#CestMonParcours : Augustin Naepels (Les Jours) : “Mon travail est de gérer ce qui ne se voit pas dans les articles.”

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Le Tank media
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4 min readOct 24, 2018

Lors de son premier programme d’incubation, S01E01, Le Tank media a accueilli des entrepreneurs qui ont accepté de partager leur expérience. Nous avons voulu, à travers cette série d’interviews, montrer la diversité des parcours. Chaque semaine, Le Tank media vous invite à découvrir un visage de l’entrepreneuriat média.

Co-fondateur et directeur général en charge des finances au sein du pure player Les Jours, Augustin Naepels a un parcours d’entrepreneur (au sein de moxity.com, rachetée par Placeminute), après un début de carrière dans l’audit et le conseil.

Augustin Naepels © Bash pour Le Tank media

Je m’appelle Augustin Naepels, je suis directeur-général du pure player Les Jours. Je suis le seul fondateur non-journaliste. Je m’occupe de tout ce qui n’est pas journalistique, c’est-à-dire la direction administrative et financière essentiellement.

Comment travaille-t-on quand on n’est pas journaliste dans un média ? Pourquoi est-ce important d’avoir des gens comme vous dans les médias à l’heure actuelle ?

Les Jours est une rédaction qui est totalement indépendante de moi avec une direction de la rédaction. Un média, c’est une entreprise comme une autre, avec une direction marketing, une direction technique, avec une problématique financière et comptable. Mon travail au quotidien est de chapeauter ces aspects-là en liaison avec la présidente des Jours et d’encadrer le travail du développeur, du responsable du marketing. On a évidemment beaucoup de partenaires business en externe. Nous avons des actionnaires et une trésorerie à gérer. Ce sont tous ces aspects-là qui sont importants comme dans toute entreprise. Il y a des salaires et des factures à payer, des prévisions financières à faire, des business plans à écrire. Mon travail se résume à gérer tous les aspects qui ne se voient pas directement dans les articles que l’on lit.

“On vit par et pour nos abonnés”.

Concrètement quel est votre business model ?

Notre modèle est très simple. On ne fonctionne qu’avec de l’abonnement. On n’a pas de publicité, on n’a pas d’autres sources de revenus. Donc on vit par et pour nos abonnés. Pour lire les articles des Jours il faut s’acquitter d’un abonnement de 9 € par mois. Nos séries journalistiques se prêtent également a des adaptations sous d’autres formats (édition, podcast, documentaire) que nous cherchons de plus en plus à développer. Ainsi, certains de nos obsessions ont donné lieu à des livres comme par exemple “Les revenants” de David Thomson qui a eu un assez gros succès en librairie, sur les retours de djihadistes en France, ou encore l’affaire Grégory par Patricia Tourancheau.

Comment on fait pour les trouver ces gens là ?

Les gens ont tout d’abord envie de lire de bons articles. C’est la base de tout média. Le premier vecteur de recrutement d’abonnés est le contenu. Mais les contenus en eux-même ne suffisent pas. Il faut qu’ils soient connus, partagés sur les réseaux sociaux. Le tunnel d’abonnement se doit d’être efficace. Quand les gens lisent un bon début d’article, il faut qu’ils puissent assez facilement devenir des abonnés. On travaille avec les développeurs pour rendre cela fluide pour donner envie aux gens de s’abonner. On a la chance d’avoir notre propre CMS : gestionnaire de contenus en interne. On peut définir finement quelle partie de l’article est gratuite et quelle part on va donner en payant. On travaille ensuite sur le design et l’efficacité du tunnel de paiement. On a ensuite du marketing plus classique, qui peut passer par un peu de publicité sur internet. Cela passe aussi par les réseaux sociaux pour diffuser nos articles. On fait depuis peu des story sur Instagram de manière à donner une fenêtre sur nos articles. On développe aussi des lives innovants. Nous faisons de la vidéo avec un partenaire qui fait du multi-live. Tout l’enjeu quand on est une presse payante c’est de donner une fenêtre sur tous nos contenus pour donner envie aux gens de partager.

Si les journalistes écrivent le contenu, toi tu vas chercher les lecteurs ?

Oui mais avec d’autres. C’est essentiellement notre responsable marketing. Je coordonne son travail avec celui du directeur technique. Tous ceux qui ne sont pas journalistes chez nous sont évidemment tournés vers l’objectif de faire découvrir Les Jours. Il ne faut pas se leurrer, ce qui donne envie aux gens de s’abonner c’est le caractère inédit ou urgent à lire de l’information. On peut faire le meilleur marketing du monde, si on n’a pas des scoops ou du bon contenu ça ne fonctionne pas.

Quel serait le conseil que tu donnerais à des gens qui monteraient leur entreprise médiatique ? Quelles sont les premières étapes ?

Les premières étapes c’est de garder en tête que le bon contenu est nécessaire mais pas suffisant. Il faut se poser la question de comment les gens vont découvrir les articles et notamment s’intéresser à la distribution de la presse qui échappe un peu aux médias sur Google, Facebook, Twitter. Il faut essayer de se poser la question en amont de “comment les gens vont nous connaître”.

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Au carrefour entre les médias, l'entrepreneuriat et l'innovation, Le Tank media est le futur lieu parisien dédié à l'émergence de nouveaux médias.