Les low-techs s’invitent dans le supérieur

Par Marie Célestin. À l’école d’ingénieurs CentraleSupélec, un groupement d’invincibles futurs ingénieurs croient à l’avenir des low-tech. C’est ainsi qu’en 2016 est née l’association étudiante Campus Low-tech.

Samedi 25 mars, 9h. Tout est prêt, le petit-déjeuner servi sur les tables, des tonnes de carton entassés çà et là ; il ne manque plus que les premiers participants pour ce week-end tant attendu.

« Nous », c’est Campus Low-Tech. Au début, nous étions quatre étudiants à l’école CentraleSupélec, Timothé, Pierre, Ewan et Marie. Interloqués par les problèmes de développement auxquels le monde est aujourd’hui confronté (croissance exponentielle de la consommation, épuisement des ressources, inégalités…), nous pensons qu’il est plus qu’urgent d’agir pour chercher des solutions.

Etudiants ingénieurs, nous voyons autour de nous des camarades mal informés sur les enjeux actuels, ou bien qui pensent que sauver la planète, c’est juste fermer le robinet en se brossant les dents. Nous, nous pensons que par nos choix de carrières, les futurs inventeurs, entrepreneurs, décideurs, citoyens que nous sommes, pouvons en faire beaucoup plus. C’est pourquoi, nous pensons qu’il est indispensable de sensibiliser les acteurs de demain à ces problématiques. Plus encore, nous sommes convaincus que les low-tech seront au cœur de l’innovation de demain, et qu’elles devraient déjà trotter dans la tête de tout futur ingénieur.

C’est ainsi que nous avons créé Campus Low-Tech, une association qui s’est donnée pour but que tout élève dans le supérieur ait entendu parlé de moyens responsables de produire et de consommer. Notre but est de créer un modèle d’association qui pourrait s’exporter dans d’autres établissements du supérieur.

Une première antenne a été créée à CentraleSupelec cette année. En plus de discuter avec l’école afin d’intégrer les low-techs au cursus scolaire (nous avons ainsi obtenu un espace réservé aux low-techs dans le futur Fablab de l’école, à Saclay !) et de regrouper les projets low-techs menés à l’école, nous avons organisé des événements pour faire entendre notre message : des petits ateliers de fabrication de low-tech, une conférence sur la durabilité de notre modèle de société, et le tout premier hackathon low-tech étudiant, le week-end du 25–26 mars dernier.

Ce week-end-là, à défaut d’être très nombreux, les quelques dix participants présents étaient plus que motivés ! La thématique choisie était celle de l’hébergement d’urgence. Réfugiés climatiques, sans abris, mal-logés… Ces personnes ont besoin d’équipements facilement concevables, économes et utiles. C’est pourquoi nous avions demandé aux équipes de construire en deux jours un système multifonction avec pour matériau principal du carton, récupéré ça et là.

Pendant deux jours, dans une ambiance extrêmement conviviale, les idées ont fusé, les cutters ont coupé, encore et encore, pour finalement donner vie à des prototypes très divers et pleins de promesses. Une table basse/bureau, une brique élémentaire ultra-résistante, ou encore un frigo sur roulette, voilà un aperçu de ce qu’a pu sortir de la tête des participants. Des concepts plus ou moins aboutis, mais tous prometteurs. Ce fût un week-end riche, riche en low-techs bien sûr, mais aussi riche en rencontres et en dialogue.

Pendant ce week-end, mais aussi tout au long de l’année, nous avons mesuré à quel point ces sujets rencontrent un écho auprès des étudiants et des professeurs. Au vu de tout le soutien reçu, l’innovation responsable semble avoir de beaux jours devant elle !

L’association commence déjà à faire des petits puisqu’une nouvelle antenne est en passe de se créer à l’ICAM de Lille. L’association est jeune et cherche encore ses marques, mais ses débuts sont prometteurs et nous ferons tout pour qu’elle puisse remplir pleinement son rôle, rendre les étudiants curieux et responsables !