Les mi-salopettes, des humains entreprenants au service du Vivant

L'Arbre qui Pousse
Les feuilles de l’Arbre
4 min readJul 29, 2020

Vous lisez Le Manifeste d’un Printemps, partie 4/8. Retrouvez-ici toutes les autres parties du Manifeste. Pour obtenir une version papier, vous pouvez aussi la commander en remplissant ce formulaire.
Bonne lecture à vous !

Est-ce que le “faire” est suffisant ? En ces temps d’extrême remise en question, celle de nos modes de vie et de travail est plus présente que jamais. Combien sont à bout de souffle parce qu’iels n’ont pas réussi à lever le pied, se sont retrouvé•e•s en télétravail avec leurs enfants en plus, manquent le burn-out de peu et se raccrochent encore à l’idée que ce•lle•ux qui travaillent dur seront récompensé•e•s… De quel rythme(s) sommes-nous devenus les esclaves ? En marketing comme en entrepreneuriat social, nos modèles de vie sont questionnés. Beaucoup sont à la recherche de sens. Encore plus sont en quête d’un rythme sain et équilibré. Infinies sont les demandes de ralentissement, de reconnexion à la terre, de nourriture spirituelle pour donner du sens à l’activité professionnelle. Ici, au confluent de l’accompagnement à l’entrepreneuriat, de la régénération des territoires, de l’université co-apprenante, des espaces sociaux et physiques s’articulent pour offrir un cadre de soutien, de confiance, de mutualisation et d’émancipation.

Les mi-salopettes : un collectif et des compétences sur terreau fertile, au service du territoire

Le projet des mi-salopettes s’inspire d’un mode de vie véhiculé par Naoki Shiomi, un japonais qui a nommé le concept “half-farmer half-x”. Sans chercher à copier un concept, nous sommes attirés par la philosophie qu’il véhicule : travailler dans les champs pour assurer sa subsistance va de pair avec un travail vocationnel, et prend la même proportion dans l’emploi du temps de l’individu qui fait ce choix.

L’ambition des mi-salopettes est de créer un collectif multidisciplinaire, des entrepreneur•e•s et des indépendant•e•s, au service des écosystèmes et des territoires. Un espace social au sein duquel la croissance de chaque individu est une préoccupation collective. Ici, les frontières entre privé et professionnel se floutent, l’idée est de créer des équipes mandatées sur des missions en conjuguant compétences et amitiés. En multipliant ces coopérations et ces cohabitations, nous espérons voir émerger confiance, solidarité et mutualisation. Ainsi, cette plateforme collective pourrait dessiner les contours de l’entreprise coopérative de demain, flexible mais solide. Car il s’agit bien d’expérimenter des modes d’organisation et d’apprentissage différents, plus transversaux, peut-être moins rigides ou formels. Démarrer avec un design opale, dès le départ. Cela pourrait nous conduire à un entrepreneuriat lent, intuitif et raisonné, à une solidarité nouvelle, de la couverture financière au soin humain, en passant par l’alimentaire. Nous sommes là pour rêver, n’est-ce pas ?

Ces missions pourraient être du conseil ponctuel pour construire une campagne d’information, élaborer un système de lagunage pour un•e particulier•e, organiser la reforestation d’une parcelle, concevoir un projet d’écosystème intégré, combinant ressources, architecture et aménagements ou encore créer un gamme d’intervention low-tech via l’atelier pour une nouvelle micro-ferme de la région.

L’incubateur : accompagnement d’initiatives entrepreneuriales

250m² de surface de bureau, dont 6 bureaux cloisonnés, une salle de réunion, une salle de conférence. 250m² de surface multi-fonctionnelle, cantine/restauration, tables de travail, exposition.

En parallèle, le projet consiste également à mettre sur pied un incubateur de petites et nouvelles entreprises prêtes à faire le choix d’un entrepreneuriat doux, prêtes à passer 3 jours par semaine pour développer leur service ou leur produit, et 2 jours par semaine à cultiver pour leur propre consommation. Cet incubateur aurait donc deux aspects prédominants : le bureau d’un côté, la ferme de l’autre. Dans ces deux aspects, la collectivité est mise au centre comme outil d’émancipation. Dans la grange de la ferme de la Balbrière, un plateau de travail partagé permet d’accueillir 15 entrepreneur•e•s. Ces entrepreneur•e•s travaillent sur leurs projets professionnels et bénéficient du coaching de différentes personnes extérieures. Iels se nourrissent également de formations, de conférences et de séminaires. Au rez-de-chaussée de la grange, 250m² d’espace multi-fonctionnel permet d’étendre les formations et les conférences à un plus grand public. C’est également un lieu de restauration avec vue sur les champs.

Le thème de cet incubateur est : “Au service du vivant”. Le contenu des formations et des séminaires tourne autour de la régénération de nos écosystèmes, de l’écologie profonde, des modèles d’organisation humaine, …

La ferme

Cette ferme est collectivement gérée par les entrepreneur•e•s, chacun•e y donnant 2 jours/semaine en moyenne. Un•e coordinateur•rice, “éco-culteuse•r” expert•e, forme les entrepreneur•e•s et coordonne la gestion, les plantations, les récoltes,… L’objectif n’est pas de recréer une exploitation agricole de grande ampleur, mais bien de permettre à chacun de s’y retrouver pour nourrir sa famille, ses ami•e•s proches, sans pression financière sur le modèle de rentabilité.

En prenant ce temps dans la terre, la régénération de chacun s’opère… La productivité lors des 3 autres jours est stimulée, mais surtout, l’équilibre psychique et physique se crée. Dans les champs, il ne s’agit pas de se dépêcher, mais plutôt de se concentrer en posture méditative à travers les allées de fruits et légumes.

La co-gestion sur les terres permet également de faire équipe, d’avoir un projet commun, de créer du “nous” qui se répercute positivement dans les bureaux de l’incubateur.

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