Naissance d’un atelier de design : “Une ville pour tous les vivants”

Goulven Baron
MAIF Data Design Tech etc.
15 min readMay 15, 2024

Le 28 septembre 2023 nous avons organisé au sein des locaux de MAIF, à Niort, un événement dans le cadre de France Design Week : Le design par et pour le vivant.

signalétique indiquant l’atelier, dans les jardins de MAIF
Panneau indiquant l’atelier Photo ©MELANIE CHAIGNEAU

Je vais revenir dans cet article sur l’atelier que nous avons proposé lors de cette journée, et sur les différentes étapes de sa création.

“Qu’est ce qu’on peut proposer ?” Voilà la question de départ, quand nous avons décidé de participer pour la première fois à l’événement national proposé par l’APCI : France Design Week, sur le thème “Vivant, vivants”.

Pour une entreprise comme MAIF, la thématique résonne immédiatement avec les enjeux de notre actuel plan stratégique, nommé Régénération qui a pour ambition, je cite, de “régénérer son métier et son engagement militant pour apporter une réponse inédite et altruiste aux défis écologiques, économiques et sociaux contemporains.”

Quant à la place du design, elle est de plus en plus importante et visible dans notre organisation, d’abord dans la conception des interfaces numériques et physiques entre le public, les sociétaires et les services, et de façon transverse et stratégique via le design de service et d’innovation.

Le design est souvent cantonné à une vision étroite ou orientée « arts appliqués ». Et quand on s’en sert dans les services, l’erreur commune est de placer les designers devant le fait accompli. On leur impose une idée et on leur demande de justifier que cette idée est bonne. A contrario, nous pensons qu’il y a tout à gagner à impliquer la culture du design en amont des projets, car elle met en œuvre des techniques particulières d’interview, d’analyse et d’investigation. Mettre les designers au travail, parfois, c’est le risque de renoncer à l’idée initiale et de partir sur autre chose. Tout simplement parce qu’on aura pris le temps de poser le problème et d’écouter les utilisateurs finaux.

Nicolas Boudinet, directeur général délégué MAIF
https://entreprise.maif.fr/home/actualites/2023/la-puissance-transformatrice-du-design.html

Nous avons donc pris France Design Week comme une opportunité de faire la promotion (et la démonstration) du design “à domicile”, avec aussi la volonté d’accueillir un public pour qui le design et la notion du vivant ne sont pas si connues ni familières.

Le noyau dur

Je n’ai que peu d’expérience dans l’événementiel, la seule vraiment significative est dans un univers totalement différent, un symposium de sculptures à la tronçonneuse annuel auquel je participe en tant que bénévole (je sais c’est étrange mais c’est cool).

Anaïs Therond, en mission sur les sujets de biodiversité, me rejoint assez vite, pour constituer ce qui sera le noyau dur de notre équipe. Je connais Anaïs pour la croiser régulièrement dans les fils de discussions teams de nos différentes réunions et présentations, je sais déjà qu’elle maîtrise son sujet, que nous sommes alignés en terme de valeurs, et qu’elle a un goût très sûr pour les émojis et l’inclusivité, ce qui est quand même une très bonne base. Nous somme rejoint par Camille Cinelu, pour un stage de 4 mois en design de service, et Valériane Gallo, en alternance. Notre équipe se partage équitablement entre nos bureaux à Niort et ceux à Paris. À cette équipe cœur s’ajouteront beaucoup de compétences internes et externes à la MAIF, mais j’en parlerais plus loin.

un tableau blanc sur le quel est expliqué France Design Week et l’événement maif
J’explique à Camille ce sur quoi nous allons travailler dans les prochaines semaines …

Construire un programme

(Le problème) l’avantage avec les profils créatifs et enthousiastes, c’est qu’ils sont … créatifs et enthousiastes. Nous avons toutefois un cadre : l’événement doit être rassembleur, accessible, ouvert aux étudiants et si possible au lycéens, et aborder le design sur sa capacité à résoudre les problèmes et transformer le réel. L’événement doit se situer dans nos murs, au siège de MAIF.

