Partie 1 — La Certification dans l’Histoire humaine, pilier de la confiance de l’antiquité au web3 : L’Antiquité

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11 min readNov 18, 2023

Bienvenue dans cette série d’articles sur la certification à travers les âges. Nous allons explorer dans cette première partie comment la certification a changé les sociétés dans les grandes périodes de l’humanité. De l’antiquité à l’ère moderne, du moyen âge à la renaissance, comment les techniques ont évolué pour nous emmener à la certification blockchain, sommet de la pyramide de l’évolution technologique.

Antiquité : Regard sur les Sceaux et Autres Méthodes

Introduction

Depuis toujours, l’humanité a dû inventer des systèmes pour valider, authentifier les biens, les savoir-faire et autres marchandises. La certification a toujours été un pilier essentiel pour établir la confiance, garantir l’authenticité et créer des relations de confiance au sein des sociétés. Elle est aussi un moyen de transporter l’authenticité d’une chose dans le temps et dans l’espace. La certification permet de gagner du temps car elle se substitue aux besoins de vérification à chaque transaction. En l’absence de certification, il ne reste que cette confiance entre individus, ce qui, bien que fondamental, peut parfois être trahi ou manipulé. Aujourd’hui un gros projet d’écosystème blockchain résume cette idée :

Moins de confiance, plus de vérité. — “Less trust more truth “

Cette idée était déjà vraie durant l’antiquité et pour obtenir plus de vérité la certification était déjà présente.

Ainsi, les civilisations antiques ont développé diverses méthodes pour faire avancer leurs sociétés et faciliter les échanges, le commerce et la vie en général. Dans cet article, nous explorerons les pratiques de certification de quelques grandes civilisations antiques, notamment Rome, la Grèce, l’Égypte, et les tribus germaniques. Nous mettrons en évidence comment ces civilisations utilisaient des méthodes telles que les sceaux, les cartes de citoyen, les runes, et bien d’autres pour certifier divers aspects de la vie antique.

Civilisation Germanique

Les tribus germaniques avaient leurs propres méthodes de certification pour garantir la qualité et l’authenticité des armes et autres objets de prestige. Les forgerons germaniques étaient hautement respectés pour leurs compétences dans la fabrication d’armes de qualité. Pour certifier la provenance et la qualité de leurs créations, les forgerons gravaient des runes sur les lames des épées, des haches et d’autres armes. Ces runes, des caractères alphabétiques spécifiques, pouvaient comporter des inscriptions comme le nom du forgeron, des symboles de protection, des prières pour la puissance, ou l’appartenance à un clan ou plus tard à un seigneur.

À l’époque mérovingienne et germanique, les runes étaient aussi bien plus qu’un simple système d’écriture. Elles jouaient un rôle crucial dans le processus de certification, particulièrement pour les objets de prestige. L’un des exemples les plus remarquables de cette pratique se trouve dans la sépulture 11 de la nécropole de Saint-Dizier, en Haute-Marne, en France. Les archéologues y ont mis au jour un pommeau d’épée à anneaux du type Bifrons-Gilton, richement orné d’une inscription runique complexe. Cette inscription, comprenant quatre bâtons et trois branches, porte la formule runique “alu” ou “æ l u”, une expression fréquemment observée sur des objets similaires de cette époque.

Ce pommeau d’épée représente bien plus qu’un simple artefact. Il témoigne de l’importance des runes dans l’authentification des biens de grande valeur. Les inscriptions runiques étaient utilisées pour garantir l’authenticité et la qualité de ces objets. De plus, elles revêtent une signification symbolique profonde, conférant ainsi une dimension “intemporelle” à ces biens précieux. Les runes avaient également un rôle magique et protecteur, renforçant leur utilisation dans le cadre de la certification.

Cette découverte archéologique met en lumière le fait que les civilisations mérovingiennes et germaniques utilisaient des méthodes sophistiquées de certification bien avant l’ère moderne. Les runes étaient le symbole de la confiance dans ces sociétés anciennes, attestant que la certification des biens et des transactions était essentielle pour maintenir l’ordre social et économique. Elles rappellent que, de tout temps, la certification s’est adaptée pour répondre aux besoins de la société, établissant ainsi un lien entre les pratiques anciennes et les systèmes modernes de certification

Civilisation Égyptienne

La certification est un pilier fondamental dans la société des civilisations antiques. Elle se manifestait déjà à travers diverses pratiques et traditions, sur les bords du Nil en 1500 av JC. Les anciens Égyptiens avaient des méthodes de certification bien établies, utilisant notamment les hiéroglyphes pour authentifier divers éléments de leur culture.

