#TechforGood : Rencontrez les Paris Summer Innovation Fellows de l’édition 2016 ! (2ème partie)

Emile Ollivier
Les temps forts de #Convergences 2016
4 min readSep 12, 2016

#Convergences, Mercredi 07 septembre, 11:30–13:00, Salle des Fêtes — Hôtel de Ville

Data scientists, planificateurs urbains « Do it yourself » et cartographes collaboratifs : qui sont ces citoyens-acteurs qui réinventent la ville ? En juillet 2016, Five by Five a réuni 20 acteurs venant du monde entier pour les aider à développer leur vision d’une ville de Paris renouvelée. Ces champions de l’innovation ont ainsi eu accès à des tuteurs de renommée internationale, des financements, des espaces de travail et des équipements spécialisés. Venez découvrir leurs récits d’expérience et leurs projets visionnaires ! Compte-rendu de session.

Chloé Bonnet (à gauche) et Eva Carlot (à droite) sur la scène de la salle des Fêtes de l’Hôtel de Ville

« Les urbanistes semblent pouvoir créer des promenades en les posant sur des cartes, mais les promenades ont encore besoin de promeneurs ». C’est avec cette citation de Jane Jacob, philosophe américaine de l’architecture et de l’urbanisme, que Chloé Bonnet[1], modératrice, ouvre cette session un peu particulière. ,. Latable ronde réunit en effet sur le plateau plusieurs innovateurs de l’édition 2016 de la Paris Summer Innovation Fellow. Une belle occasion de Poser les jalons d’un débat sur l’usage de la ville, et d’évoquer la « réappropriation de la ville par ses usagers ».

Le hacking urbain ou comment se réapproprier la ville.

A l’heure de la piétonisation des villes, les espaces urbains subissent de plus en plus de changements souvent insufflés par leurs usagers. Bertrand Barthelemy[2], Directeur général de Parkeon dresse le constat suivant, « plus d’une personne sur deux habite dans des grandes villes, dans 20 ans ce sera deux tiers ». Il est donc urgent d’optimiser les agglomérations, tout en se les réappropriant. Le urban hacking, qui détourne les usages de la ville s’intègre parfaitement dans cette optique de réappropriation. Deux hackers ubains français, Romain Crabos[3], participant à la Paris Innovation Summer Fellow 2016 et Mathilde Berchon[4], directrice de Techshop, présentent le concept : « les urban hackers cherchent à bousculer et faire évoluer l’existant plutôt que d’innover sans cesse » explique Romain qui a conçu une table de pique-nique photovoltaïque pour la recharge des smartphones. La notion de transformation semble être au cœur du concept. « J’ai découvert le urban hacking à San Francisco. La vile est jalonnée d’initiatives et de projets qui la transforment en espaces de jeux et en lieux nouveaux. La ville et notre paysage mental évoluent au gré des projets qui naissent.», déclareMathilde Berchon de son côté.

Alors, peut-on tous devenir des hackers urbains ? D’après Romain, qui utilise son expérience comme exemple, tout le monde peut s’approprier la ville, il suffit de « chercher à faire différemment » assure-t-il. Mathilde de son côté, a une idée plus précise de ce qu’est un bon hackeur urbain : « Vivre dans la ville tout en entretenant une certaine distance avec elle n’est pas facile. Il faut tout à la fois être créatif, doté d’une envie de bricoler et savoir penser l’espace urbain, explique la directrice de TechSchop avant d’ajouter : Mais il doit aussi savoir être bon lobbyiste. Quand on touche à la notion de ville, on touche aussi à l’espace commun, au social et nécessairement à la société. Il faut donc savoir convaincre les acteurs et décideurs de la ville ».

Des innovations conçues pour le bien commun.

Pas forcément Hacker Urbain, Robin Minod[5], fondateur de Quatorze, un cabinet d’architecte et de formation professionnelle, a de son côté inventé une Tiny House conçue pour l’accueil des réfugiés au sein de l’espace urbain. Cette habitation innovante de 14m² (convertibles en 28m²) a été construite chez TechShop en 8 jours. Voulant s’éloigner de l’idée de camps de réfugiés, Romain Minod a créé cette Tiny House dans l’espoir de créer du partage entre les populations hôtes et réfugiés, les premières accueillant ces petites maisons sur roues dans leurs jardins. L’inventeur a même une solution pour contourner l’obligation de permis de construire : « Il suffit de faire pivoter la maison d’un quart de tour tous les trois mois », indique-t-il avant de donner la parole à la sensation du Forum

Eva Carlot fêtait ses 10 ans le jour même au Forum. Et elle est inventrice ! « Les rues de Paris sont tristes, j’ai voulu construire un robot qui donnera de la joie en mettant de la couleur», explique-t-elle. La benjamine de la Parisian Innovation Summer Fellow 2016 a réussie en codant à détourner L’usage de son robot Thymio pour qu’il dessine sur le sol. Pour arriver à ses fins, elle a dû surmonter beaucoup d’obstacle : Rajouter des roues à son prototype, remplacer la craie, trop peu visible, par une bombe de couleur liquide qui sèche sans être indélébile… Eva a su faire preuve de persévérance et d’imagination, marchant dans les traces d’innovateurs bien plus expérimentés².

« CorotBot a déjà dessiné dans le Sud de Paris explique Eva. Il tire son nom de Jean-Baptiste-Camille Corot, « le peintre le plus copié au monde » précise-t-elle avant de s’adresser du haut de ses 10 ans à tous les participants : « quand on commence quelque chose et quand on l’aime, il ne faut pas s’arrêter ». Voilà qui peut, espérons-le, réveiller des vocations chez d’autres innovateurs au service du bien commun.

[1] https://fmc2016.sched.org/moderator/chloe8?iframe=no&w=i:0;&sidebar=yes&bg=no

[2] https://fmc2016.sched.org/speaker/bertrand_barthelemy.1vn1i26y?iframe=no&w=i:0;&sidebar=yes&bg=no

[3] https://fmc2016.sched.org/speaker/romain_crabos.1vmh1kbj?iframe=no&w=i:0;&sidebar=yes&bg=no

[4] https://fmc2016.sched.org/speaker/mathilde_berchon.1vmh1kay?iframe=no&w=i:0;&sidebar=yes&bg=no

[5] https://fmc2016.sched.org/speaker/romain_minod.1vmh1kb0?iframe=no&w=i:0;&sidebar=yes&bg=no

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