Lyon, terre d’asile
Par Hyacinthe Chimere
Alors que le gouvernement français rechigne à accueillir la vague de migrants qui arrivent chaque année, Lyon leur ouvre ses vannes. Cette année, la région Auvergne-Rhône-Alpes est celle qui a le plus accueilli les migrants en France avec un total de 1 536 arrivées depuis le 1er janvier 2017.
Dans une France qui se recroqueville de plus en plus sur elle-même, la région Auvergne-Rhône-Alpes constitue un îlot d’asile pour migrants. Lyon est ses environs se distinguent toujours dans la solidarité avec les migrants venus de partout dans le monde surtout là où la vie est mise en danger. Les chiffres de la répartition des migrants dans les Centres d’accueil et d’orientation (CAO) en France, région par région, divulgués par le journal Le Monde assoient cette image de ville solidaire qui est collée à Lyon. Dans ce peloton de solidarité, la région Auvergne-Rhône-Alpes mène la cadence avec un total de 1 536 arrivées depuis le 1er janvier 2017.
Une fois n’est pas coutume, déjà en Août 2015, quand le gouvernement français s’est engagé à accueillir 24 000 réfugiés syriens, la métropole lyonnaise avait eu la plus grande « part du gâteau » avec un total de 2 500 migrants à accueillir. Aujourd’hui, la France s’est engagée à accueillir 30 000 migrants face aux dernières vagues migratoires. Et la fin d’octobre 2016, l’Etat a démantelé la « jungle » de Calais et transféré les 7 400 migrants qui s’y trouvaient vers 450 Centres d’accueil et d’orientation (CAO), dans diverses régions. Lyon a eu sa part avec plus de 1 000 migrants accueillis.
Entre 2015 et 2017, Lyon a accueilli plus de 2 400 réfugiés d’Irak et de Syrie. En 2017, 11 000 migrants (hormis les mineurs) sont, sur l’ensemble du territoire, pris charge par des CAO depuis le 1er janvier.
Le dispositif d’accueil français dispose de près de 80 000 places pour 110 000 demandes. Selon Le Monde « seuls 50 % à 60 % des demandeurs sont hébergés ».
Lyon, siège des associations d’accueil de migrants
La réputation attribuée à Lyon n’est pas fortuite. Au-delà des paroles, les chiffres parlent en faveur de Lyon. Dans toute la France qui compte 450 Centre d’accueil et d’orientation, la région Auvergne-Rhône-Alpes compte plus de structures d’accueil du genre. La région compte 22 CAO pour 1435 places. Si l’on considère toutes structures confondues, Lyon offre 11 620 places. Aucune région ne fait mieux.
Par ailleurs, on dénombre des dizaines d’associations d’accueil des migrants parmi lesquelles, le Secours catholique du Rhône, l’association catholique d’accueil des migrants, l’association lyonnaise Agir Migrants, Jamais sans toit, ou encore les associations qui connectent les migrants et les locaux comme l’association Singa.
Grâce à ses 37 équipes locales et à Sesame (Accueil migrants Lyon), le Secours catholique du Rhône développe au quotidien un ensemble d’actions « concrètes permettant un accompagnement humain du migrant, dans une relation de confiance sur la durée. »
Cet élan de solidarité est chapoté par l’Etat par l’intermédiaire de la Direction des migrations et de l’intégration (DMI) et l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) qui financent et organisent la plateforme d’accueil. La Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS) pilote le dispositif d’accueil d’hébergement d’urgence pendant la période d’instruction de la demande d’asile.
