La littératie numérique
Parmi les nombreuses compétences qu’il sera primordial de maîtriser dans un 21ème siècle en constante évolution, la littératie numérique se démarque progressivement.
Le terme, parfois remplacé par « e-littératie » nous vient des États-Unis (« digital litteracy ») et a été par la suite traduit littéralement par les Canadiens francophones pour enfin arriver en France sous sa forme actuelle.
Bien que sa définition ne fasse pas encore consensus, la littératie numérique est régulièrement définie comme représentant l’ensemble des compétences permettant d’être à l’aise dans une société numérique. Tout d’abord en sachant en utiliser les outils et technologies, mais aussi en comprenant leurs usages et en sachant en créer. Elle peut s’opposer à “l’illectronisme”, un néologisme équivalent à l’illettrisme transposé au domaine de l’informatique.
Compréhension des médias et de l’information
Qu’est ce que « s’informer » signifie aujourd’hui ? Comment les jeunes accèdent-ils aux médias numériques ? Comment peuvent-ils les analyser et les évaluer ? Comment peuvent ils les produire ?
Avant Internet, les différents médias de masse tels que la presse écrite, la radio et la télévision, formaient une chaîne dont l’utilisateur était le dernier maillon. Aujourd’hui, de nombreuses questions se posent, il est plus ardu de se positionner au sein d’Internet, ce réseau sans début ni fin.
De plus, les médias numériques posent un enjeu majeur, dans la mesure où étant très interactifs, ils ont une forte influence sur les comportements, perceptions et sentiments à l’égard du monde des jeunes d’aujourd’hui.
Dans le but de s’attaquer à ce problème, le gouvernement décide en 2015 de lancer des « classes médias » en partenariat avec la CLEMI (Centre pour l’Education aux Médias et à l’Information). Il en existe 25 à Paris et 30 à Créteil à l’heure actuelle. Leurs objectifs principaux ? Enseigner l’esprit critique, apprendre à repérer les « fake news » et plus globalement, à décrypter l’information à travers différents projets où un professeur et un journaliste accompagnent les élèves.
Apprentissage de la programmation
L’apprentissage du code revient lui aussi régulièrement dans les débats sur l’éducation au numérique.
« Apprendre le code ce n’est pas forcément apprendre à coder, c’est aussi apprendre à décoder ce qui nous arrive »
Cette citation nous vient d’Hubert Guillaud, rédacteur en chef d’Internet Actu, le média de veille de la Fondation Internet Nouvelle Génération (FING). En effet, les jeunes peuvent tout à fait se débrouiller sans savoir coder, en revanche, ne pas savoir ce qu’est le code ni comment cela fonctionne peut s’avérer pénalisant en termes de citoyenneté et de vie professionnelle.
Pour pallier à ce nouveau besoin, de nombreuses initiatives, gouvernementales, associatives ou privées, se développent également autour de l’apprentissage de la programmation et du numérique.
Depuis quelques années, certaines initiatives gouvernementales émergent peu à peu, via le périscolaire et les plans numériques. En revanche, à l’exception de certaines classes scientifiques ayant accès à une option « informatique » au lycée, cet apprentissage est encore loin d’être démocratisé.
Nous pouvons cependant citer le tout nouveau projet public Pix. Actuellement en version Bêta, cette plateforme en ligne permet d’évaluer et de certifier différentes compétences numériques.
Du côté du privé et de l’associatif nous pouvons également citer Simplon, cette école qui aide les jeunes ou les demandeurs d’emploi à s’insérer via le code mais aussi l’Ecole 42, cette école de programmation gratuite et ouverte à tous, fondée par Xavier Niel (Free).
Pour les plus jeunes, les « coding goûters » au cours desquels enfants et parents « jouent » à coder à travers différents jeux et puzzles algorithmiques ou encore les formations dispensées par les Magic Makers permettent aux enfants de développer leur littératie numérique.
Pour aller plus loin…
Selon le DQ Institute qui a donné naissance au terme « Digital Quotient » en 2016, l’intelligence digitale est « la somme des capacités sociales, émotionnelles et cognitives qui permettent aux individus de relever les défis et de s’adapter aux exigences de la vie numérique. »
Le DQ Institute affirme que ce quotient s’exprime par la maîtrise de compétences dans 8 domaines numériques : l’usage, la sécurité, la sûreté, l’identité, les droits, la littératie, l’intelligence émotionnelle et la communication.
Cette grille de lecture peut donc vous être très utile pour que vous et votre enfant vous posiez les bonnes questions quant à vos habitudes et comportements numériques.
Pour découvrir les différents métiers liés au numérique, rendez-vous sur notre Galaxie des Métiers !
