pratiques et décide des améliorations à apporter.
  • Les points quotidiens servent à synchroniser les membres de l’équipe et identifier les problèmes au quotidien.
  • Dans une démarche empirique, deux équipes d’une même entreprise peuvent fonctionner selon des processus différents.

Pratique N°4 : Motiver les individus

Pour vivre pleinement la première valeur du manifeste agile — “les individus et leurs interactions” — il est indispensable de créer les conditions de la motivation de tous les acteurs.

L’auto-organisation de l’équipe, en nourrissant le sentiment d’accomplissement de chacun, est un puissant facteur de motivation.

Une équipe auto-organisée détermine elle-même comment s’y prendre pour parvenir au résultat attendu et se distribue les tâches. L’auto-organisation redonne du sens au travail et fait disparaitre le sentiment d’arbitraire.

Les cérémonies périodiques de revue des résultats obtenus sont le pendant de l’auto-organisation. C’est un rituel très motivant pour l’équipe. La revue des résultats conjugue la fierté du travail accompli et la reconnaissance de ce travail par les parties prenantes.

Pratique N°5 : Construire le produit de façon incrémentale et itérative

Construire le produit de façon incrémentale consiste à ajouter par étapes de nouvelles fonctionnalités au produit.

A chaque étape, on dispose ainsi d’un produit fonctionnel, potentiellement livrable aux utilisateurs/clients. La construction incrémentale permet de réduire “l’effet tunnel”.

La construction incrémentale ne caractérise pas à elle seule une démarche agile. En effet, dans de nombreuses adaptations du modèle de développement en cascade, la construction incrémentale existe sous forme de livraison phasée.

Construire le produit de façon itérative consiste à procéder par approximations successives.

  • Pour définir les fonctionnalités : à chaque itération, on développe et on teste des fonctionnalités auprès des utilisateurs. Le retour d’expérience donne des indications pour améliorer et compléter les fonctionnalités.
  • Pour concevoir l’architecture du système : à chaque itération, on choisit et on met en oeuvre l’architecture qui répond le plus simplement au problème à résoudre. Plus tard, si le même problème se présente à nouveau, on fait évoluer l’architecture de façon à mieux répondre au problème. Cette technique porte le nom de refactoring.

La construction itérative permet de lutter contre l’optimisation prématurée. La construction itérative est caractéristique des approches agiles.

Pratique N° 6 : Travailler en équipe

La notion d’équipe diffère entre l’approche conventionnelle et l’approche agile.

Dans une organisation agile, l‘équipe est responsable du résultat. L’équipe se partage les tâches — ce n’est pas un manager ou un chef de projet qui les distribue.

Les outils de management visuel, notamment les tableaux kanban, sont essentiels pour travailler vraiment en équipe. Les rituels, notamment le point quotidien autour du tableau kanban, renforcent le sentiment d’équipe.

Le travail en binôme augmente la productivité globale en réduisant les erreurs grâce à un contrôle croisé instantané.

Lorsque la composition de l’équipe est stable, lorsque toutes les personnes de l’équipe sont dans un même lieu, dans le même bureau, lorsque les objectifs d’équipe priment les objectifs individuels dans les entretien de progrès, on a de bonnes conditions pour travailler en équipe

Récapitulons : les 6 pratiques fondamentales de l’agilité

  1. Piloter par la valeur
  2. Livrer rapidement et fréquemment
  3. Mettre en place une démarche empirique
  4. Motiver les individus
  5. Construire le produit de façon incrémentale et itérative
  6. Travailler en équipe

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