What’s Up ? #3 Eddie Barazzuol, fondateur de Génération PhD et ex-Docteo

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7 min readApr 3, 2019

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Une fois par mois, Le Tank media prend des nouvelles de ses anciens incubés et de leurs médias sous la forme d’une interview en cinq questions.

Eddie Barazzuol, ancien membre de l’équipe de Docteo (Incubé S01E01)

Pour ce troisième What’s Up, rendez-vous avec Eddie Barazzuol, incubé de la S01E01 avec Docteo, le média des jeunes chercheurs, doctorants et docteurs.

Eddie a un profil plutôt “marketing”. Diplômé d’une école de commerce, il débute sa carrière en tant que Chef de Publicité au Figaro puis passe chez 366.fr avant de rejoindre Sophia Publications qui édite notamment le magazine La Recherche. Il mène alors des projets éditoriaux et événementiels de communication scientifique avec les acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche, et se rend compte de l’importance de donner la parole aux chercheurs pour permettre une diffusion accessible à tous de la science.

Eddie rejoint ensuite l’équipe de Docteo, un projet de média ayant pour but de valoriser les recherches des jeunes chercheurs en leur donnant la parole. Le projet se présente sous la forme d’un blog et d’une chaîne YouTube, tous deux lancés par le journaliste Mathieu Rouault. L’équipe est complétée par Nida Chabbah, docteure en neurosciences.

Cependant, une fois participants du programme d’accompagnement du Tank media, l’équipe de Docteo ne parvient pas à trouver un fonctionnement collectif satisfaisant et se sépare pendant l’incubation. Ce n’est qu’après cette expérience qu’Eddie prend la décision de se lancer dans son propre projet, Génération PhD.

Alors, près d’un an après la fin de son incubation, what’s up Eddie ?

Salut Eddie, quoi de neuf ?

Un nouveau projet, déjà ! Pour remettre les choses dans leur contexte, j’ai intégré la 1re promo d’incubés du Tank media il y a un an, en avril dernier. Je faisais partie avec deux autres personnes de l’équipe de Docteo, un média destiné à la communauté des jeunes chercheurs. Malheureusement et pour plein de raisons différentes, nous avons compris très tôt que nous n’allions pas poursuivre Docteo ensemble. Néanmoins, je ne voulais pas mettre de côté les trois mois d’ébullition au Tank media. Avant de prendre la décision d’arrêter, je me suis posé beaucoup de questions, et mon cheminement m’a donné l’idée d’interroger la communauté des jeunes chercheurs sous la forme d’une enquête. J’ai baptisé ce nouveau projet Génération PhD.

J’ai créé un site avec une trentaine de questions d’opinions et de ressentis personnels destinées aux doctorants et jeunes docteurs.

En sortant du Tank media, j’avais annoncé lors de la soirée de clôture de l’incubation mon envie de me lancer sur ce nouveau projet, mais je ne savais pas vraiment où tout cela allait pouvoir me mener. En plus, cette fois-ci, j’étais seul ! Mais j’y suis allé et l’enquête est restée ouverte du 1er octobre au 25 novembre 2018. L’objectif, c’était et c’est toujours de mieux comprendre les ressentis et opinions des jeunes chercheurs. Je me suis inspiré du modèle lancé par Upian, avec l’initiative Génération Quoi, devenue Génération What. J’ai créé un site avec une trentaine de questions d’opinions et de ressentis personnels destinées aux doctorants et jeunes docteurs. Cela a plutôt bien fonctionné puisque 2574 jeunes chercheurs de toutes les disciplines ont participé.

Soirée de clôture de la 1re promo d’incubation du Tank media

Pour revenir sur l’incubation, à partir de quel moment avez-vous réalisé que vous n’alliez pas poursuivre avec Docteo ?

On était deux à être physiquement présents à l’incubation, Nida Chabbah et moi. Notre troisième associé Mathieu Rouault était celui qui avait lancé Docteo sous la forme d’un blog, deux ans avant l’incubation. Malheureusement, Mathieu étant à Bordeaux, on a très vite remarqué un décalage entre ce que nous étions en train d’apprendre avec Nida au Tank media et Mathieu, dont nous sentions bien l’éloignement. Je pense que c’est à mi-parcours que l’on s’est rendu compte que cela allait être compliqué de poursuivre tous les trois. En plus, nos aspirations personnelles n’étaient plus au même niveau. Cela faisait partie de nos préoccupations avant d’intégrer la promo et l’incubation a finalement révélé les faiblesses humaines de notre projet.

Eddie Barazzuol et Nida Chabbah, incubés avec le projet Docteo

Et si cette aventure entrepreneuriale était à refaire ?

Je ne regrette rien parce qu’ayant toujours gravité autour des médias depuis les années 2000, j’ai trouvé le programme d’accompagnement particulièrement riche. L’incubation donne accès à des personnes passionnantes et nous ouvre à l’écosystème qui existe autour de l’entrepreneuriat dans les médias et dont nous, incubés, faisons partie. C’est quelque chose que je ne soupçonnais absolument pas avant. Maintenant, je sais qu’il est possible de créer son média en 2019.