Avec Anaïs nous remplissons assez vite un bac à sable d’idées, qui peuvent lier les deux sujets : Le design et le vivant. Qu’allons-nous faire ? Une exposition ? Une conférence ? Une visite du siège de MAIF à Niort ? Un atelier ? Une expérience sensorielle ? Et si nous faisions … tout ça à la fois ?

un tableau en ligne avec des notes des différentes idées pour France Design Week
Le bac à sable des idées

Nous proposons à nos sponsors internes un programme sur une demi-journée et une soirée intégrant :

  • Une exposition de créations de designers, des objets et produits qui prennent particulièrement en compte dans leur conception, leurs matériaux, leur impact, le vivant et la nature
  • Une visite du site de Niort guidée par deux experts du ministère de la culture, le siège de MAIF étant en cours de labélisation “architecture remarquable”
  • Deux conférences, autour du design dans l’anthropocène et du biomimétisme
  • Une expérience immersive, visuelle et sonore
  • Un atelier de co-construction autour de la ville de Niort et de la cohabitation entre les vivants

Nous avons le feu vert, et passons donc à la phase de conception, de sourcing, de synchronisation des équipes internes et des intervenants externes.

FOCUS : l’atelier

Lors de nos échanges, nous évoquons le philosophe Bruno Latour, et plus particulièrement le Parlement des Choses, sur cette idée simple et pourtant essentielle : pour prendre des décisions en faveur du bien commun qui dépasse les humains, il faut associer les non humains, les représenter, d’une manière ou d’une autre.

Et si nous proposions un parlement des vivants ? Comment, par exemple, dans l’aménagement d’un territoire, associer des vivants qui n’ont pas la parole, pas de représentativité, et qui font pourtant partie de ce territoire ? Quels sont les outils du design qui pourraient nous aider ?

Nous en identifions quelques-uns :

  • Le design fiction, pour sa capacité à nous projeter dans des futurs souhaités ou craints, à partir de récits, d’artefacts construits à partir de données actuelles
  • Les personae, habituellement utilisés pour représenter et incarner des catégories humaines
  • la co-construction avec des designers et des publics divers, pour faire émerger, par la discussion, la friction, le plaisir, des hypothèses
  • Le prototypage, pour rendre tangible des concepts ou des idées
  • La restitution du travail collectif

Et si nous construisions un atelier d’un genre nouveau, pour quelques dizaines de personnes ? Quelle forme prendrait cet atelier ?

une prise de note illustrée sur un cahier du futur atelier
Premiers brouillons de ce que pourrait être l’atelier

La Matière

Je connais La Matière depuis quelques années, un tiers lieu, un atelier, un collectif qui mêle design, ingénierie, réemploi, à La Rochelle. j’ai rencontré Julien, l’un des fondateurs, à plusieurs reprises, et je connais Pierre-Hugo, co-fondateur, qui est en mission à ce moment en tant que designer à la MAIF.

Il y a chez La Matière une approche de la conception par le réemploi qui va au-delà du recyclage et de l’artisanat, car ils partent de matériaux de tous types, qui ont pour point commun d’etre considérés comme des déchets industriels et cherchent des applications à la fois utiles, cohérentes, rentables, avec une démarche itérative et pragmatique, adaptative.

Je vois dans ce projet d’atelier et d’exposition une occasion de travailler ensemble. L’enthousiasme est partagé chez eux, et l’on mesure aussi le travail de conception qui est devant nous.

plusieurs photos des locaux de La Matière, le magasin, les machines outils, des réalisations
Ateliers de La Matière, Photos Anaïs Therond

Concept et matérialité

Nous posons donc les premières bases de l’atelier :

Réunir autour d’un plan, d’une carte du territoire Niortais, des personnes qui vont ensemble construire la ville idéale pour tous les vivants. Ces personnes devront prendre en compte des besoins de catégories d’humains, d’animaux et de végétaux vivants sur ce territoire. Pour réaliser cette maquette collaborative, on utilisera du matériel de réemploi, fourni par La Matière.

Je me fais une représentation visuelle assez nette de ce que pourrait donner cette maquette, que j’imagine assez monumentale, texturée, visuellement impactante. Le plasticien en moi replonge dans ces années de Beaux-Arts, où la forme et l’impact visuel étaient prépondérants.
J’imagine assez vite un système où les groupes travaillent sur des parties différentes du territoire, qui seront assemblées pour une mise forme finale.
C’est séduisant, mais est-ce une bonne piste, pour un atelier collaboratif, destiné à un public qui ne sera pas forcément à l’aise avec la pratique plastique ? Heureusement, nous allons faire évoluer ce concept collectivement vers une version bien plus pertinente.

