Ecouter ce qui est juste pour soi, portrait de Manon Baëlen.

Lily Gros
Les Joyeux Audacieux
9 min readOct 24, 2019

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Dans cet article tu découvriras comment mélanger facilitation en intelligence collective, accompagnement à l’innovation, énergétique et yoga, pourquoi serrer les poings est utile et comment lier développement personnel et développement durable.

Cet article fait partie d’une série de portraits de Joyeux Audacieux qui ont osé se mettre en audace, prendre des risques et poser un pas de plus vers leur propre bonheur.

Aujourd’hui, on vous présente Manon Baëlen.

Photo de Jodhpur en Inde, où Manon est allée crapahuter après sa formation de Hatha Yoga — à fredonner sur Gayatri Mantra

Manon, c’est une personne douce et pétillante à la fois. Elle a plusieurs métiers en un, qui lui permettent de connecter les gens à eux-mêmes par le corps, le coeur et la tête unis.

Le fil directeur de ce portrait pas comme les autres est la connexion à soi : je vous invite à prendre le temps de voir ce qui résonne en vous en lisant cet article. Les réponses ne sont pas des réponses toutes faites, pas de guide universel de la connexion à soi.

Dans cette interview, Manon livre son histoire, son parcours avec beaucoup d’authenticité et beaucoup d’inspiration.

Vous pouvez retrouver Manon sur Instagram @Manonenergies et http://manon-energies.com

Si tu étais un animal tu serais…

En ce moment un papillon. j’aspire à plus de légèreté, de liberté, et puis ça représente pour moi beaucoup de couleurs, le fruit d’une belle évolution.

Peut-être que pour plein de choses je suis encore au stade chenille d’ailleurs :-)

Si tu étais un plat tu serais…

Mon copain m’a dit que je serais la raclette, et je crois que je suis d’accord avec lui ! C’est un plat gourmand, convivial, qui rassemble, autour du partage, et puis c’est de saison ! J’aime bien cette idée de saisonnalité parce que moi aussi j’ai mes propres rythmes…

Si tu étais un endroit dans le monde tu serais…

Une photo de Lions Bay, à Vancouver.
C’est là bas que Manon a vu les plus beaux couchers de soleil de ma vie.
A savourer sur Breezeblocks d’Alt J que Manon écoutais à l’époque

Vancouver, un vrai pont entre des ambiances totalement différentes : la plage / la forêt / lac de montagne / la neige / les gratte ciel / les hydravions qui mènent vers des petites iles… et parce que c’est un lieu de renouveau pour moi : j’y ai fêté mes 20 ans quand j’y étais en échange universitaire, un moment de ma vie où j’ai eu beaucoup de déclics et de prises de conscience (…que j’ai mis quelques années à convertir dans ma vie de tous les jours, pas à pas).

Toi en 3 mots

C’est précisément pour ne pas avoir à répondre à cette question en entretien d’embauche que je suis entrepreneure !!!

CURIOSITÉ

j’aime apprendre
j’adore expérimenter… une vraie touche-à-tout
et puis… j’ai un côté fouineuse, j’avoue !

SENSIBILITÉ

“Je ressens trop” / “hypersensible”… voilà des termes que j’ai pu entendre quelques fois. Je me disais que ce sont les autres qui ont anesthésié une partie de leurs sens ! Cette sensibilité, j’ai appris à l’apprivoiser et à en faire un atout. Je me laisse encore bien sûr submerger par mes émotions, mais le plus souvent je suis heureuse de ce que la sensibilité m’apporte (pour ceux qui ont envie de creuser, je recommande l’épisode du podcast Métamorphose où Saverio Tomasella est invité !).

HOLISME

C’est un mot un peu compliqué… qui veut simplement dire que chaque chose est plus que la somme de ses parties, un mot que l’on utilise pour décrire des approches intégratives, complètes, qui considèrent l’individu sous ses aspects Tête / Coeur / Corps… et j’ajouterai même Âme !

