Las mujeres estan en la calle
Nous nous fondons dans le cortège aux lumières violettes pour une marche nocturne ambiancée.
Nous marchons entre sœurs, entre femmes et autres genres non genrés dans les rues de La Laguna, sur l’île de Tenerife.
“La Calle, la noche, la fiesta ! Tambien son nuestra !”
Il y a des jeunes à la mèche rebelle, à la voix forte, des petites filles, des vieilles et des moins vieilles tenant de petits mégaphones ou brandissant des pancartes “mi cuerpo es mio”. Elles crient ensemble et c’est beau.
C’est beau et nos voix se joignent aux leurs (passé la phase de décryptage) :
“ Abajo el patriarcalismo… que va a caer, que va a caer,
Arriba el feminismo… que va a vencer, que va a vencer”
Nous marchons sous les yeux des passant.e.s et commerçant.e.s, certain.e.s hochent la tête, d’autres sont indifférent.e.s. Une commerçante nous fait des signes de protestation, elle n’est pas d’accord (comment est-ce possible?) ce qui lui vaut des baisers envoyés et des gros fucks… Nous crions encore plus fort ! “Menos frontera, mas pollera !”
Une petite fille proclame “viva el feminismo”, une vielle dame sourit à son passage et l’encourage.
Le cortège, pris en sandwich par deux voitures de flic se termine sur une petite place. Deux baffles, un micro qui grésille et tou.te.s en cercle autour.
Une femme prend la parole et proclame un discours (éclairé à la lampe frontale) pour clôturer cette belle marche.
Elle s’indigne et s’insurge de la peur dans la rue, des assassinats de femmes, elle rappelle les luttes des femmes dans le monde, en Colombie, en Bolivie, au Chili… Unissons-nous, réinvestissons les lieux publics !
Elle finit par “La calle, la noche, la fiesta tambien son nuestra !”
Écoutez donc !
N.B : le 25 novembre 1960 les 3 sœurs Mirabal, militantes féministes sont assassinées en République Dominicaine.