Débrouille-toi, Maggle ❤

Alice Zagury
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16 min readDec 12, 2016

J’ai eu l’occasion de donner un cours à Lion. L’idée était de considérer les élèves comme de tous nouveaux employés de TheFamily. Je l’ai pris comme “l’onboarding” simultané de 160 personnes, en me disant que c’était un avant-goût des prochaines années de TheFamily — Haha, bah oui ;)

Le sujet de ce cours donc, c’est celui par lequel nos employés intègrent TheFamily : le pragmatisme.

Parler de faire, théoriser la pratique… n’est-ce pas paradoxal ?
Certainement. Pour autant, toutes les startups qui cherchent des gens capables de passer à l’action dès le démarrage, vivent une galère. Pourquoi ? Parce que les problématiques complexes des startups attirent des gens brillants certes, mais des gens qui ont été encadrés dans des jobs où les process étaient déjà en place.

Le pragmatisme n’est pas naturel.
Il est inculqué par sa famille ou son environnement. Si en France c’est “Passe ton bac d’abord !”, en opposition, beaucoup de pays scandinaves et anglo-saxons ont coutume d’encourager le “gap year” avant de choisir ses études.
Le pragmatisme peut s’imposer violemment à soi, sans laisser d’autre choix que celui de se débrouiller, trouver des béquilles qui se transformeront en atouts ensuite — à voir les exploits au handisport, on comprend cette image.
Enfin, il peut être volontaire. Certains deviendront plus pragmatiques que d’autres parce qu’ils ressentent le besoin de quitter leur milieu d’origine, par curiosité ou en rebellion, ils décident de ne pas attendre que le destin choisisse pour eux — les convertis doivent pratiquer plus intensément que les autres pour être acceptés.

Parlons de pragmatisme !
S’il faut attendre que la majorité des talents motivés vivent ces cas de figure, on peut dire bonne nuit à la croissance des startups locales.
Voici en résumé, le pragmatisme expliqué à nos employés — synthèse écrite avec beaucoup d’attention, par l’un des jeunes “siders” rencontré via Side.co, cette startup qu’on adore. ❤

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Imaginons qu’aujourd’hui, fraîchement recrutés, vous intégrez l’équipe de TheFamily. Avec le recul de ces 3 années, on a fini par rendre explicites ces quelques règles que je vais partager avec vous. Elles seront utiles également en dehors, la majorité de nos startups les applique.
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Bienvenue.
C’est votre 1er jour. Vous avez lu le manifeste de TheFamily. Vous avez l’essentiel. Si quelque chose vous interpelle, parlons-en. La culture va évoluer au fil du temps, les valeurs, elles, ne changent pas. Posez-vous cette question : “Est-ce que j’adhère à cette mission au point d’y consacrer tout mon temps ?”
Vous allez vous familiariser avec les outils et vous incruster à tous les rendez-vous des partners de TheFamily. Je ne vous demande qu’une seule chose, mettez-vous en mode “éponge” : silence, observations, lectures et comptes-rendus. C’est une plongée dans le grand bain… Votre seul objectif est d’absorber la culture, pour devenir autonome dans votre travail. Ce mode va durer le temps qu’il faudra, jusqu’à ce que vous puissiez prendre seul les sujets.

