Imperfection : amie ou ennemie ?

Synthèse du débat en ligne du 4 Mars 2019

9 min readMar 10, 2019

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Avec Lily Gros pour Les Joyeux Audacieux , nous avons animé un débat en ligne le 4 Mars sur le thème de l’imperfection avec deux invité.e.s de choix :

  • Sarah François, fondatrice de La Vraie DoseUne super newsletter, communauté et journal de bord pour celles et ceux qui se lancent dans l’entrepreneuriat 🔥
  • Hanine Mhannd, fondateur de Goodbye Confort Zone Un jeu en immersion réelle pour se développer et sortir de sa zone de confort 🕺🏼

Pourquoi ce débat ?

Dans notre histoire personnelle, dans Les Joyeux Audacieux, ainsi qu’auprès de nos proches, nous avons rencontré des situations et des personnes frustrées, hors de leur plein potentiel à cause d’une approche trop perfectionniste. L’imperfection, c’est devenu un vrai sujet pour nous depuis que nous sommes intervenues au Summer Camp organisé par Le Shift pour faciliter un atelier sur le sujet : c’est important et ça change vraiment des choses !

Nous avons expérimenté sur ce sujet, lu et entrepris, cultivé cet état d’esprit, animé un défi en Novembre 2018 pour transmettre nos trouvailles. Et ce débat a été l’occasion d’inviter ces deux intervenant.e.s passionnant.e.s pour faire réfléchir encore plus de personnes sur le sujet. Youpi !

Voilà la vidéo si tu préfères revivre le débat :

Dans cette synthèse, nous allons voir :

  • ⁉️ Comment peut-on définir l’imperfection ? De la perception des participants au modèle de l’optimalisme ;
  • 💬 Le débat est lancé ! Des écueils du perfectionnisme et de ses causes, on explore aussi le partage de ses imperfections et son rapport à celles des autres ;
  • 💪 Petit concentré d’outils pour travailler son optimalisme et combattre nos tendances perfectionnistes.

Et comme à notre habitude, nous vous donnerons des pépites d’inspirations pour creuser le sujet 👩‍🚀

⁉️ Comment peut-on définir l’imperfection ? De la perception des participants au modèle de l’optimalisme

En amont du débat, nous avons collecté la vision des participants vis à vis de l’imperfection. C’est super intéressant car plusieurs perceptions se détachent, toutes plus ou moins différentes et complémentaire :

  • L’imperfection c’est s’accepter, lâcher prise, gagner en sérénité
  • L’imperfection c’est oser, être dans l’action sans jugement, tester, itérer, accepter les échecs et leurs apprentissages
  • L’imperfection c’est notre humanité, notre vulnérabilité, nos émotions, nos différences qui font notre force et notre beauté
  • L’imperfection c’est une invitation à apprendre, une opportunité
  • L’imperfection c’est choisir de ne pas être à la hauteur des attentes des autres : choisir de ne pas y répondre si elles sont différentes des siennes, s’affranchir des attentes de la société pour éviter la charge mentale, l’accumulation, chercher un succès qui n’est pas le nôtre
  • L’imperfection c’est l’indulgence : l’inachevé, l’absence de volonté de s’améliorer, bâcler, regretter

En démarrage du débat, nous avons présenté la vision de l’imperfection que Tal Ben-Shahar présente dans le génial livre “L’apprentissage de l’imperfection” que nous vous recommandant chaudement !

L’auteur définit le concept d’optimalisme (quand même plus vendeur qu’imperfection) pour proposer une alternative constructive et plus sereine au perfectionnisme.

Être optimaliste consiste à mieux accepter la réalité, ses échecs, ses émotions, le moment présent. Mieux accueillir les choses pour profiter du chemin que l’on parcourt plutôt que de toujours se focaliser sur des cimes lointaines sans porter attention au pas que l’ont est en train de faire maintenant.

Avec Lily, nous y avons rajouté aussi des petites touches de vulnérabilité, d’authenticité et de plaisir qui nous paraissent bien accompagner ce concept.

