What’s Up ? #4 David Medioni, fondateur d’Ernest Mag

L'équipe du Tank media
Le Tank media
Published in
7 min readMay 10, 2019

Une fois par mois, Le Tank media prend des nouvelles de ses anciens incubés et de leurs médias sous la forme d’une courte interview en cinq questions.

David Medioni, fondateur d’Ernest Mag

Pour ce nouveau What’s Up, rendez-vous avec David Medioni, incubé de la S01E01 avec Ernest, le média littéraire festif et engagé. Journaliste de formation, David a fait ses armes chez CB News avant de passer par la rédaction d’Arrêt sur images en tant que Rédacteur en chef. En juin 2017, il crée Ernest, magazine littéraire indépendant, en ligne et sur abonnement pour redonner à tous le plaisir de la lecture. Aujourd’hui, Ernest se décline en box et événements où se retrouvent lecteurs passionnés et curieux avides d’expériences littéraires hors du commun. En rejoignant la première promo d’incubés du Tank media au printemps 2018, David était à la recherche d’une expertise et de conseils pour ses futures décisions d’entrepreneur ainsi que d’une mise en réseau. Alors, un an après la fin de son incubation, What’s Up David ?

Salut David, quoi de neuf ?

Pas mal de choses. En ce qui me concerne, j’ai décidé de me détacher en partie de l’éditorial pour m’occuper des activités de développement et des partenariats d’Ernest. Amélie, qui était chargée du développement d’Ernest lors de l’incubation a quant à elle décidé de partir car elle s’est rendue compte que le projet ne lui correspondait plus. Je fais aujourd’hui appel à des gens qui savent écrire pour pouvoir moi-même gagner du temps sur tous les autres sujets. Je suis donc le seul à travailler à 100% sur Ernest et une dizaine de personnes écrivent régulièrement pour le média.

En ce moment, on est sur une belle phase de croissance. On augmente tous les mois notre chiffre d’affaires donc c’est une dynamique très positive. L’entreprise a beaucoup évolué. On a ajouté un pilier à Ernest qui est L’Ernest Club, et on a organisé notre premier événement dans ce cadre à la mi-avril. L’idée, c’est de faire vivre des expériences inédites autour de la passion de la littérature. La première consistait à permettre aux lecteurs de devenir éditeurs le temps d’un déjeuner, en partenariat avec Allary Éditions.

Durant le déjeuner, les membres du club ont pu découvrir ce qu’était le métier d’éditeur au quotidien, c’est-à-dire le nombre de manuscrits que reçoit l’éditeur, ou comment il choisit la couverture d’un roman.

Ils ont aussi pu poser de nombreuses questions : est-il possible d’être publié en envoyant un manuscrit par la poste et aussi la possibilité de discuter, débattre et voter sur la couverture d’un livre à paraître à la rentrée.

C’était un grand succès. On a fait un questionnaire de satisfaction où la note moyenne était de 9/10. C’est quelque chose qu’on doit continuer à creuser nous avons refusé une dizaine de personnes inscrites trop tard et les retours qu’on a eu étaient extrêmement positifs.

On va essayer de faire un événement par trimestre.

Le prochain aura lieu au mois de juin et devrait se concentrer autour d’une expérience particulière et inédite autour d’un auteur.

Un site, des boxs, des déjeuners… Ernest, c’est un club de lecture géant ? Pourquoi avoir voulu ajouter et développer cette dimension ?

Dès le départ, quand j’ai imaginé Ernest, j’ai voulu qu’il y ait une dimension éditoriale très forte avec un journal littéraire grand public accessible à tous. J’avais aussi cette conviction que le club pouvait avoir un côté très intéressant pour les gens qui aiment lire. L’Ernest Club est à la frontière entre le club de lecture de son quartier où on peut échanger sur les livres et les rencontres-dédicaces que l’on peut faire dans un festival ou dans des librairies.

Avant l’Ernest Club, j’ai le sentiment qu’il n’existait pas cette chose où l’on pouvait à la fois vivre cette passion des livres, rencontrer des auteurs, des éditeurs et les gens qui font le milieu du livre et en même temps vivre une expérience sympa et inédite dont on se souviendra plus tard.

Un festival et un club de lecture, c’est important mais on ne s’en souvient pas forcément. Je voulais qu’Ernest dans sa qualité de média puisse faire vivre des choses inédites dont on se souvient. Parce qu’on se souvient tous de ce que l’on a vécu avec les médias que l’on aime. L’Ernest Club, pour moi, c’est faire vivre une expérience inédite, rare et réelle à des gens qui aiment la littérature et qui ont envie de se souvenir de cette expérience qu’ils peuvent avoir avec Ernest.

La devise de ton média, « Lire est une fête » est donc toujours d’actualité !

