Éco-conçu et éco-construit. Réparable et recyclable. Qui suis-je?

Anouk Rogiest
Les feuilles de l’Arbre
5 min readMay 6, 2020

Que diriez-vous d’un frigo que vous pourriez construire vous-même, et qui serait fabriqué avec des matériaux naturels et respectueux de l’environnement ? Que diriez-vous d’un panneau solaire construit essentiellement avec des vieux électroménagers en fin de vie ? Ou d’une douche infinie qui n’utilise que 10 litres d’eau ? Ça fait rêver n’est-ce pas ?

En cette période de confinement, de cassure entre 2 mondes, beaucoup de questions se posent sur notre façon de vivre et de consommer. Mais comment réaligner ses pratiques à ses valeurs, afin de se sentir plus en accord avec soi-même ?

Il y a tellement de façons d’aborder le problème, d’emprunter le chemin qui mène à une vie plus équilibrée et respectueuse des autres et de la nature : recycler, trier ses déchets, mais aussi acheter local ou en seconde main, se déplacer à vélo, voyager autrement… Les possibilités sont infinies. Les branches de l’arbre ne font que grandir et se ramifier, et nous offrent toujours plus de moyens de faire autrement, de faire mieux.

Aujourd’hui, dans ce billet, j’aimerais vous présenter une des branches de cet arbre qui n’en finit plus de pousser. Un concept, une philosophie de vie même, qui change notre rapport aux objets et nous rend étonnamment plus « connecté.e.s » à ceux-ci. Cette branche qui a croisé ma route, cette branche qui a su faire résonner mon cœur, qui a changé ma conception de l’habitat et de la vie quotidienne, cette branche que je veux explorer de plus en plus et en faire un vrai moteur de vie. Cette branche, dont je veux vous parler aujourd’hui, c’est la philosophie du low-tech.

Je m’appelle Anouk, et ça fait maintenant un an que j’ai terminé mes études d’ingénieur. Je me questionne depuis un certain temps sur le sens que je veux donner à ma vie, et sur la place que je cherche dans ce monde. J’ai commencé par me questionner sur l’importance d’une vie plus respectueuse de l’environnement. Je suis aujourd’hui convaincue que je dois emprunter ce chemin et y mettre ma pierre à l’édifice. En tant qu’ingénieure, j’ai toujours cherché à comprendre le fonctionnement des choses qui m’entourent, et c’est notamment pourquoi je me sens si fort en résonance avec la philosophie low-tech. Maintenant que je me suis présentée, il est temps que je partage avec vous ce sujet qui m’anime tant.

Peut-être certains d’entre vous ont déjà entendu parler du low-tech, peut-être même que certains d’entre vous avez déjà intégré ces principes dans votre vie. La définition du terme «low-tech » est assez vague et désigne beaucoup de choses. Chacun tisse sa propre définition, en fonction de ses références, de ses interprétations et de ses convictions personnelles. Cependant, la philosophie autour du low-tech reste authentique et unanime, et c’est ce que j’aimerais vous transmettre.

Image du Low-tech lab

Une technologie low-tech, pour l’expliquer le plus clairement possible, c’est simplement un outil ou objet répondant à un besoin de base (comme un frigo ou une chaudière), mais qu’il est possible de fabriquer/construire soi-même, avec peu de moyens. Il est recyclable, issu de ressources naturelles, locales, et/ou recyclées.

Ce sont des solutions simples et bien pensées. Leur simplicité permet de démystifier leur fonctionnement et leur conception. Elle rend la création d’un objet ou d’un outil accessible à tous.te.s et s’apparente à la pratique du DIY (Do It Yourself). Dans un deuxième temps, elle permet une réparation facile et peu coûteuse, ce qui concède à l’utilisateur une certaine indépendance en lui permettant de détourner l’obsolescence programmée de la production industrielle. Et pour finir, étant donné que sa conception est simple, l’objet est facilement démontable, ce qui facilite le tri et donc le recyclage de ses différents composants.

Cette sobriété technologique engendre également un moindre coût, autant économique qu’écologique. La philosophie low-tech cherche aussi à utiliser des ressources locales et abondantes, ou à avoir recours au recyclage de vieilles machines. L’empreinte carbone se voit donc largement réduite, et le prix de conception vu au rabais.

Vous commencez à comprendre, le mouvement low-tech peut s’appliquer à n’importe quelle branche aspect de la vie quotidienne, que ce soit le transport ou l’habitat. Penser simple, accessible, réparable et local, c’est penser low-tech. Eh oui, rouler à vélo, c’est déjà faire du low-tech !

Ne vous méprenez pas, je ne cherche pas à vous faire revenir à l’âge de pierre, sans eau courante, sans électricité et sans wifi, loin de là. Le low-tech, c’est plutôt une philosophie de vie. Un moyen de se réapproprier les objets de notre quotidien, et de se sentir plus en harmonie avec ce qui nous entoure. C’est aussi un moyen de remettre l’humain au centre, par son savoir-faire et son ingéniosité. Un moyen pour lui de se sentir fier de lui, et capable de tout.

Ici, à la ferme de la Balbrière, de nombreuses idées germent, de nouveaux projets voient le jour, et de nouvelles vies se construisent. Dans cette enceinte bouillonnante de vie, de rires et de nature, j’essaie de trouver ma voie. Et c’est en observant l’abondance présente dans une communauté, en remarquant toutes les ressources que renferme une vieille ferme pleine d’histoires, que je ne peux plus m’empêcher de rêver low-tech. Je rêve de construire ma table, ma douche, mon panneau solaire. Je rêve à des solutions ingénieuses, à des maisons mieux conçues, à mon monde de demain.

Et aujourd’hui, en vous écrivant ce billet, je décide de faire de mes rêves une réalité. Dans un premier temps, j’aimerais organiser des ateliers low-tech à la ferme, ou chacun pourrait venir réaliser un objet de ses mains, ou comprendre le fonctionnement d’une installation plus imposante. Comme les rêves n’ont pas de frontières, je peux faire les choses en grand. Imaginer un pôle de conseil pour certains désireux de revoir leur habitat dans une approche plus recentrée, ou d’autres voulant se créer un nouveau nid riche de sens et d’ingéniosité, dans une optique durable et à l’écoute de la nature. Ou encore organiser un festival low-tech, un incubateur à idées incroyables, comme la POC 21. Mais le plus important pour moi, c’est de vous contaminer. Non pas avec un virus méchant et vicieux, mais avec une soif d’apprendre, une soif de découvrir et de vous joindre à nous dans cette folle aventure.

Alors si ça vous intéresse, si cet article vous a donné envie d’en savoir plus et d’être tenu au courant des prochains événements liés au low-tech, n’hésitez pas à suivre la page Facebook de l’Arbre Qui Pousse, et à vous inscrire sur ce lien.

À la revoyure les amis, et n’oubliez pas, rêvez fort, rêvez grand, et prenez soin de vous.

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Anouk Rogiest
Les feuilles de l’Arbre

Nature is inspiring, just stop and listen. Your heart will carry you wherever it matters.