Les conseils et astuces pour réussir son oral — Suite et fin

Deuxième Partie

Victor Filliaudeau
L'Orient Express
5 min readApr 25, 2018

--

Cet article est la deuxième partie de la série consacrée à l’oral, et dont le premier volet a été publié le 17 Avril 2018.

L’objectif est de décrypter les enjeux d’une épreuve orale, et de fournir des astuces et des conseils à votre enfant pour qu’il puisse être maître de son discours. Cette seconde partie est consacrée au corps, au recours de la respiration et du silence, et enfin à l’incidence de l’horaire de passage.

Images de la banque ouverte Unsplash

III. Le corps

C’est souvent le point dont nous avons le moins conscience : trop occupés à parler, nous ne faisons plus attention à nos pieds, notre buste, nos mains. Et pourtant, c’est fondamental. Dans le cas d’un oral où vous êtes assis, il est très important de fixer ce que l’on peut appeler « l’ancrage au sol » : les pieds bien à plat, écartés à largeur du bassin. Vous aurez ainsi ce que l’on appelle une « présence » dans le sol, dans la salle. Et dégagerez une impression de stabilité.

Vous tenir droit c’est bien, mais n’oubliez pas que vous devez être confortable. Sans forcer votre position, installez vous bien au fond de votre siège, habitez l’espace. Cela peut sembler dérisoire, et pourtant cela peut changer drastiquement la perception qu’a de vous le jury.

Les mains sont là pour épauler votre discours : elles montrent que vous vivez ce que vous dites, et permettent d’insister sur certains mots ou certaines phrases. Sans devenir chef d’orchestre — ou vous deviendrez brouillon et pourrez perdre votre auditoire, qui aurait trop d’informations en même temps à intégrer, utilisez-les. Certaines postures sont proscrites : les bras croisés, notamment, qui renvoient une image de fermeture ou de défi. Utilisez-les le moins possible. Avoir les mains sur la table, ou vos cuisses si vous êtes sur une chaise, cela peut sembler étrange; mais vu de l’extérieur c’est tout à fait naturel !

Il existe des astuces pour tricher sur le langage corporel : par exemple, mimer la même position que votre interlocuteur pour gagner sa confiance. Mais nous déconseillons fortement ce type de manoeuvres : il se peut que votre interlocuteur les connaisse bien, voire mieux que vous, et s’en offusque ; vous serez alors mis sur la touche.

Enfin, le visage : sourire ne vous fera pas de mal. Sans être béat tout du long, souriez de temps à temps à vos interlocuteurs : vous êtes plein de bonnes attentions, et vous profitez du moment pour lequel vous vous êtes battus. Dans ce registre, vous pouvez approfondir avec la méthode Coué. À noter, cependant, qu’elle est controversée et demande d’être vue avec un certain recul.

Photo by Marius Masalar on Unsplash

IV. La respiration / le silence

Les deux points ci-dessus sont intimement liés. Respirer, c’est non seulement aérer son discours, mais c’est aussi avoir plus de puissance plus facilement, et rendre une image plus sereine. En prenant le temps de respirer, vous évacuerez une part de votre stress et aurez une plus grande clarté de propos (ce qui va également diminuer votre stress). En règle générale, nous conseillons très fortement de prendre une grande respiration et de faire une courte pause lorsque vous sentez le stress vous gagner. Prenez quelques secondes, respirez, organisez vos idées, et vous repartirez bien mieux.

Votre jury le verra si le stress vous gagne. Il ne vous jugera pas tout de suite : ils ont probablement tous vécu des situations similaires ! S’ils vous voient en capacité de vous apaiser, ils ne vous en voudront jamais de faire une légère pause — au contraire. En revanche, si vous n’en faites pas et que vous êtes piégé dans votre stress, vous risquez gros : vous apparaîtrez trop timide, brouillon, confus.

Ce qui nous amène donc à cette fameuse pause. Lorsque nous sommes en exercice, nous sommes souvent persuadés que le silence est une catastrophe. Détrompez-vous! Une pause de temps à autre sera bénéfique pour tout le monde : pour vous, reprendre votre respiration, réfléchir à votre discours. Pour eux, un répit pour enregistrer toutes les informations que vous avez données, et une concentration accrue pour votre prochaine phrase. Soyez stratégique.

Photo by Samuel Zeller on Unsplash

V. L’heure de la journée

La plupart du temps, vous ne choisirez pas votre temps de passage : pour un examen il vous sera attribué, et pour un entretien d’embauche vous viendrez souvent à l’heure où votre recruteur sera disponible. Toutefois, si vous avez le choix : évitez les horaires d’avant midi, de début et de fin d’après midi, même s’il est possible d’en tirer avantage. On vous explique :

  • Avant midi, votre jury aura probablement… faim. S’il s’agit d’un examen, ils auront probablement passé la matinée à voir défiler des candidats et c’est un exercice fatiguant. Avec une capacité de concentration réduite, ils voudront expédier l’entretien et ils passeront la moitié du temps à penser à leur sandwich Thon-mayo qui les attend dans leur sac. Il est bien plus complexe de se faire entendre dans cette disposition ! Pour en « profiter » : soyez brefs, concis, clairs. Faites en sorte qu’ils n’aient pas à beaucoup se mobiliser pour vous comprendre : une voix assurée, avec quelques pauses pour renouveler leur attention.
  • Juste après le repas, ils seront en train de digérer ! Ils se sentiront probablement fatigués, un peu engourdis. Il faut donc une voix relativement forte, présente. Jouez du regard afin de les concerner et les tirer de leur léthargie. Vous pouvez détailler, parler longuement, à condition de moduler votre discours : mettez le ton quand c’est important, ne soyez surtout pas monotones.
  • En fin d’après-midi, c’est très compliqué : le jury aura des dizaines de candidats en tête, et aura probablement déjà des préférences. De plus, ils seront peu dynamiques après une pareille journée. Soyez donc concis, et cherchez (avant l’entretien) à déterminer quels sont les éléments qui vous rendent unique. Vous devez, plus que jamais, les convaincre que votre profil est intéressant, que vous apporterez un talent, une personnalité qui leur plaira, en peu de temps.

Et voilà ! Votre enfant a maintenant bien plus d’armes en mains pour réussir son oral. Et n’oubliez pas, même lorsque l’on a de bonnes prédispositions, un oral se travaille. Tenter de savoir qui sera le jury, adapter son discours en conséquence, bien se renseigner sur l’école ou l’entreprise dans laquelle on postule sont des prérequis indispensables. Et pour la partie pratique, aidez votre enfant ou encouragez-le à s’entraîner, le plus possible. Par ce biais il apprendra à corriger ses erreurs, et il emmagasinera de la confiance.

Pour en apprendre plus sur Pixis, nos valeurs, nos outils et notre vision de l’orientation : Pixis.co !

--

--

Victor Filliaudeau
L'Orient Express
0 Followers

Project Manager & Rédacteur @Pixis_co— M2 Pro Etudes Européennes @SorbonneParis3 . #DéveloppementDurable #Entrepreneur #Innovation #Education #EdTech