✨ LES QUATRE MAXIMES MAGIQUES ✨

1 Never take it personally

Peu importe qu’on soit ou non, à la hauteur dès le départ. L’essentiel est de progresser. La courbe d’apprentissage dépend de l’attachement que l’on a vis-à-vis de sa propre image — avoir son ego au bon endroit comme on dit. Acceptez les retours, aussi déstabilisants soient-ils.
Craindre de perdre la face ou chercher à tout prix à démontrer que l’on a raison, c’est foncer droit dans le mur.
Vous allez passer à l’action sans jamais disposer de l’ensemble des informations. Donc forcément, des éléments vont vous échapper. Il vous restera votre intuition et votre courage en boussole.
Quand on parie, on se vautre, c’est le principe. Et le pire dans cette histoire, c’est que plus on est à fond, plus l’erreur fait mal ! Ne subissez pas ce malaise, reprenez le dessus. Il ne s’agit pas d’être “plus fort”, il s’agit d’accepter que cela puisse vous blesser pour de mauvaises raisons.
Un employé m’a dit un jour “Je me suis senti humilié quand dans le channel #general de Slack”, donc aux yeux de tous, “tu m’as demandé de refaire une passe sur mon email aux invités.”
OK, heu…dans ma tête, c’était globalement mal parti avec lui. Si aussi peu provoque autant, le reste sera insurmontable.
Que l’on soit déçu par un résultat est une chose, une bonne chose même, cela prouve qu’on prend à coeur sa mission. En revanche, que cela nous affecte au point de se sentir infériorisé, en est une autre. Sachant que la malveillance n’a pas sa place à TheFamily, un retour n’est jamais là pour humilier, un retour est là pour progresser. Donc take it easy.
Le déclic, ce moment qui sonne la fin de la phase éponge, c’est quand un membre de la team me dit en rigolant que : “ça fait du bien de se prendre un scud !”. C’est comme cela qu’on apprend. Il n’y a pas à se formaliser.
Et pour info, c’est vrai à tous les niveaux, entre fondateurs, on s’en balance pas mal — spéciale dédicace à Oussama, distributeur officiel de baffes géantes 👋

2 Doing shit, I’m screwed but doing nothing, I’m out.

Ici, on a coutume de dire que l’échec est accepté. Cela suppose-t-il qu’on tolère la médiocrité ? Haha, non ;)
Si vous faites quelque chose totalement à côté de la plaque, le retour est immédiat. On vous explique pourquoi ça ne fonctionne pas et surtout, comment vous auriez pu faire autrement. Puisque vous ne le prenez pas personnellement, vous rebondissez. Mais si, par manque de courage ou par inadvertance, vous ne faites rien, là c’est chaud. Et ne vous méprenez pas, faire l’autruche arrive plus vite qu’on ne le croit. Il y a 1000 raisons de laisser en attente un projet.
Je n’avais pas tous les tenants et les aboutissants”… typiquement le genre de phrase à proscrire. Personne ne dispose jamais de l’ensemble des infos. Si vous sentez que vous manquez d’éléments, allez les chercher.
“J’ai posé la question, je n’ai pas eu de réponse”, à partir du moment où vous êtes détenteur d’une mission, vous êtes responsable qu’elle aboutisse, vous allez chercher les réponses par tous les moyens. Si vous dépendez des autres pour avancer et qu’ils restent muets, avancez sans les autres, ils finiront par intervenir. Il n’y a pas de mal à mettre les gens au pied du mur. C’est vous qui instaurez le rythme.
A la différence des grandes entreprise où noyé dans la masse, on peut faire bonne figure ou se contenter de faire acte de présence, il n’existe pas de planque chez nous. La difficulté consiste alors à comprendre quel est son scope de responsabilités, ce sur quoi on est attendu. Posez-vous avec les partners, prenez le temps de redéfinir votre mission — en terme d’objectifs à atteindre et de moyens à disposition.
Votre responsabilité dépasse la simple exécution d’une action. N’attendez jamais quand vous voyez que quelque chose ne va pas. Affrontez-le dès ses prémisses, agissez, parlez-en.

3 -Yes but Whyyyyy?

Avant d’entreprendre une mission, revenez sur le sens de celle-ci. Retournez dans tous les sens la problématique avant de chercher les moyens d’y répondre. C’est un peu comme cet exercice ingrat qu’on détestait faire à l’école avant une rédaction : poser en vrac sur le papier ses moindres idées. Sans cela, le résultat sera limité.