Et pour nos intervenants, en une phrase, l’imperfection c’est :

  • Sarah : Être fier de ses qualité et de ses défaut, les assumer, travailler dessus !
  • Hanine : Toujours faire, tous les moments importants partent de petites actions !

💬 Le débat est lancé ! Des écueils du perfectionnisme et de ses causes, on explore aussi le partage de ses imperfections et son rapport à celles des autres

Au début du débat, nous avons posé la question aux intervenants pour savoir qui se sentait perfectionniste. Nous avons parlé de plusieurs éléments et limitations du perfectionnisme pour mieux comprendre ce que l’imperfection peut nous apporter.

Les intervenants étaient déjà assez aligné sur le fait que l’imperfection est plutôt notre amie, mais avec des nuances sur pourquoi et comment développer notre imperfection, leur points de vue nous permette d’avoir une vision enrichie.

↪️ Les écueils du perfectionnisme

  • Sortir de sa zone de contrôle : chercher à atteindre un objectif sur lesquels on n’a pas de prise ou qui est extraordinaire : cela amène de la frustration malgré nos efforts. Par exemple le regard des autres, chercher leur validation, alors qu’on ne la maîtrise pas !
  • Vouloir tout réussir du premier coup, ne pas accepter l’échec. Et ne plus tenter quoi que ce soit (comme par exemple certains qui préparent leur startup depuis des années sans jamais se lancer, en voulant à tout prix l’idée parfaite, l’implémentation parfait, le moment parfait …)
  • Vivre une frustration constante: à toujours se comparer, à ne pas voir ses réussites, cela peut mener à la dépression, à l’insatisfaction permanente.

↪️ Mais d’où ça vient ?

  • L’éducation joue un rôle, et surtout l’éducation à la française soulignait Sarah qui a aussi étudié aux États-Unis. Les notes de 0 à 20 nous transmettent une impression de finitude, de rigidité dans ce que nous sommes et ce que nous valons. Elle a trouvé plus de débat, plus de place dans les mentalités pour la progression, l’évolution de l’autre côté de l’atlantique . Hanine a remit en avant qu’en France la perfection est généralement valorisé : être lisse sans défaut, les activités parfaites, le couple parfait, l’entrepreneur.se parfait.e qui travailler beaucoup (sans poser la question des résultats) … Sarah rappelle la question des défaut en entretien : je suis perfectionniste a souvent été une réponse préparée et valorisée ?!
  • Le manque de confiance en soi et le syndrome du.de la bon.ne élève : c’est quand on n’est pas à l’aise que l’on veut à tout prix prouver que l’on est assez. Au delà du dépassement de soi, de donner le meilleur pour des choses qui nous importent, on cherche à tous prix la validation à l’extérieur, à vouloir répondre aux attentes des autres, de la société, même si ce ne sont pas les nôtres au fond. Ça peut toucher tout le monde, et pas seulement les bonnes élèves, en lien avec le syndrome de l’imposteur pour les jeunes entrant dans la vie active aussi.

↪️ Être perfectionniste, notre part de responsabilité ? Peut-on changer ou est-ce déterminé ?

On peut à la fois travailler sur son perfectionnisme le réduire, accepter ses imperfections et aussi travailler sur soir pour progresser !

Par les petits pas on peut changer, briser les chaînes, se sortir d’un carcan. On a le droit de s’autoriser à progresser, sans désavoeu de sa personnalité (perfection ou timidité et autres).

↪️ Partager ses imperfections : ce que la vulnérabilité rend possible

C’est une grande part la volonté de Sarah dans La Vraie Dose. Elle partage qu’elle a démarré son aventure avec le parfait kit de l’entrepreneur, lu milles livres, écouté tout les podcasts qui t’expliquent toutes les erreurs à ne pas faire. Mais elle les as toutes faites quand même ! Ça fait partie du chemin. Donc partager ses échecs et ses imperfections, ça sert beaucoup à déculpabiliser les autres, et montrer que c’est en testant qu’on apprend. C’est ok et c’est normal.