Une approche holistique pour faire fi des étiquettes. Je suis plus que ce que je suis capable de décrire, plus que ce que mon interlocuteur est capable de voir. De la même manière, mon métier ne se réduit pas à la somme de mes différentes “casquettes” ! Et puis mon propre parcours m’a convaincue de l’intérêt des thérapies holistiques en matière d’accompagnement sur le chemin du bien-être et de la santé. On oublie parfois la définition de la santé, celle de l’OMS « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas en une absence de maladie ou d’infirmité. »

Aujourd’hui, tu mélanges plusieurs métiers, qu’est-ce qui t’a donné ce déclic là ?

Je n’ai pas eu de reconversion professionnelle à proprement parler, plutôt une évolution progressive d’un métier vers plusieurs, qui se cumulent et se croisent, de plus en plus se complètent : je crois qu’il n’y avait pas de métier tout fait pour moi, que chacun peut inventer de nouvelles manières de contribuer qui sont, comme nous, uniques !

Du coup, pas un mais plusieurs déclics, et ça a commencé à suivre dès que j’ai suivi arrêté d’écouter en premier mon cerveau mais plutôt mes tripes !

Résultat, je suis entrepreneure depuis janvier : je suis notamment facilitatrice en intelligence collective et conceptrice de parcours de formation pour des entreprises… et pour cette activité, en un an, je n’ai pas eu une seule fois à démarcher pour trouver des clients ! J’ai beaucoup de gratitude pour cette année que je suis en train de vivre.

une posture de la guerrière dans les Bauges, avec vue sur le lac du Bourget

Un déclic majeur pour mes autres activités de praticienne bien-être (soins et massages énergétiques, yoga), ça a été d’assumer complètement qui je suis, ce que j’aime…! A partir du moment où je n’ai plus eu peur, par exemple, d’être perçue comme une fille “perchée” ou une “sorcière”, j’ai pu commencer à explorer et expérimenter beaucoup plus de choses qui me parlaient depuis longtemps et que je remettais toujours à plus tard. Et contrairement à mes peurs initiales, mon entourage n’a pas rejeté tout cela, car j’ai aussi appris à en parler différemment, à inviter les autres à expérimenter eux aussi etc. … en fait ils sont même demandeurs !

Mon dernier déclic en date, ça a été d’arrêter de vouloir avoir un parcours clair ou cohérent pour des observateurs extérieurs, et aussi de vouloir séparer mes activités en autant de “casquettes” différentes.

Ce qui fait ma valeur auprès de mes partenaires et clients, quels qu’ils soient, c’est que je sois simplement moi, avec mes intérêts divers qui se croisent et s’enrichissent mutuellement : facilitation graphique, intelligence du corps, compréhension des émotions, perception de ressentis plus subtils, sagesses anciennes etc.

Je crois qu’autoriser ces passions multiples me permet de créer de nouvelles passerelles entre différents mondes. Ca me parle car j’ai toujours eu l’impression d’être dans ce type de posture. Il y a une vraie fécondité dans tous ces croisements, cela rassemble. On a besoin, aujourd’hui, de créer du Lien. Il y avait les savoir-faire, les savoir-être… à quand les savoir-relier ?

On parle beaucoup de développement personnel en ce moment, qu’est-ce que ce mot évoque pour toi ?

J’ai l’impression que le chemin de la connexion à soi est tout sauf du développement.

“Développement” veut dire construire. Sauf que pour se connecter à soi il s’agit plutôt de déconstruction : enlever nos fausses croyances, nos constructions, nos attentes.

Il s’agit de déconstruire nos pensées.

Photo by Finan Akbar on Unsplash

Sortir des fausses attentes.

Et éviter la situation “ah mais j’avais fait cela pour répondre à ce que je pensais être tes attentes. Mais en fait ce ne sont pas les attentes que tu avais de moi. J’ai imaginé ça toute seule”

L’idée est de pouvoir se centrer sur le présent : pas le passé, pas le futur, le présent.

