Le paysage politique en Espagne

Longtemps cantonnée à deux partis, la vie politique espagnole doit désormais composer avec quatre formations. Mais quelles sont-elles ?

Antoine Libotte Bodart
¿L’indignation au pouvoir?
4 min readJul 11, 2017

--

Les partis traditionnels

PP

Le Partido Popular (Parti populaire) est le parti de centre-droit. Fondé en 1989 par Manuel Fraga, ses figures de proues sont José María Aznar (Premier ministre espagnol de 1996 à 2004) et actuellement Mariano Rajoy (Premier ministre depuis 2011).

Cette formation est née de l’union de l’Alliance populaire et d’autres formations de droite en 1989. L’Alliance populaire est fondée en 1976 au début de la transition démocratique de l’Espagne par d’anciennes personnalités issues du franquisme. Fraga prend la tête de l’AP après deux grandes victoires des socialistes dans les années 80 et modernise le parti en privilégiant la frange libéral plutôt que celle plus conservatrice.

Idéologie : libéral-conservatisme, démocratie-chrétienne et pro-monarchie. D’un point de vue du nombre de membres, il est le premier parti du pays avec plus de 865.000 affiliés.

Mariano Rajoy, président du PP et Premier ministre espagnol. (Image : Antonio Cruz/Wikipedia, CC BY 3.0)

PSOE

Le Partido Socialista Obrero Español (Parti socialiste ouvrier espagnol) est le parti de centre-gauche. Il est fondé dans la clandestinité en 1879 par Pablo Iglesias Passe. Il sera interdit durant la période franquiste et ses militants seront persécutés.

Actuellement, il est dirigé par Pedro Sánchez. Le parti sera au pouvoir entre 1982 et 1986 et entre 2004 et 2011. Durant cette dernière période, le gouvernement sera présidé par José Luis Rodríguez Zapatero.

Pedro Sánchez, secrétaire général actuel du PSOE. (Image : PSC Barcelona/Flickr, CC BY 2.0)

Idéologie : pro-Europe, social-démocratie et fédéraliste.

Les “nouveaux” partis

Ciudadanos

Ciudadanos — Partido de la Ciudadanía (Citoyens — Parti de la Citoyenneté) est un parti plus récent, créé en 2006 et présidé actuellement par Albert Rivera.

Fondé à Barcelone, le parti est opposé au nationalisme catalan. Jusqu’en 2014, il concentrera tous ses efforts en Catalogne avant de s’implanter au niveau national.

Albert Rivera, président de Ciudadanos. (Image : Generalitat de Catalunya, CC BY 4.0)

Idéologie : social-libéralisme, unionisme, sécularisme. Le parti est pour la défense de la Constitution espagnole, pour l’imposition de la langue espagnole, la liberté, l’égalité, la laïcité et la citoyenneté.

Podemos

Podemos (Nous pouvons) est le plus récent des quatre partis. Il a été fondé en 2014 et est actuellement présidé par Pablo Iglesias. La fondation du parti coïncide avec un manifeste publié dans le journal en ligne Público.

Lors des premiers suffrages avec Podemos en 2014, on constate une forte progression du parti. Il apparait même comme potentiel grand vainqueur des élections dans certains sondages publiés en amont du scrutin.

Pour Podemos, il ne faut plus voir la politique comme une dichotomie gauche/droite, mais plutôt comme caste/peuple et se présente comme un parti de non-professionnels de la politique.

Pablo Iglesias Turrión, secrétaire général de Podemos. (Image : Ahora Madrid/Flickr, CC BY SA 2.0)

Idéologie : social-démocratie, démocratie participative, altermondialisme, anticapitalisme, euroscepticisme, socialisme démocratique. Opposé à l’indépendance de la Catalogne, Podemos n’est pas contre le droit à l’autodétermination des Catalans, Basques et Galiciens. Le parti est également pour un référendum sur le maintien de la monarchie, la relance de l’économie, le recul de l’âge de la pension à 67 ans ou encore la journée de 35 heures.

--

--

Antoine Libotte Bodart
¿L’indignation au pouvoir?

Journaliste @NostalgieBE • @NRJBelgique | médias et nouvelles technologies | Namurwè.