Partager permet aussi de se rendre compte que les imperfections c’est notre lot à tous ! Parler de notre évolution, les étapes qu’on passe, cela donne envie aux autres d’expérimenter et de tenter des choses (de la timidité à plusieurs dizaines de conférence pour Hanine qui adore maintenant la scène et parler en public). Alors qu’on idéalise les autres, on est en fait tous des quiches des fois. C’est notre humanité commune. Ça permet de réduire la pression.

Partager ses imperfections, c’est aussi le début du travail qui s’opère ! On collecte les astuces des autres, on en voit les bons côté. Sarah partage qu’elle a vu que sa timidité l’avait poussé à développer beaucoup d’empathie par l’écoute, et que c’est une vrai force en fait !

↪️ Accepter ses imperfections permet de mieux accueillir celles des autres

Trop d’exigence avec soi rime aussi souvent avec une forte exigence vis à vis des autres, trop d’attentes et de contraintes qui leur son imposées. Ce n’est pas forcément le meilleur environnement de travail pour une collaboration réussie.

Dans un groupe, les perfectionniste ça se voit : tirer la couverture vers soi, ne pas déléguer, refaire le travail des autres … rien de très productif pour soi et le groupe. Accepter ses imperfections permet d’accueillir celles des autres et d’être plus constructif ensemble.

💪 Petit concentré d’outils pour travailler son optimalisme et combattre nos tendances perfectionistes.

Au fil du débat, les intervenants et participants ont partagés leurs outils et leurs mises en action réalisées ou à faire pour développer son état d’esprit optimaliste :

  • Célébrer ses victoires, même les petites ! Avoir son petits carnets de victoires, célébrer en équipe, prendre le temps de les savourer avant de passer à la suite
  • Cultiver émerveillement et gratitude : ne pas être blasé, se forcer à voir les belles choses qui nous entourent, ce pourquoi on a de la chance et de la reconnaissance, dire merci autour de soi et à soi, cultiver cela en écrivant ses 3 kifs chaque jour
  • Dépasser ses croyances, arrêter de juger ce qu’on a pas essayé
  • Développer son état d’esprit d’expérimentation : tester se lancer, petit pas par petits pas
  • Se le répéter avec des affirmations : fait est mieux que parfait !
  • Se fixer des objectifs dans notre zone de contrôle, ne pas hésiter à les modifier, les changer complètement
  • Créer des espaces de collaboration constructifs et imparfaits, pour assumer ses imperfections ensemble et aller plus loin dans l’action

👩‍🚀 De l’inspiration pour continuer à creuser le sujet

D’abord on vous partage the citation du débat. C’est Théodore Roosevelt qui souligne que le jugement c’est facile quand on a les fesses au chaud de l’inaction. Mais que le crédit revient à ceux et celle qui osent, qui mettent les mains dans le cambouis. Ceux et celles qui réussissent ou alors échouent, mais d’un échec qui grandit, beaucoup plus que l’échec de ne jamais rien tenter

C’est une traduction libre, voici l’originale :

“It is not the critic who counts; not the man who points out how the strong man stumbles, or where the doer of deeds could have done them better. The credit belongs to the man who is actually in the arena, whose face is marred by dust and sweat and blood; who strives valiantly; who errs, who comes short again and again, because there is no effort without error and shortcoming; but who does actually strive to do the deeds; who knows great enthusiasms, the great devotions; who spends himself in a worthy cause; who at the best knows in the end the triumph of high achievement, and who at the worst, if he fails, at least fails while daring greatly, so that his place shall never be with those cold and timid souls who neither know victory nor defeat.”

https://fr.wikipedia.org/wiki/Kintsugi#/media/File:Kintugi.jpg

On a aussi été inspiré par le Kintsugi, cet art qui souligne les imperfections par de la poussière d’or.

Cela relève d’une philosophie qui prend en compte le passé de l’objet, son histoire et donc les accidents éventuels qu’il a pu connaître.

Envie d’aller vers plus d’imperfection ?

Rejoins-nous pour le Défi Imperfection, un mois pour passer à l’action en collectif ou en solo ! Ça se passe en Avril, et les inscriptions se lancent dès le 13 Mars 🥳

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