Exemple : Demain, vous êtes en charge d’organiser UNIDE — c’est un weekend pour des étudiants de fac qui viennent apprendre à entreprendre. Vous devez tout mettre en place : le site, les intervenants, 90 personnes, 3 jours, la sélection, chauffer les participants, préparer un programme génial et assurer un événement de clôture de folie. Vous avez 30 jours.
Avant même de commencer le déroulé opérationnel dans tous ses détails, si vous ne revenez pas à la question POURQUOI fait-on cela, c’est foutu.
Alors “pourquoi TheFamily organise ce weekend ?”
La réponse qui parait évidente : “pour favoriser la diversité des profils dans l’entrepreneuriat présent à TheFamily”.
Oui, c’est large, alors pourquoi, dans le détail ?
C’est (1) du deal flow startups — cela signifie qu’il faut un max de gens qui candidatent, mais aussi repérer les projets pertinents dès la phase de sélection avec un outils auquel toute l’équipe accède.
(2) C’est une nouvelle source de recrutement — il va donc falloir redoubler d’efforts pour designer un programme où les étudiants puissent se surpasser et montrer l’ensemble de leurs talents.
(3) C’est l’occasion de partager de la good vibe avec toute l’équipe et de se rappeler ce à quoi on sert : ouvrir les perspectives aux gens qui en veulent.
Pour que ça marche, alors il faut que toute la team prenne la mesure du sujet — faire preuve de leadership pour embarquer les gens… Comment ? En partageant votre plaisir au-delà de l’execution opérationnelle qui ne doit donc pas vous ensevelir.

4 — I’m always Full stack on missions

Il n’y a rien de pire que les jobs émiettés où l’on n’a aucune emprise sur la suite de son travail. Cela vous ennuie d’être juste un pion dans la chaîne, ok, mais êtes-vous prêt à assumez de devenir la chaîne entière ?
De la magie à l’exécution, on reste en charge. Si l’un de vos projets ne rebondit plus, c’est qu‘il est temps de le tuer et n’ayez pas peur de partager cette décision, au contraire c’est plutôt sain.
Si le projet est terminé mais toujours d’actualité — vous étiez responsable du site internet de TheFamily par exemple, à vous de créer des alertes et une routine qui suivent et améliorent son usage.
Il n’y a pas de nostalgie à TheFamily, un projet qui a bien marché mais n’a plus de croissance, c’est un projet qui n’aura pas son panthéon. Cela évite de se perdre dans l’autosatisfaction. Chaque semaine, le champ des possibles s’ouvre à nouveau.

L’HYMNE SACRÉE : DARE, SHARE, CARE!

# DARE

1 — Le silence est d’or, alors je me tais

Si vous êtes là, c’est pour un engagement complet, ni pour la sécurité de l’emploi, ni pour une médaille de plus au CV, mais bien apprendre et grandir.
Concrètement, le temps d’absorption — le fameux mode “éponge”, varie selon les individus. Il peut durer 1 mois pour certains, 5 mois pour d’autres. Il s’agit du temps nécessaire pour raisonner à la manière de la boîte.
Pour autant, on n’a jamais fini d’apprendre. Le mode éponge permet d’instaurer des rituels à garder ensuite pour rester alerte tout au long de son job. Chez TheFamily, je demande aux nouveaux employés de se greffer à tous les meetings, prendre des notes et surtout, se taire. Cet impératif de silence va générer une frustration bénéfique, car une fois que l’on commence à participer, c’est le feu. C’est un peu comme ne pas céder à la tentation pour mieux savourer son moment.
De plus, en partageant vos notes, les autres en bénéficient. C’est donc une synthèse utile mais surtout, très agréable car la fraîcheur de votre regard aide le reste de l’équipe à (re)prendre conscience de l’extraordinaire qu’ils ne remarquent plus, par habitude ! C’est un peu comme présenter son petit ami de longue date à une collègue et qu’elle vous fait remarquer à quel point il est drôle et séduisant, ça revigore.