Le fil rouge d’un été

Nous sommes en juin, pour un événement en septembre : pour concevoir, fabriquer, tester un atelier avec énormément de parties physiques et de matériel documentaire et iconographique à construire.

Mon bais de sur-confiance va être mis à rude épreuve pendant la période estivale, où par définition peu de choses se font, les uns et les autres prenant des congés bien mérités.

Nous travaillons cependant à la conception des personae, en nous documentant sur les animaux et végétaux spécifiques locaux, et aussi sur les catégories humaines qui occupent notre territoire. Enfants, adolescents, adultes actifs, personnes âgées, représentant d’entreprises, nous souhaitons une diversité et une représentativité.

La fiche persona, du premier brouillon au résultat final

Nous travaillons aussi à la conception du fond de carte. Quelle échelle ? quel degré de précision ? combien de kilomètres autour de l’agglomération ? faut-il imprimer les bâtiments principaux, ou les représenter avec des blocs en reliefs ? Avec Nicolas nous faisons plusieurs essais, et décidons de renoncer au découpage par secteur : chaque groupe travaillera sur la même carte, ce qui simplifiera énormément et la conception, et l’animation.

Les différentes ressources et recherches pour réaliser la carte du territoire.

L’été est aussi pour moi l’occasion d’aller tester des formats d’animation et d’expérimentations qui résonnent étonnamment bien avec notre projet.

Je suis invité par la Fondation MAIF à expérimenter un dispositif d’atelier élaboré par l’INRAE, destiné à faire connaitre les solutions fondées sur la nature (SFN) dans la prévention des inondations. Basé sur une représentation en 3D, une image projetée, et un jeu de rôle où des groupes d’intérêts variés doivent faire émerger des consensus. Faut-il faire un barrage, revégétaliser des terrains, faire un parking, une piscine ? et quelles seront les conséquences ?

Lors du festival de la Décroissance, qui par un heureux hasard se déroule pour sa première édition à Saint-Maixent-l’École, à proximité de Niort, j’expérimente la fresque des limites planétaires (ou frontières), qui permet d’aller au-delà du simple impact “température” de la fresque du climat pour aussi comprendre les interactions avec la biosphère, la chimie, l’agriculture intensive, les différentes formes de vies et leurs interactions.

La fresque des frontières planétaires

Je découvre aussi “la fresque du bon gouvernement” s’inspirant de peintures visibles à Sienne en Italie, Allégorie et effets du Bon et du Mauvais Gouvernement” et adaptée par Julien Dossier sous forme de fresque murale à colorier, un support prétexte à faire interagir différentes personnes, enfants, parents, habitants, sur des choix d’aménagement d’un territoire.

La fresque du bon gouvernement

Je retiens de ces trois ateliers ce qui peut paraitre évident mais que nous perdons vite de vue quand nous travaillons avec des outils numériques : Toucher, manipuler, déplacer, poser, associer le geste au visuel, a un fort impact sur la façon dont l’esprit humain peut appréhender des choses qui peuvent sembler abstraites. De plus, le visuel, les images, les histoires sont puissants pour faire les liens, des analogies, et créer de l’émotion.

C’est fou comme un sujet apparait partout quand il devient central dans notre cerveau : lors de mes balades, le rapport au vivant se manifeste souvent … C’est un biais cognitif qui porte un nom : l’illusion de fréquence.

Au gré de mes promenades : un autocollant militant, un message d’information, des livres (à la Librairie du Renard, en Bretagne)… autant de signes de la prise en compte du vivant et des interdépendances.

Constituer une équipe d’animation

En juin, à partir de nos premiers travaux, je lance un appel interne aux designers de MAIF pour co-animer l’atelier. Je fais aussi appel à des collègues dont je connais les capacités d’animation, et l’intérêt pour la co-construction et les formes innovantes.

Je ne remercierais jamais assez cette équipe de s’être proposée pour ce projet, et d’y avoir mis une énergie et un talent incroyables.

Nous voici donc réunis, Cécile Couétard Élodie Blanchard Thomas Dupeyrat Juliette Griesemann Pierre-Hugo Barbançon Sébastien Corre Mallaury Hamon Audrey Pradel Lea Derrien Ronan Désérable, de MAIF, Julien Duranceau Nicolas Legendre de La Matière, et Émilie Grimault et Sophie Lerin qui nous rejoindront en tant que freelance.

