Lieu pour les médias cherche lieu.

On dit couramment que le chemin de l’entrepreneur est fait d’embûches, de hauts et de bas. Ca fait de jolis dessins, conceptuels, racontés lors de fail conferences où on se gargarise de son échec (une fois qu’on a connu le succès, seulement, hein). C’est pourtant très concret, dans un projet et un vécu. On y fait face actuellement, sur le projet du Tank Media. Et on s’est dit que ce petit grain de sable sur notre grande ambition, c’était aussi bien de le partager avec vous, qui êtes pleins de ressources.

Récapitulons.

Depuis quelques mois, on explore cette idée de lieu pour l’entrepreneuriat média à Paris. On pose l’essentiel entre nous, et on lance l’idée en public début juillet. Créer un lieu, c’est avant tout trouver un endroit, un local. On avait en tête plusieurs pistes de locaux, déjà, avec un cahier des charges assez précis sur la surface, l’identité, les fonctions clés.

Rapidement, notre shortlist se réduit à un espace défini, qui offre une réponse satisfaisante à 95% de nos besoins. Nous avançons sur la négociation du bail, en même temps que sur l’évaluation des travaux avec notre architecte. Le mois d’août passe dessus, les éléments essentiels du bail sont en accord. Tout le planning du projet s’aligne sur les contraintes de ce lieu particulier (beaucoup de travaux, mais gros potentiel). On y passe énergie et temps en abandonnant les autres pistes, la propriétaire nous donne un go sur l’essentiel. Deux ateliers de conception plutôt orientés sur les contraintes du lieu, pas mal de travail d’études, on se lance.

Et là, patatras en deux temps.

Le premier, je pourrais y passer des heures : le lieu est inscrit auprès des services de la ville de Paris comme commerce. Y mener une activité de bureaux (ce qu’est un incubateur et un espace de coworking) impose une taxe, sur le changement de destination, de 400€ par m2. On frôle le million, bam ! Un jour, j’écrirai un article sur la manière dont cette taxe est gérée, c’est le royaume du n’importe quoi et de l’insécurité juridique, c’est très français et ça réduit la capacité d’entreprendre des gens sérieux. Mais ce n’est pas le sujet.

Au même moment, un concurrent, un réseau de salles de sport (on en manque, c’est vrai), débarque et fait une offre similaire, mais n’a pas ce souci de risque de taxe. Le lieu tombe dans ses mains. Enfin, disons qu’ils sont entrés en négociation exclusive. On est dehors. Hypothèse principale qui fait patatras, donc. Notre lieu est parti.

Et boum.

C’est la nature et la difficulté de cet entrepreneuriat pas startup qui ne parle pas tous les jours sur les internets de lui-même et de ses difficultés. C’est la nature très contingente de l’économie brick and mortar, des boutiques et des restaurants, de ce qui doit composer avec un réel compliqué, historique, pas hors sol, ne doit pas et ne peut pas y imposer son rythme. Créer un lieu, à Paris, c’est prendre en compte Paris, pas lui imposer son projet.

Alors, on rebondit, actuellement.

Voilà notre petite annonce. Si vous voulez diffuser, on est preneurs. Si vous connaissez quelqu’un avec qui nous mettre en relation, on prend. Si vous connaissez un local à Paris qui peut y correspondre plus ou moins, on prend. On étudie déjà pas mal d’options. Nous croyons fermement dans le pouvoir de la multitude.

Le Tank Media, check list idéale à faire tourner :
- Idéalement dans le 11e (pour plein de raisons, mais surtout être près du Tank actuel)
- 150 à 200 postes de travail
- Réceptif pour des événements/conférences de 100 à 200 personnes
- Capacité d’installation de petits studios de production adaptés à du numérique audio, vidéo, son (sous-sol).
- Lieu qui peut porter un esprit et une communauté (pas un plateau dans une tour) — capacité de lieu de vie, identité.
- Ce qui fait une surface — selon modularité — de 1500 à 2500 m2
- Idéalement pour un budget raisonnable (350 à 400€/m2 par an serait bien)

Voilà pour la recherche du local.

Pendant ce temps, on continue, et on ajuste notre plan de travail. Nous allons sans doute ouvrir très vite (dans quelques semaines ou mois idéalement) une version bêta du Tank Media, dans un lieu temporaire, à l’étude.

Et nous allons, de toute façon :

• Accueillir au printemps prochain une première génération d’incubés ;
• Lancer l’animation “soft” de cette communauté de l’entrepreneuriat média à laquelle nous voulons contribuer, en commençant par des événements et des rencontres, dont la première aura lieu dans deux mois environ (bientôt des nouvelles)
• Continuer la co-conception de ce lieu, plus dans son esprit, sa programmation et les besoins précis de ceux qui veulent y travailler.

Le Tank Media verra le jour début 2018, sous une première forme, dans tous les cas. Et se préfigurera fin 2017.

Voilà où nous en sommes. On continue à en parler sur notre groupe Facebook, et n’hésitez pas à nous contacter.

A bientôt !