2 — L’humilité est mon meilleur atout

C’est grâce à l’humilité que vous ne prendrez pas les choses “personally”. Tout le monde sait ce qu’est l’humilité, peu de gens acceptent d’en faire preuve, considérant qu’il s’agit là d’une faiblesse.
C’est un critère sur lequel TheFamily sélectionne les salariés comme les startups, car il permet d’identifier ceux qui vont progresser.
La frontière entre l’humilité et le sentiment d’humiliation est ténue mais réelle. Se sentir humilié, c’est quand l’image que l’on a de soi est rabaissée par le regard de l’autre. L’humilité, c’est quand on décide de prendre de la distance avec son égo. On accepte les mystères de l’univers, on vit bien le fait d’être un élément dans l’immensité du cosmos ;)

3 — Je ne cherche pas à être cool

L’intégration dans l’équipe n’est pas liée à votre niveau de sociabilité 🍻 — au contraire, on aime les freaks. Elle découle de votre engagement au quotidien : vos actions, vos résultats. Dans un groupe où tous les gens se retrouvent autour d’une mission et de ses valeurs, on trouve sa place en contribuant à faire avancer ce qui rassemble. C’est tout.
Donc être sympa, tant mieux, mais dépensez votre énergie dans le sens de la mission. Les “jeux politiques” en startup ont bien moins d’importance qu’ailleurs. Oubliez les stratégies pour vous faire bien voir. On voit déjà tout. Si les gens font la fête ensemble, c’est la conséquence des difficultés traversées collectivement, ce n’est pas la cause de la réussite.

4 — Pay it forward

Pay-it-forward signifie je te paie ta dette aujourd’hui car je peux le faire et on verra plus tard si tu la rembourses. C’est un mélange de :
- Gentlemanerie — “Tout le plaisir est pour moi.”
- Exemplarité — “Si je donne, toi aussi tu peux donner.”
- Good Karma — “Si je te donne, ça nous reviendra à tous et de manière démultipliée.”
Le Pay-it-Fwd transforme les relations complexes en simples échanges. On sort de la relation dominant-dominé pour rentrer dans une relation de complémentarité. Pour donner envie aux gens de travailler avec nous, pour inspirer confiance, pour sélectionner les personnes avec qui on veut travailler … L’esprit du Pay-it-Fwd est simple : j’ouvre, je donne, je connecte. Attention, il y a des gens qui ne savent que dominer, on les ignore autant qu’on peut. Si on ne peut pas les éviter, on fait avec et au mieux ;)

5 — Je fais confiance

La confiance au sein de l’équipe et celle avec le monde extérieur n’est pas la même.
En interne, elle est solide. C’est le ciment qui permet de donner le meilleur de soi. Faire confiance commence par partager l’information, poser des questions, demander conseil. Si vous recevez un conseil qui s’avère être stupide mais que vous ne le dites pas, alors c’est qu’on ne peut pas VOUS faire confiance : vous laissez des brèches s’installer. Cela fonctionne dans les deux sens.
Pour la confiance vis-à-vis du monde extérieur, elle n’est pas acquise DU TOUT. Quand on innove, on dérange. On mène une bataille, on a des ennemis, identifiez les vents contraires pour savoir comment prendre la vague. Il arrive que des amis deviennent des ennemis et inversement. Les avis se fondent sur des faits, renseignez-vous sur les expériences passées pour connaître la nature des relations.
Cela dit, ne perdez pas de temps là-dessus, on ignore autant qu’on peut les ennemis. Et pour finir, on n’attaque rarement en 1er, en revanche, on termine toujours une bataille.

# SHARE

1 — La transparence crée le confort

Oubliez le “t’inquiète, je gère”. C’est synonyme d’opacité. On partage et on clarifie l’information pour les autres. Il y a deux types d’infos : l’info flux et l’info stock.
- L’info FLUX est celle qui donne des éléments sur une situation en cours, une action qui va déterminer un résultat important pour différentes personnes dans l’équipe. Elle se partage sur Slack, elle permet aux autres d’avoir le même niveau d’update sur un projet.
- L’info STOCK est un savoir fini, une expérience partagée pour être reproduite. Elle est facilement trouvable (dropbox, email, Trello…) Le principal n’est pas que tous les gens la lisent au même moment, mais qu’ils puissent y avoir accès : l’info stock est importante en tant que conversion d’une expérience en savoir.
- Enfin, ne vous privez pas de mixer les deux ;)
Comme un arrêt sur image, à TheFamily, tous les deux mois, chaque membre de l’équipe envoie un journal de bord : “le diary”. C’est un exercice de prise de recul qui présente factuellement l’état d’avancement d’un projet et apporte une analyse personnelle qui va éclairer les autres. Chaque diary est différent, on peut rentrer dans des détails très précis, parce que rien n’est évident, mais ce n’est jamais un inventaire ou une check liste.