Dans l’instant présent, tout est déjà là. Pas besoin de chercher etc. Il s’agit d’apprendre plutôt à se connecter à cet espace là, de pur bonheur, où les questions disparaissent car tout est présent.

Pour toi, quel sens est-ce que ça a de se connecter à soi ? Comment éviter l’égoisme ?

La connexion à soi, c’est la connexion à l’humain à soi. L’idée n’est pas de construire de nouveaux personnages mais au contraire de se rapprocher de notre humanité commune.

Se connecter à soi nous permet de nous rapprocher des autres humains, développer notre intelligence relationnelle, et cela est très bénéfique dans l’évolution collective.

Tout est lié : la transformation de ma relation entre moi et moi-même détermine ma relation entre moi et le groupe, moi et l’entreprise, moi et la société et moi et la nature.

Rentrer réellement en relation avec l’autre est une expérience très transformatrice. Par exemple dans les cercles de pardon où, par le regard, je vais me connecter à la nature profonde de l’autre personne et réellement la “voir”.

Et le réchauffement climatique dans tout ça ? Y a t’il un rapport ?

Oui il y a un rapport !

Je le pressentais sans arriver à l’exprimer, en sentant combien j’ai pu être bouleversée moi-même par certaines de mes prises de conscience liées à l’écologie. Et puis j’ai découvert l’écopsychologie, qui lie les souffrances de l’âme humaine aux souffrances de la Terre. J’ai également lu le livre de Joanna Macy sur le Travail qui Relie que j’ai trouvé incroyable. Cette nécessité aujourd’hui de reconnaître notre peine pour le monde

Avec l’énergétique, j’ai le sentiment que l’on peut faire coïncider soin de soi et soin de la planète. Notamment avec les liens qu’il existe entre bioénergie et géobiologie. Nous sommes tous appelés à prendre davantage soin de nous, aussi à prendre soin de la terre.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui veut se lancer vers son rêve ?

GO GO GO ! Je conseillerais de tester de toutes petites versions de ce rêve, en se demandant “comment je me sens quand j’expérimente ça, comment je suis quand je vis ça ?”. Ensuite visualiser [par exemple fermer les yeux et imaginer] le Grand Rêve comme si c’était déjà réalisé et te sentir si heureux que ça puisse être possible ! Cette visualisation m’aide à construire la confiance pour passer à de plus grandes versions du rêve !

Pour ceux qui n’ont que l’intuition que quelque chose ne va pas et qui pensent ne pas avoir identifié leur rêve… laissez vous être davantage, être proche de vous-même le plus possible : “quand est-ce que je me sens authentique ?” … et tant pis si pour le moment il n’y a rien à faire. La principale chose à “faire”… c’est de la place. Pour soi.

Comment peut-on faire de la place ?

Faire de la place peut être faire du temps ou réduire l’intensité de ce que l’on fait déjà. Par exemple pour quelqu’un qui a un CDI avec une charge de travail importante et intense, cela engendre du stress, plein de pensées. Tant qu’on est dans ce cercle de pensées en continu, il n’y a de la place pour rien d’autre.

L’idée n’est pas forcément de quitter son CDI et avoir trop de temps pour soi.

Ca peut être : avoir moins de pensées. Réduire l’intensité dans mon job. Faire sauter des réunions.

En effet, pour qu’un châtaignier puisse produire des châtaignes après doit passer par le repos hivernal.

Manon guidant une méditation lors d’un festival créatif

Revenir à l’écoute de son corps peut également aider à endiguer le flot de pensées. Un exercice très utile pour cela est le tension / détente. C’est un exercice de sophrologie où tu vas contracter les parties du corps, puis les décontracter. On peut aussi le faire de manière très discrète : par exemple quand on sent qu’on a trop de pensées, contracter les poings très forts, puis les relâcher, cela apaise tout de suite le mental.

Vous pouvez retrouver Manon sur Instagram @Manonenergies et http://manon-energies.com

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Lily Gros
Les Joyeux Audacieux

Creativity is seeing opportunities in problems. I write about my HAPPY challenges : social innovation, happiness and motivation.