Primaire LR et centre : pourquoi les commentateurs se trompent peut-être

À l’heure où nous écrivons ces lignes un peu plus de 50% des bureaux de vote ont été dépouillés mais moins de 50% des voix exprimées l’ont été : en effet, les bureaux des urbains prennent plus de temps à dépouiller car ils comptent plus d’électeurs.

Avec une participation massive pour ce premier tour, Les Républicains ne peuvent que se réjouir car cela donnera non-seulement une grande légitimité à leur candidat mais aussi au parti.

Cependant, avec M. Fillon menant à 43,5%, suivi par Alain Juppé à 27,6% (soit un écart de 15,9%), certains commentateurs estiment déjà que François Fillon sortira vainqueur du second tour. Nous nous voyons ici obligés de leur rappeler que, si dans une élection classique on aurait tendance à leur donner raison, ils oublient ici une chose importante : la base électorale pour ce scrutin pourrait changer de façon singulière pour ce scrutin.

En effet, François Fillon, représentant d’une ligne plutôt “dure”, comparée à celle d’Alain Juppé qui peut-être considérée beaucoup plus centriste, risque de faire peur à un électorat PS qui peut avoir déjà accepté que son candidat ne remportera de toute façon pas l’élection présidentielle. Pour ces raisons, si certains sympathisants de gauche sont sans doute déjà allés voter aujourd’hui, ils risquent d’être plus nombreux la semaine prochaine afin d’éviter la victoire de celui dont la ligne peut leur déplaire grandement et même les effrayer.