Les hiéroglyphes, ces symboles complexes et stylisés, ne servaient pas seulement de décoration, mais étaient des outils d’authentification essentiels. Ils étaient couramment utilisés sur les murs des temples et des pyramides égyptiennes pour certifier la dévotion d’un pharaon envers les dieux. Ces inscriptions hiéroglyphiques constituaient une forme de certification publique de la légitimité du règne du pharaon et de sa puissance divine. Les hiéroglyphes servaient également à enregistrer les exploits militaires et les réalisations de son règne, ajoutant ainsi une couche d’authenticité aux archives historiques de l’Égypte antique.

La section du livre des morts. Tombe de Maiherperi, KV36, Vallée des Rois, en Egypte. 18ème dynastie. La dix-huitième dynastie égyptienne (notés XVIII dynastie)
Ces pratiques étaient déjà utilisées par les Sumériens comme en témoigne la Tablette cunéiforme P142712, de l’époque de la IIIe dynastie d’Ur (XXIe siècle av.), avec empreinte d’un sceau déroulé en guise de signature.

Les hiéroglyphes étaient d’une grande variété, permettant une riche expression artistique tout en remplissant des rôles de certification cruciaux. Ils étaient gravés sur des monuments, des tombeaux et des objets précieux, garantissant ainsi l’authenticité de ces biens. Au-delà de la dévotion religieuse et des archives historiques, les hiéroglyphes étaient également employés dans le domaine du commerce.

Mais les Égyptiens utilisaient d’autres méthodes pour certifier les marchandises. Les sceaux étaient apposés pour marquer les conteneurs et les documents commerciaux. Ces sceaux étaient souvent personnalisés avec des inscriptions du nom du propriétaire ou du négociant, certifiant ainsi l’origine et l’intégrité des marchandises. Cette pratique renforçait la confiance dans les transactions commerciales de l’époque.

La bague à cacheter, associée à un sceau officiel, jouait un rôle central dans la délégation de l’autorité. Un exemple notable est celui de Joseph, un Hébreu, fils du patriarche Jacob, qui, bien qu’arrivé en Égypte en tant qu’esclave et ayant été emprisonné injustement, s’est vu confier la haute fonction de premier ministre par le pharaon. La Bible relate : « Puis Pharaon enleva sa bague à cacheter et la mit au doigt de Joseph. » Cette bague à cacheter portait un sceau officiel, conférant à Joseph l’autorité nécessaire pour remplir ses nouvelles fonctions. L’aspect biblique est uniquement présenté pour nous prouver la longue tradition humaine des besoins de reconnaissance par la certification.

D’autres civilisations de l’Antiquité partageaient également l’importance de la certification. Dans l’Israël antique, la reine Jézabel a utilisé le sceau du roi Achab pour sceller des lettres accusant faussement un homme du nom de Naboth. Le roi de Perse Assuérus s’est servi d’une bague à cacheter pour authentifier ses décrets. La Bible mentionne également des sceaux utilisés pour garantir l’inviolabilité d’entrées, tels que lors de l’emprisonnement de Daniel dans la fosse aux lions.

Aujourd’hui, les archéologues et les historiens s’intéressent de près à ces sceaux anciens et aux hiéroglyphes, car ils jettent une lumière nouvelle sur les pratiques anciennes et permettent de mieux comprendre l’importance de la certification dans l’histoire antique. Cette étude scientifique des sceaux, appelée sigillographie, est devenue un domaine de recherche majeur, soulignant l’impact durable de ces pratiques de certification sur la préservation de l’authenticité, de l’intégrité et de la confiance dans les civilisations antiques.

“La certification est la garantie de la confiance.” — Samuel Hopkins

Civilisation Romaine Antique

La civilisation romaine a joué un rôle essentiel dans le développement des systèmes de certification, en particulier en ce qui concerne la citoyenneté, la propriété et le commerce. À l’époque romaine, être citoyen était un privilège très convoité, et les Romains avaient des méthodes sophistiquées pour certifier ce statut.

Les cartes de citoyen romain, connues sous le nom de “tesserae,” étaient des pièces d’identification personnelle délivrées par les autorités. Elles étaient souvent en métal, en ivoire ou en os, et comportaient des inscriptions indiquant le nom du citoyen, son statut et les droits qui lui étaient accordés. Ces tesserae servaient de preuve tangible de la citoyenneté romaine et permettaient l’accès à des privilèges spécifiques, tels que le droit de vote et l’accès aux emplois publics.

Dans le domaine de la propriété, les Romains utilisaient des titres de propriété pour certifier la possession légale de biens fonciers. Ces titres, appelés “tabulae” ou “codices,” étaient des documents légaux enregistrant les détails de la propriété, y compris le nom du propriétaire, la description de la propriété et les limites territoriales. Ils servaient de preuve légale en cas de litige foncier et garantissaient les droits de propriété.

