Une histoire d'empathie

Cybil
LiveMentor Product
Published in
5 min readOct 2, 2019
Photo by Katie Moum on Unsplash

Aujourd'hui je voudrais vous raconter une histoire. Celle de Manu et moi, développeurs chez LiveMentor.

Il y a un peu plus d'un an, nous avions commencé le recrutement dans l'équipe technique de LiveMentor. Suite à cette période, Manu s'est vu proposer un poste dans l'équipe.
En remote, avec sa femme et ses enfants, avec son projet de digital nomade à concrétiser, et des idées plein la tête.
Travailler ensemble était… comment dire… un peu tendu. Il nous arrivait de lancer de violents débats sur une idée alors que nous étions au final du même avis, nous ne laissions pas l'autre avoir raison. Parfois lors de discussions sur des choix techniques, nos arguments commençaient à avoir une allure personnelle, nous nous dressions l'un contre l'autre pour des raisons obscures.

Mais le plus grand conflit que nous avions restait dans l'ombre. Une tension latente qui empoisonnait nos échanges. Une sensation de malaise qui nous faisait dire : "je ne m'entends pas avec lui" sans explication rationnelle.

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Il y a toujours un moment, dans la vie d'une entreprise, où il faut scaler.

Recruter, parfois de façon intense, les bonnes personnes, avec un processus qui permet à seulement certaines personnes de faire office de filtre. Mais alors même que ces officiers recruteurs font preuve de bon sens, on ne peut pas savoir, lors d'une série d'entretiens, si un candidat va s'entendre avec tout le monde. Si sa personnalité ne va pas entrer en conflit avec celle d'une personne de l'équipe déjà en place, celle d'un futur candidat ou bien la nôtre.

Et quand bien même si cette personne se voit proposer un poste, ne pas s'entendre parfaitement avec tout le monde n'en fait pas un mauvais élément pour autant.
Dans une ère où la culture d'entreprise bienveillante, le best place to work, et les relations inter-employés sont de plus en plus importantes, le challenge du recrutement parfait est bien réel.

Deux personnes qui ne s'entendent pas ?

L'arrivée d'un nouveau membre dans une équipe peut engendrer plusieurs tensions. Les réactions d'un ego peut-être un peu trop présent, ou des réactions par peur, ou par jalousie.

Chacun réagit à sa manière, mais la source d'un conflit entre deux personnes pourra toujours se régler avec une bonne dose d'empathie. Et ça commence par se parler, avec des mots simples.

"Ça te dirait qu’on discute 5 minutes de nous, parce qu’on est d’accord que c’est pas vraiment la folie, ça serait bien d’arranger les choses non ?"

C'est à chacun de mettre de côté son ego inquisiteur de mauvaise vibes. Choisir de faire l’autruche sur une tension latente aurait pu engendrer un conflit ouvert, voire pire, la destruction de l’équipe. Alors il faut se parler, mais parler de quoi ?

Pas de bras, pas de chocolat

Pourquoi est ce que je prends mal tout ce que tu me dis ?
Pourquoi est ce que je suis frustré quand tu as raison ?
Pourquoi ta façon de fonctionner me pose un problème ?
Comment est-ce que tu fonctionnes ?
De quoi as-tu besoin ?

Il faut rentrer dans le tas, plonger la tête la première dans cette zone d'inconfort total et se mettre à la place de l'autre.

Le comprendre.
Prendre un moment de recul et s'ouvrir, accepter.

Et c'est en échangeant, en acceptant qu'il y ait des inconnues, des choses qu'on ne comprends pas, qu'on avance. Accepter de ne pas fonctionner de la même manière qu'un autre, accepter d'avoir les mêmes idées, mais de vouloir les activer de façon différente, accepter de ne pas être d'accord, mais se prendre par la main et avancer.

Et on grandit ensemble

Transformer un conflit en un moyen de se challenger et de se tirer vers le haut. C'est un des meilleurs bénéfices que l'on peut tirer d'une situation de désaccord. Si chaque partie pense avoir raison, il y aura des arguments, et à chaques arguments des contre-arguments. Le débat fera rage mais la solution qui en sortira sera de bien meilleure qualité et plus robuste qu'une idée sortie de nul part qui aura fait l'unaminité au premier tour.

De la communication non-violente.

Après avoir compris comment fonctionne les différentes personnes dans une équipe, il est bien plus simple d'avoir les bons comportements pour éviter les sensations de frustration. Et pour comprendre les gens, quoi de mieux que de se parler, sans devinette, juste parler de soi, de son propre fonctionnement.

"Quelle est la meilleure façon de communiquer avec moi ?"

De la diversité ou rien

Dans cette période infinie de recrutement, de recherche des bonnes personnes, des personnes qui feront la différence, qui sauront tirer une équipe vers le haut, quel que soit leur niveau dans la structure, il faut savoir s'entourer des personnes qui ne nous ressemblent pas.

Des personnes qui ne vont pas avoir les mêmes idées.
Des personnes qui ne vivent pas de la même manière.
Des personnes qui ne pensent pas de la même façon.
Des personnes qui n'ont pas la même culture.
Des personnes qui ne ressentent pas les mêmes choses.

Mais des personnes qui sont au moins toutes alignées avec le fait qu'il faut se parler, se comprendre, absorber la connaissance qui les entoure et diffuser la leur, en toute bienveillance.

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Après plusieurs mois, une bonne dose d'empathie et de prise de conscience, Manu et moi prenons maintenant plaisir à nous challenger mutuellement, à échanger nos idées et à trouver la meilleure manière de les mettre en place, souvent avec une solution au carrefour de nos cerveaux.

Notre conflit initial et les leçons qu'on en a tiré ont profité à d'autres personnes, que ce soit chez LiveMentor ou même dans d'autres contextes. Et on continue de prêcher la bonne parole sur cette communication de plus en plus nécessaire dans ces environnements de startup sous pression de qui aura la meilleure ambiance, la team la plus chaleureuse et la culture la plus transparente.

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