Je crois sincèrement que tout est dans les livres. Pour moi, la lecture est une fête de la vie. C’est pour cela que j’ai eu envie de monter ce club et de le faire grandir en faisant en sorte d’aller sur des choses qui existent tout en faisant un pas de côté, le fameux pas d’Ernest. Il faut absolument que l’on reste dans cette optique. On imagine par exemple faire un Escape Game littéraire avec un auteur à l’automne. On cherche le lieu en ce moment. On va faire aussi un atelier d’écriture dans un lieu complètement dingue, mais je ne peux pas en dire plus tout de suite !

Et si cette aventure entrepreneuriale était à refaire ? Que garderais-tu et que ferais-tu différemment ?

Déjà, je pense que si j’avais fait l’incubation au moment où j’avais eu l’idée d’Ernest, j’aurais fait beaucoup de choses différemment. J’ai fait des études de marché mais je n’ai pas su en tirer tous les bénéfices que j’aurais pu. Si j’avais mieux réfléchi mon média en termes de positionnement et d’utilité, cela aurait été mieux. Et si j’avais fait l’incubation avant, j’aurais fait les choses différemment et de manière plus précise.

J’ai notamment fait des erreurs au départ sur la subvention que j’ai demandé à la Bourse d’émergence. J’ai voulu demander une subvention raisonnable mais j’aurais pu et dû demander trois fois plus. Ce sont des erreurs d’entrepreneur… On se dit que notre média est très bien mais on ne veut pas voir trop haut, peut-être par modestie.

La base de l’aventure entrepreneuriale, c’est de croire en son projet. Il faut l’affirmer haut et fort et le dire tout le temps.

Si on n’a pas nous-mêmes cette conviction, on fait forcément des erreurs. Il faut avoir cette capacité à affirmer cette confiance inébranlable en son projet pour que les autres l’aient aussi. Dans ma démarche d’entrepreneur au départ, j’avais du mal à l’afficher complètement.

David Medioni pitch son projet lors de la soirée de clôture de l’incubation

Votre frein principal avant l’incubation, c’était de faire savoir ce que vous faisiez à plus de monde. Aujourd’hui, on en est où ?

C’est encore en chantier. Je pense que nous avons progressé sur la relation que nous entretenons avec nos clients et nos abonnés. Après, le frein principal avant l’incubation était aussi d’accélérer notre développement. Aujourd’hui, on est en croissance. On a lancé le club, on a consolidé ce qui existait déjà — le journal ressemble vraiment à quelque chose d’intéressant et les boxs ont un taux de satisfaction de plus de 85%. Quand je suis arrivé à l’incubation, j’avais en tête d’accélérer. Mais c’est long.

Les choses ne se font pas en un jour, il faut qu’il y ait des gamelles. Non seulement elles font avancer, mais elles font même parfois accélérer.

La promo de David Medioni, incubé de la S01E01 au Tank media

Quelle est la recette pour tirer le meilleur de son incubation ?

Il faut jouer le jeu à fond. Acceptez de repenser complètement vos médias pour voir si les bases que vous avez en tête sont solides et acceptez de changer.

Médias ou pas, les entreprises qui marchent n’ont jamais conservé leurs idées de départ. Tout est toujours complètement modifié.

Il faut donc accepter de vous transformer. Au début, je me demandais si Ernest n’allait pas devenir une newsletter. Finalement, il s’est avéré que non, mais au moins, on a pris le temps de se poser la question et cela nous a aidé à avancer. Il faut savoir ce à quoi vous tenez vraiment et ce que vous pouvez changer.

On ne peut pas résister à l’envie de te demander un dernier conseil lecture pour les incubés du Tank media…

Vous êtes en pleine révolution de votre média : prenez le temps de vous détendre !

N’hésitez pas à lire Des fleurs dans le vent de Sonia Ristić. C’est un livre contemporain, une fresque qui parle des individus et du monde avec une langue à la fois douce et acérée. J’ai adoré ce roman.

Et si vous voulez rire un peu, plongez-vous dans Le Discours de Fabrice Caro. Cela vous fera sortir la tête de l’incubation. C’est l’histoire d’un mec qui doit écrire un discours pour le mariage de sa sœur mais qui ne sait pas comment faire et qui remet toute sa vie en question. C’est absurde, et vraiment très drôle.

Pour (re)découvrir Ernest et suivre toute l’actualité de ce média littéraire fondé par David Medioni, RDV sur…

Le site | Twitter | Facebook | Instagram | LinkedIn

--

--

L'équipe du Tank media
Le Tank media

Au carrefour entre les médias, l'entrepreneuriat et l'innovation, Le Tank media est le futur lieu parisien dédié à l'émergence de nouveaux médias.