2 — Je syn-thé-tise !

Quand on reçoit un email de 6 paragraphes de la part d’un inconnu, on lui en veut beaucoup, n’est-ce pas ?
La nouvelle politesse, c’est la synthèse.
Prenez beaucoup de temps au début pour rédiger vos messages en essayant d’enlever tout ce qui ne compte pas, identifiez ce qui a de l’importance, c’est-à-dire ce qui permet aux autres d’apprendre et d’avancer.
On ne raconte jamais sa life, mais on essaie au maximum d’identifier les détails qui comptent. D’ailleurs, c’est souvent en travaillant physiquement à côté des autres qu’on réalise quels sont les points surprenants pour les autres.

3 — J’accepte l’invisible 👻

La grande majorité de votre travail ne suscitera pas de félicitations particulières de la part des boss. Pourquoi ? Parce qu’on part du principe que le travail bien fait est la norme, que se donner du mal est l’habitude et que les gens présents sont excellents.
C’est difficile au début de capter cet état d’esprit. Comprenez une chose, la méfiance a priori, la non-croyance dans l’innovation ou dans les jeunes, c’est cela qui a rendu si nécessaire le besoin de “bonnes notes”. Si l’on part du principe qu’on est dans un climat de bienveillance, de confiance, d’écoute, de transparence, alors on a beaucoup moins besoin d’être rassuré.
Bon, cela dit, on aime aussi célébrer les victoires, mais ce qui suscite les félicitations, c’est l’extraordinaire !

4 — J’assume mon devoir de partage et de pédagogie

Ecrire et monter sur scène fait partie de votre job. Quand on participe à une conférence, un workshop, qu’on a l’occasion de présenter son travail à l’extérieur, c‘est l’opportunité de grandir !
On n’est pas là pour se (la) raconter. On n’a rien à apprendre à qui que ce soit. On n’apprend pas aux autres. On apprend d’abord pour soi-même. Chercher à transmettre son expérience, des outils et une méthode, c’est comprendre son propre travail. La création de contenu oblige à prendre du recul, raconter une histoire, donner du sens à ce que l’on fait. C’est un défi génial. Une fois terminé, on se sent tellement plus intelligent ;)

5 — J’impose mon style

C’est déprimant de caricature tous ces articles sur les levées de fonds, le ton TED qui uniformise la moindre prise de parole sur scène, ces landing pages qui proposent toutes le simplest product ever et les emails Dear [Prénom], Comment va [Ta boite] ?…
Et particulièrement dans la tech, tout ce qui marche, se déploie à la vitesse de la lumière. Notre cerveau n’est pas dupe ! Il reconnait les leurres, il sature des répétitions et se lasse de plus en plus vite.
Ce qui est cool quand on mise sur l’humain, c’est qu’il est improbable et changeant. Allez à l’encontre du conformisme, laissez place à la spontanéité. À partir du moment où l’on cherche à imiter, on est dans le faux, dans l’automatisme, on a laissé tomber son intelligence.
On est bon quand on prend du plaisir. D’où l’importance de réussir à lier ses passions perso avec ce qu’on fait au quotidien. Profitez d’être dans un environnement ouvert pour mettre en avant toutes les facettes de votre personnalité. Si un jour, vous entendez, “ça, ce n’est pas la culture d’ici”, ne laissez pas passer. La culture ne peut pas se figer dans une structure en mouvement.
A TheFamily, Younes connaît par coeur tous les textes de rap. Vraiment par coeur et quasiment tous les sons connus. Alors, non seulement il va animer les soirées karaoké, mais il saura me trouver des punchlines pertinentes et écrire des articles sur le rap et la tech.