D’ailleurs, si je n’ai pas poursuivi avec Docteo, la suite de l’histoire est tout de même intéressante. Déjà, je ne pense pas que je me serais lancé avec Génération PhD si je n’avais pas fait le programme d’incubation du Tank media. J’ai rencontré lors de l’incubation des personnes qui m’ont encouragé à développer ce projet. Déterminé, j’ai alors déposé un dossier auprès du Ministère de la Culture dans le cadre du dispositif de la bourse d’émergence, que j’ai obtenue à l’automne dernier. Cette première réussite m’a motivé à aller plus loin dans l’initiative. Je me suis donc associé avec Laurent Simon, un journaliste qui portait un projet un peu similaire au mien et qui voulait travailler avec un profil plutôt marketing et commercial. De mon côté, j’avais mentionné dans mon dossier au Ministère de la Culture mon envie de m’associer à un journaliste pour créer un média destiné aux chercheurs. On s’est donc plutôt bien trouvés !

À quoi ressemblera Génération PhD dans les prochains mois ?

Pour le moment, Génération PhD contient une partie média avec quelques articles libres d’accès repris entre autres de The Conversation. On est en train de réfléchir à de nouveaux contenus pour les mois à venir. Ce que j’avais sous-estimé c’est qu’une fois les réponses de l’enquête obtenues, il a fallu traiter les résultats. Cela a pris un peu plus de temps que ce que j’avais envisagé, mais c’est tant mieux. On a pu prendre le temps de vraiment analyser les résultats, et j’ai pu me rendre compte qu’il y avait un vrai besoin de reconnaissance de la communauté de jeunes chercheurs, et que celle-ci saluait l’initiative. On a finalement présenté les résultats de l’enquête en avant-première lors d’un événement le 13 mars dernier, auprès d’une cinquantaine de jeunes chercheurs et d’acteurs du doctorat. Depuis le 15 mars, on publie les résultats en ligne avec un accompagnement éditorial sous la forme de témoignages et d’interviews.

On va créer notre société et lancer un média en ligne destiné aux chercheurs.

Nous travaillons actuellement notre business model car on va également créer notre société et lancer un média en ligne destiné aux chercheurs, pas spécifiquement jeunes contrairement à l’enquête. Il nous faut d’abord créer une première communauté sur laquelle on va pouvoir s’appuyer pour diffuser nos contenus d’ici le mois d’avril, en privilégiant l’écrit. L’idée, ce sera d’essayer d’avoir la communauté la plus importante possible en expliquant que le média n’est qu’en phase de test.

On prévoit par suite de le rendre payant, sous la forme d’abonnement. Ces abonnements seront soit individuels soit collectifs à l’échelle d’un laboratoire composé de plusieurs chercheurs. On souhaite également gagner nos premiers abonnés avec une campagne de crowdfunding à la rentrée de septembre. Je pense que le côté bienveillant voire militant de la communauté qui aurait envie d’aider un média qui se lance serait à tenter pour gagner nos premiers lecteurs, soutiens et prescripteurs.

Site de l’enquête Génération PhD

Des conseils à donner aux futurs incubés Tank media ?

D’abord, sans remettre en cause les convictions qui constituent l’ADN de vos médias, je vous dirais de jouer le jeu à fond. Vous allez bénéficier d’échanges privilégiés avec l’équipe du Tank media, les incubés et vos mentors — moi, c’était Nicolas Vanbremeersch, le co-fondateur du Tank media et président de l’agence Spintank. Vous aurez aussi le privilège de rencontrer des intervenants experts dans leur domaine en petit comité : ce sera le moment ou jamais de poser toutes vos questions ! D’ailleurs n’hésitez pas, car eux aussi sont passés par là avant vous et même si un sujet abordé ne vous semble pas prioritaire à l’instant T, il pourrait très vite le devenir.

Le Tank media ne s’arrête pas au sortir de l’incubation. Vous serez toujours au contact de l’écosystème d’entrepreneurs médias que Le Tank media a su créer.

Ensuite, sortez de votre zone de confort. Peut-être avez-vous identifié un objectif à remplir pendant l’incubation mais il n’est pas impossible que vous sortiez avec tout autre chose en perspective. Même si l’incubation passe très vite c’est l’occasion de sortir la tête du guidon et de tester de nouvelles choses. On ne soupçonne pas à quel point la communauté peut se montrer bienveillante et investie par rapport à nous.

Enfin, il faut savoir que Le Tank media ne s’arrête pas au sortir de l’incubation. Vous serez toujours au contact de l’écosystème d’entrepreneurs médias que Le Tank media a su créer. Je le vois, ce n’est pas du corporate. Me concernant, j’ai rencontré différents acteurs du Spiil, le syndicat de la presse indépendante d’information en ligne, ou encore des médias présents au Tank qui m’ont poussé dans le bon sens pour que je passe le pas et que je lance mon initiative. Je ne suis pas sûr que je l’aurais fait sans ces encouragements.

Premier jour du programme d’incubation du Tank media (S01E01)

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Au carrefour entre les médias, l'entrepreneuriat et l'innovation, Le Tank media est le futur lieu parisien dédié à l'émergence de nouveaux médias.