En ce qui concerne le commerce, les Romains utilisaient des sceaux pour certifier l’authenticité des documents commerciaux, tels que les contrats d’achat et de vente. Ces sceaux, souvent en cire, comportaient des marques distinctives, des emblèmes ou des inscriptions personnelles. Lorsque les deux parties d’une transaction commerciale apposaient leur sceau sur le contrat, cela créait une preuve indiscutable de l’accord.

Cependant, il est important de noter que la certification romaine était également utilisée dans des contextes moins éthiques, tels que le trafic d’esclaves et de biens volés. Les esclaves romains, considérés comme des biens, étaient souvent marqués au fer rouge avec le sceau de leur propriétaire pour certifier leur statut d’esclaves et leur appartenance. De même, les biens volés pouvaient être certifiés comme étant légitimes par des faux documents et des sceaux falsifiés, ce qui contribuait à alimenter le marché illégal.

La civilisation romaine a développé des méthodes sophistiquées de certification pour réguler la citoyenneté, la propriété et le commerce. Ces pratiques ont joué un rôle clé dans la préservation de l’ordre social et économique, bien que leur utilisation ne se limitait pas toujours à des fins éthiques. La certification romaine antique a laissé un héritage durable qui a influencé la manière dont nous gérons les droits de citoyenneté, la propriété et les transactions commerciales dans le monde moderne.

Civilisation Grecque

La Grèce antique, célèbre pour sa riche histoire et sa complexité culturelle, avait également des méthodes de certification bien établies. Depuis le début du IIIe millénaire av. J.-C. jusqu’aux siècles obscurs, les sceaux de toutes sortes étaient produits dans les îles de la Mer Égée et la Grèce continentale. Dans la civilisation minoenne, ces sceaux étaient formés à partir d’ivoire, de pierre tendre puis de pierre dure, exigeant des techniques de gravure sophistiquées. Au cours de l’âge du bronze tardif, les Grecs ont développé des sceaux en forme de lentille et des anneaux à signer, des éléments qui perdureraient des siècles durant. Pendant l’époque hellénistique, les sceaux en intailles devinrent un art du luxe, comme en témoigne la collection du roi Mithridate VI. Ces pratiques de certification étaient enracinées dans la société grecque et revêtaient une importance particulière.

Tétradrachme d’argent de Mithridate VI Eupator -90 / -89

La citoyenneté grecque était un statut hautement valorisé, et les citoyens grecs étaient certifiés par l’État. Les citoyens recevaient des cartes de citoyen, appelées “périégèses,” qui servaient de preuve de leur statut et de leur droit à participer à la vie politique et sociale de la cité. Ces cartes étaient des attestations tangibles conférant divers droits, y compris la possibilité de prendre part activement aux affaires de la cité.

Dans le domaine du commerce, les Grecs utilisaient des sceaux pour marquer des conteneurs de marchandises et des documents commerciaux. Ces sceaux comportaient souvent des inscriptions du nom du propriétaire ou du négociant, certifiant ainsi l’origine et l’intégrité des marchandises.

La démocratie grecque antique, en particulier à Athènes, était basée sur la participation directe des citoyens à la prise de décisions politiques. La certification y jouait un rôle très important. L’assemblé de citoyen “L’écclésia” devait être composé de citoyen vérifié, afin d’avoir l’assurance que l’une des assemblées principales soit à l’abri de tout doute sur sa légitimité.

La certification en Grèce antique était un reflet des valeurs de la citoyenneté, de la dévotion aux dieux et de la reconnaissance des mérites individuels. Les cartes de citoyen et les inscriptions sur les monuments étaient des exemples concrets de la manière dont la société grecque mettait en avant et préservait l’importance de ces éléments pour garantir l’ordre social, la cohésion communautaire et la pérennité des réalisations remarquables.

Conclusion

L’histoire de la certification dans les civilisations antiques est riche et diversifiée. Elle reflète la manière dont ces sociétés ont développé des méthodes uniques pour garantir l’authenticité, la qualité et la légitimité de divers aspects de leur vie. Des hiéroglyphes égyptiens aux runes germaniques en passant par les cartes de citoyen grecques, ces pratiques ont laissé des marques tangibles de l’importance de la certification dans la préservation de la confiance et de la cohésion sociale.

De tout temps, la certification s’est adaptée, car sans elle, il ne reste que la confiance entre humains pour créer des relations. Cette confiance, bien qu’essentielle, peut parfois être trahie, ce qui a poussé les civilisations à développer des systèmes de certification pour faire avancer leurs sociétés. La certification était bien plus qu’une simple formalité ; elle était un pilier de la confiance, de la cohésion sociale et de la préservation de l’histoire. Ainsi, à travers les siècles, la certification a laissé son empreinte indélébile sur l’humanité, continuant d’influencer notre monde moderne.

Dans un prochain article nous irons explorer comment ces technologies ont évolué pour modeler la société féodale du moyen-âge.

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