# CARE

1 —Distributeur de love

Il est impossible de chouchouter avec attention tout le monde. Alors on priorise le care en fonction des gens qu’on adresse :
1) les users ou clients 2) les employés 3) les investisseurs, les partenaires et le reste du monde. Inversez le 1) et le 2), vous obtenez la SNCF.

Attention, on peut tout à fait ne pas encore savoir identifier qui est qui.
Par exemple, avec Lion, on s’est rendu compte que vendre à des startups l’accès au programme allait nous désaligner avec l’exigence de qualité des cours et des recrutements. En effet, si les clients — les startups, devenaient prioritaires, être dans le “ care” signifiait les inviter indistinctement à donner des cours et à recruter. Or le fait qu’ils paient ne garantissait en rien la qualité de leur contenu. On a dû changer. Le care prioritaire s’adresse aux lions, parce que la valeur #1, c’est cette communauté de gens qui va booster ensuite les meilleures startups. Un user peut ne rien payer, ne jamais rapporter d’argent directement même. Posez-vous la question, qui est-ce qu’on sert ? À qui souhaite-t-on apporter le plus de valeur ?

2 — Créateur de merveilleux

Le détail qui va créer de l’émerveillement, voila ce pourquoi on se bat. 🌈
C’est la surprise, le petit plus, l’effet wahou dont les gens se souviendront. C’est ce qu’on appelle “l’extra mile”.
Une personne qui vit un effet wahou va vous transmettre un enthousiasme qui fait beaucoup de bien et elle deviendra dithyrambique dès qu’elle parlera de vous !

3 — Pompier sourire Colgate

Dès que vous avez accès à une information, vous en devenez responsable. Vous remarquez un bug, mais a priori, ce n’est pas votre domaine d’intervention. Trop tard, vous êtes témoin. Passez l’info et assurez-vous qu’elle soit traitée. Si vous êtes VERY GOOD, vous réparez directement et informez la personne en charge que c’est DONE, avec le smile ;)
Récemment, une personne qu’on aime et très active dans la Silicon Valley nous a demandé un deck sur TheFamily afin de nous introduire à des corporates importants. On lui envoie. En début de soirée, on reçoit un email qui nous dit gentiment que le deck envoyé est mauvais. Le destinataire de cet email qui est aussi l’auteur du deck n’est pas disponible. Plutôt que d’attendre que le responsable s’y colle à nouveau, les personnes en cc comprennent l’urgence de cette demande et l’importance de maintenir une excellente relation. Elles vont passer la nuit à produire un deck limpide et merveilleux ;)

4 — Self lover

Toutes ces exigences vous maintiennent dans un état d’insatisfaction perpétuelle. Ce besoin d’aller chercher l’extra mile, être en alerte, aux aguets, observer, échanger, proposer, tester… C’est aussi passionnant qu’épuisant.
Se sentir à l’aise dans son corps et au calme dans sa tête reste le plus important, pour soi comme pour les autres — lol, oui cette phrase aurait pu être dans Glamour, mais je le pense sincèrement.
Les émotions sont contagieuses, particulièrement dans un groupe qui collabore à ce point ensemble. Si je débarque de mauvaise humeur, c’est la journée de toute mon équipe que j’empoisonne…
Enfin, si je ne suis pas reposée, je ferme la porte à la créativité, je deviens imperméable aux idées et inspirations. L’imagination se nourrit de l’extérieur — expo, ciné, bouquins…Être au top de sa forme et se faire plaisir suppose de trouver du temps pour soi. Votre agenda est votre garde-fou. Chaque semaine, prévoyez des événements qui relèvent “du pur kiffe”. La détente se prévoit. Ne culpabilisez pas, les moments de détente conditionnent votre bien être. Le renouveau a toujours été d’abord un retour aux sources. C’est pas moi qui le dis, c’est Romain Gary.

ALLEZ, COURAGE ❤

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