Créer un lieu pour les médias, à Paris.
L’avenir des médias est radieux.
Question de point de vue. Quand on s’approche d’un peu trop près des médias « traditionnels », la situation paraît sombre. Démotivation, plans de licenciements, jeunes générations déjà usées par des années de bâtonnage de dépêches, modèles de vente et de distribution obsolètes, et une économie globalement fragile qui s’offre peu à peu à une poignée de riches actionnaires. On connaît peu de médias qui annoncent de grands projets de croissance.
La sinistrose guette ?
Nous croyons à l’avenir des médias. Oui, le numérique a mis par terre des entreprises pluricentenaires. Oui, les modèles économiques ne sont pas encore définis et trouvés. La crise, la mutation et le passage d’un modèle à l’autre sont encore en cours de définition. Pourtant, au sein de cette crise, déjà, de formidables entreprises sont nées, dans l’internet, sur une vraie promesse d’information.
Une nouvelle génération
Et surtout, depuis quelques temps, l’énergie et la créativité se libèrent. Un phénomène prend de l’ampleur dans les médias, d’une puissance sans doute inconnue depuis le temps des radios libres : une génération d’entrepreneurs médias se lève, au cœur même du numérique.
D’une génération, elle ne partage pas la similitude de l’âge. On trouve aussi bien de jeunes journalistes en soif de média(s) à leur(s) image(s) que de vieux briscards qui partent affronter la vie d’entrepreneur après des années de salariat ou de piges. On voit se convertir à ce métier des amateurs. L’envie partagée est celle d’inventer ce que seront les médias de demain, d’enfin mettre le numérique au centre des réflexions, pour mieux pouvoir jouer avec et s’en extirper. S’inventent aujourd’hui de nouveaux médias qui partent du fait numérique, et retrouvent le goût du son, de la vidéo ou du texte et cherchent de nouvelles narrations, de nouvelles promesses. Ça foisonne, et ça fait du bien.
Ces entreprises sont différentes. On y croise une diversité qu’on devait croiser à l’invention de la presse. Ces entreprises — ces aventures — sont exigeantes : elles demandent une nouvelle technicité, qui s’invente et ne s’est pas encore érigée en une discipline stable (la stabilité n’est sans doute plus tellement à espérer). La réussite des médias qui naissent dépend aussi de la maîtrise de compétences entrepreneuriales, marketing, de distribution et d’invention de modèles d’affaires nouveaux. Une nouvelle génération de médias en développement, rentables, est possible. Elle demande une énergie folle, propre à un moment d’invention.
Cette génération « en marche & insoumise » dans les médias, nous avons pu la côtoyer au quotidien ces dernières années. Au Tank, dont le projet aux côtés de la société numérique a toujours attiré des entrepreneurs médias, de Binge Audio à Brief.me en passant par de plus jeunes YouTubers. Et sur Ulule, ou des centaines de jeunes médias sont venus rencontrer leurs futurs lecteurs et réunir les moyens de se lancer à la conquête d’un public encore plus large.
Cette génération est nécessaire. La dernière année a montré la puissance des réseaux à diffuser de fausses informations. Des réponses sont à inventer. Elles ne viendront pas — que — de la régulation, mais des entrepreneurs qui sauront inventer avec ce monde de plateformes. Chercher la réponse aux fake news va demander une énergie d’entrepreneurs.
Cette génération peut et doit éclore à Paris. Nous avons ici un génie propre de l’information, et un rôle à jouer. Le moment est opportun : la génération est là et ne demande qu’à s’élargir. Elle est en demande de réseau, de jeu collectif, de cohésion.
C’est pour ça que nous lançons le Tank media.
L’idée est simple : un media, physique, au service des entrepreneurs de médias. Un lieu, à Paris, qui rassemble, fédère, énergise, connecte, facilite l’entraide de cette nouvelle génération qui a soif de créer les médias d’aujourd’hui.
Le lieu ouvrira dans quelques mois, au premier semestre 2018. Il rassemblera :
• Un incubateur, pour accompagner en profondeur des médias émergeants de tous types et profils ;
• Un espace de travail partagé de 150 à 200 personnes, qui fera se connecter chaque jour des entrepreneurs, en démarrage ou plus aguerris, des indépendants, ceux qui créent et ceux qui aident ;
• Des bootcamps, pour venir découvrir l’entreprenariat dans les médias, tester ses idées, accélérer ses projets ;
• Un lieu de conférences et d’événements, pour faire vivre la communauté, permettre le partage d’expérience, faciliter l’inspiration de ceux qui créent ;
• Des ressources partagées de production (studios, salles de montage, matériels) pour mutualiser l’accès à des outils nécessaires, et à ce qui permet d’expérimenter ;
• Des formations accessibles à ceux qui veulent créer et entreprendre, informer et raconter, aujourd’hui ou demain.
C’est pour le printemps 2018. Ça sera à Bastille, si tout va bien (le bail est en cours de négociation), dans un bel immeuble indépendant pas loin du Tank d’aujourd’hui (qui reste là).
Nous avons commencé à poser quelques esquisses, et nous avons beaucoup d’idées. Mais nous avons surtout besoin de vous. C’est un outil, au service de vous, de toi, là, qui nous lis.
Nous allons réunir dans les semaines qui viennent ceux qui ont envie qu’existe à Paris une maison des médias, une maison d’aujourd’hui, qui soit heureuse, énergique, entrepreneuse, en mouvement et en invention, indépendante.
Pour le créer, nous avons besoin de vous. Les travaux commenceront à l’automne. Nous avons besoin de vos idées, de vos envies, de vos fols espoirs comme de vos besoins les plus triviaux, pour qu’on crée l’outil qui serve. Dans les semaines qui viennent, nous allons organiser plusieurs apéros sessions pour concevoir ensemble cet outil, ce media, ce lieu au service des créateurs des médias de demain.
Ça vous intéresse ? Vous en êtes ? Vous avez quelque chose à nous dire ? Vous voulez une place ?
Rejoignez les amis du Tank media !
Nicolas Vanbremeersch, fondateur du Tank, président de Spintank, ancien blogueur, chroniqueur, auteur, entrepreneur de media (presse pro, portails d’information).
Mathieu Maire du Poset, ancien DGA d’Ulule, ex-responsable du développement numérique de Marianne
Damien Cahen, directeur du Tank
Cécile Chalancon, directrice éditoriale de Spintank, ancienne de Libération, 20 Minutes, Slate.fr
Morgiane Achache, Product manager UX
Ils nous ont dit qu’ils soutenaient le projet :
Romain Colin, Fubiz
Laurent Mauriac, Brief.me, ex-Rue89
Jean-Christophe Boulanger, Contexte, président du Spiil
Joël Ronez, BingeAudio
Alexandre Boucherot, fondateur de Fluctuat.net et de Ulule.com
Alexandre Malsch, fondateur de Melty
Pierre-Philippe Cormeraie, co-fondateur de WeScopeTV
Chayet Chiénin, fondatrice de Nothing but the wax
Benoît Raphaël, expert media
Claire Berthelemy et la team de L’Imprévu
Anne-Sophie Novel, journaliste et fondatrice de Place To Be et de Far Ouest.
Martin Besson, fondateur de Sans_A
Maxime Lelong, fondateur de 8e étage