Du militantisme à la start-up : Julie Coudry, l’entrepreneuse qui réconcilie les aspirations individuelles et l’entreprise
Startuppeuse ? On imagine la jeune diplômée, petite vingtaine, génie du coding. Julie Coudry nous démontre qu’il n’y a pas qu’un modèle : la startuppeuse peut innover dans la tech pour changer le monde sur la base de son engagement militant. La révolution que mène Julie — innover pour permettre à chacun de trouver sa place et de s’engager dans son travail, c’est l’alliance d’une vision longuement mûrie sur le terrain, d’une expérience entrepreneuriale pointue, et de toutes les facettes d’une vie de femme engagée.
1. Make sense — La prise de conscience : sortir du « mieux que rien ». Il y a plus de dix ans, Julie observe que le travail est trop souvent subi. A une époque marquée par le chômage, avoir un job, quel qu’il soit, c’est « mieux que rien ». Imaginer choisir et s’épanouir est alors un luxe. Lutter contre cette idée sera le premier engagement de Julie. Au printemps 2006, elle devient porte-parole du mouvement d’opposition au contrat première embauche — le CPE, qui pendant 3 mois mobilise la jeunesse contre ce symbole du « mieux que rien ». Dans les négociations et les médias, « la fille à la casquette » défend l’aspiration des jeunes à développer leur potentiel, à se réaliser dans le travail et à faire grandir leur pays. Le projet de CPE est retiré. Mais pour Julie l’enjeu est alors d’aller plus loin et de construire des solutions.
2. Future of work — La réflexion prospective : l’ère des transitions professionnelles. Julie sort de cette expérience avec le désir de construire. Plutôt que le chemin politique, elle choisit l’entrepreneuriat. Elle monte une agence d’événements de rencontres étudiants-entreprises, puis un cabinet d’accompagnement de la transition professionnelle. Dans un monde du travail qui change, un individu vivra une dizaine de transitions professionnelles : pour Julie, l’enjeu n’est plus seulement de « trouver sa place », mais de savoir rebondir tout au long de son parcours. Elle rencontre des milliers de personnes de tous horizons et, à travers ses entreprises, cherche la meilleure solution pour permettre à chacun de construire une trajectoire qui lui ressemble. En 3 ans, Julie et ses collaborateurs ont construit une méthode, et coaché 2000 personnes. C’est bien, mais… pas assez : pour Julie, tout le monde doit pouvoir avoir les moyens d’adhérer à son job. Elle prend alors une décision : auto-disrupter son cabinet en automatisant l’intervention de ses consultants pour passer à l’échelle supérieure.
3. Intelligence Artificielle et révolution digitale — Changer d’échelle : accompagner plus, accompagner mieux.
Julie conduit 2 ans de R&D et développe un coach de carrière virtuel testé auprès de 10 000 personnes. Expert de l’humain, il accompagne sur-mesure chaque collaborateur dans son évolution pro. Julie se spécialise alors sur le sujet « RH et IA ». Loin de la vision pessimiste de l’IA, Julie l’envisage comme hautement libératrice : l’IA permet à l’humain de se recentrer sur la part du travail où il a le plus de valeur ajoutée.
Jobmaker naît de cette dynamique en 2015, pour diffuser ce coach virtuel le plus largement possible et démocratiser la capacité à reprendre en main sa trajectoire, à choisir son job et s’y engager. Pour Julie, cette révolution est aussi décisive pour les entreprises que pour les individus : c’est avec des collaborateurs proactifs, qui savent trouver leur place, que les entreprises sauront conduire leur transformation. Jobmaker propose son coach de carrière virtuel aux entreprises qui ont compris que l’autonomie de leurs collaborateurs sert leur agilité, leur innovation, leur performance. En moins de 2 ans d’opérationnel, Jobmaker a levé 700K€, et accompagné la transition de 20 000 personnes dans 20 grands groupes dont 10 du CAC 40, dans des secteurs aussi divers que la banque, le retail, l’industrie ou l’assurance.
Engagement et équilibre : la startuppeuse d’aujourd’hui, un nouveau modèle de performance.
Passée de « fille à la casquette/leader étudiant » à « entrepreneuse de la tech », Julie Coudry est restée au fil de ces dix ans alignée et fidèle aux mêmes convictions : autonomie, empowerment dans le travail, capacité à choisir sa vie et à révéler ses talents.
La startuppeuse incarnée par Julie est à l’image de sa génération — trente-quarantenaires soucieux de sens et d’équilibre. Innover, entreprendre, s’engager sans compter, oui, mais sans brider les autres facettes de sa vie : Julie est maman, passionnée d’éducation, de danse, de musique. Savoir consacrer du temps à « autre chose », c’est aussi être plus performant quand on travaille, une autre façon de générer le shortcut de croissance qui caractérise la start-up. Business woman en jean baskets, Julie défend un mantra : trouver sa place dans le travail, c’est aussi trouver la place du travail dans sa vie.
