[SÉNÉGAL] Escale à Dakar : Eolienne DIY avec Ker-Thiossäne (1/2)

Gold of Bengal
Low-tech Lab Stories
4 min readApr 19, 2016

Avec l’équipe, nous venons d’arriver à Dakar, où nous sommes venus travailler sur la construction d’une petite éolienne. Dans le cadre du festival Afropixel, créé par l’association dakaroise Ker-Thiossäne, nous allons animer un atelier de 5 jours, du 18 au 23 avril avec 15 participants (profils techniques) pour tenter de construire ensemble prototype d’éolienne, la plus locale possible.

Lieu de recherche, de résidence, de création et de formation, Ker Thiossane encourage l’intégration du multimédia dans les pratiques artistiques et créatives traditionnelles et cherche à soutenir le croisement des disciplines. Ker Thiossane axe ses activités autour des recherches sur l’art et les nouvelles technologies, et sur ce qu’elles impliquent dans nos sociétés, au cours de résidences, de formations, de rencontres et de workshop. En 2008 elle met en œuvre le premier festival Afropixel qui porte sur les logiciels libres en lien avec les pratiques citoyennes en Afrique et dans les pays du Sud.

Voir programme de tout le festival AFROPIXEL

D’abord parce qu’après discussions avec les makers et gérants du fablab Defko Ak Niep, c’est un sujet qui nous intéressait tous énormément, car il y a un réel besoin et un vrai potentiel au Sénégal. Il y a en effet un problème d’accès à l’électricité, surtout en zone rurale, pour les habitations comme pour les commerces, mais aussi pour la petite agriculture (pour faire fonctionner l’irrigation goutte-à-goutte). Seulement au Sénégal comme en France, c’est plutôt le photovoltaïque domestique qui se développe comme source d’énergie autonome accessible principale. Solution qui présentent quelques défauts : un investissement important au départ et pour l’entretien, et surtout le problème du sable en suspension dans l’air qui peut recouvrir rapidement les panneaux et ainsi diminuer beaucoup leur efficacité. Le pays étant bien venté l’éolien est donc une piste intéressante…

Nous avons commencé les recherches techniques et voici ce que nous avons appris :Avant de concevoir les plans de son éolienne, il faut faire des choix importants, notamment sur deux aspects :

  • la partie mécanique (i.e la forme de l’éolienne, horizontale ou verticale)
  • la génératrice (ie. le moteur qui transforme le mouvement mécanique en électricité, à construire ou à récupéré)

Ce choix dépend de l’utilisation qui sera faite de l’éolienne (choix dont nous avons discuté avec les participants et un expert du développement) et aussi de ce qui est disponible localement (nous sommes donc allés chercher directement !)

1. choix de la forme, la partie mécanique:

  • Les éoliennes dites « à axe horizontal » sont les plus courament utilisées. Ces éoliennes fonctionnent au mieux avec un vent constant en direction et en vitesse. Elle sont donc en général moins intéressantes en ville ou les flux de vents sont plus aléatoires, et conviennent mieux aux zones rurales. On peut y mettre le nombre de pales que l’on veut, et il y a juste une règle à bien respecter : plus on ajoute de pales plus l’optimum de production sera atteint pour de faibles vitesses de vents.
Exemple d’éolienne à axe horizontal (la tige qui tourne est à l’horizontal) : Les éoliennes Pigott (inventées par Huges Pigott) sont une référence dans les éoliennes autoconstruites. Le réseau Tripalium propose des stages de construction et met à disposition les plans de ces éoliennes à prix modéré.
  • Les éoliennes à axe vertical : Ces éoliennes sont plus adaptées aux zones urbaines. Il existe 2 grands types de rotor, Darrieus et Savonius.

Finalement, au vu des besoins les plus basiques et courants au Sénégal (alimenter quelques éclairage et une radio, recharger un téléphone portable en zone rurale), notre choix s’arrête sur une éolienne à axe horizontal à 3 pales avec un objectif de capacité d’environ 600Wh/jour.

Darrieus : efficace mais complexe à fabriquer.
Savonius : rendement moins bon mais facile à fabriquer.

2. La génératrice :

Dans une éolienne il y a une génératrice, c’est à dire un petit moteur qui permet de transformer le mouvement mécanique (les pales qui tournent) en électricité.
Pour construire cette partie, nous allons essayer 2 solutions :

  • Récupérer des moteurs existants qui ont le même fonctionnement (moteur pas à pas, que l’on trouve dans les imprimantes par exemple), souvent de petite puissance.
  • Fabriquer nous-même une génératrice à aimants permanents.C’est plus complexe mais plus intéressant car on peut la dimensionner comme on le souhaite en fonction de ses besoins. On peut construire une génératrice avec des éléments (presque) disponibles partout : (fil de cuivre, moyeu de voiture, disque en métal, les aimants neodymes sont plus difficiles à trouver).

C’est parti !

L’atelier commence aujourd’hui, nous vous tenons régulièrement au courant sur notre page Facebook.

N’hésitez pas si vous avez des bons conseils 😉

Originally published at live.nomadedesmers.org on April 19, 2016.

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