Nous nous réunissons une première fois et c’est pour le plus grand nombre la découverte de ce que nous avons imaginé en petit comité. Assez vite, il faut expliciter l’implicite, lever des doutes, en générer d’autres, clarifier ce que nous avons en tête.

Première réunion de l’équipe d’animation

Ce qui devait être une répétition devient une série d’échanges pendant lesquels l’équipe va proposer, expérimenter, affiner, enlever, rajouter des composantes de l’atelier. Nous testons plusieurs types de cartes, plusieurs formats de matériaux, nous précisons certains personae, nous en supprimons. Entre la dernière semaine de juin et la deuxième semaine de septembre, nous pouvons voir à l’oeuvre une intelligence collective en action, et c’est assurément un de des plus beaux moments de ma vie professionnelle.

Se faire peur

Des 20 ou 30 participants envisagés au début, nous passons à 60, puis à 100, puis enfin à 110, au fur et à mesure des inscriptions. là où nous envisagions d’animer un groupe de 10 participants à deux, nous devons passer à un pour 10. Le lieu devient aussi une grande question : l’atelier nécessite de l’espace, il faut pouvoir tourner autour des tables, se déplacer, faire des allez et retours entre les matériaux et le plans … nous faisons le tour des salles de réunion, des espaces modulables du siège MAIF, en anticipant aussi la circulation des publics dans un lieu dédié au travail … avec nos collègues de la direction de l’aménagement et des locaux, nous nous rendons à l’évidence : le seul endroit suffisamment spacieux et disponible pour notre atelier est le gymnase.

Il nous faut un petit temps d’adaptation pour sortir de la relative dissonance entre notre représentation initiale de l’atelier et la projection d’un gymnase, certes très bien équipé mais dans lequel on n’imagine pas forcément un atelier de design. Ronan est un grand adepte de l’effectuation, concept qu’il m’a fait découvrir, et je reprends volontiers cette image :

Quand tu as des citrons, fais une limonade

De l’importance du récit et de la gamification

Il nous faut un récit

Cette phrase, c’est Julien, de La Matière, qui la prononce lors de notre 3eme atelier d’équipe, où nous nous interrogeons sur le bon degré de gamification, et la perception d’un but à atteindre pour les participants. Comment se projeter dans une activité à ce point atypique ? est-ce un jeu de société ? est-ce une expérience sociale ? Un prétexte à l’échange ?

Nous décidons donc de construire un scenario prospectif du territoire en 2060, où la situation climatique, environnementale, biologique, sociale, se serait dégradée de façons catastrophique. Sophie, autrice et comédienne, va construire et interpréter un récit fondateur, qui serait ce qu’il faudra éviter.

Extrait du récit déclencheur

Nous travaillons aussi beaucoup le timing, en découpant les étapes de l’atelier et en définissant des objectifs pour chaque partie.

Le guide d’animation, détaillé avec des indicateurs de temps.

Nous imagions aussi des déclencheurs, qui sont parfois des choses existantes, parfois de artefacts de design fiction. (qui ne seront au bout du compte pas utiles, les participants ne manquant pas d’idées)

Les déclencheurs, des exemples d’adaptation du territoire aux bouleversements environnementaux.

Enfin nous travaillons des guides de restitution, pour aider à la synthèse et au partage.
Nous déroulons l’ensemble de l’atelier à plusieurs reprises, parfois à Niort, parfois à La Rochelle, en alternant les rôles d’animation et de participants. Un filage nécessaire (comme au théâtre …), nos activités professionnelles continuant par ailleurs. Julien et Nicolas fabriquent dans les ateliers de La Matière les différents éléments, impriment les fonds de carte. Jusqu’au dernier moment nous allons affiner le contenu, le timing, l’animation.

Un autre atelier, dans les locaux de La Matière à La Rochelle

Le Jour J

En quelques heures, le gymnase se transforme en espace de créativité, avec un revêtement de sol, des tables, des panneaux, des plantes, une sonorisation … Les équipes internes sont d’une efficacité et d’une gentillesse incroyable étant donné la spécificité de nos besoins.

Le gymnase transformé en immense espace d’atelier de design participatif

Nous avons une petite frayeur sur l’impression d’une dernière carte, mais le studio graphique interne nous dépanne au pied levé pour imprimer en urgence un exemplaire. à 13h30, l’équipe d’animation est prête.

Nous introduisons l’atelier, Julien et moi, (en donnant quelques bonnes pratiques d’intelligence collective et d’écoute active) puis vient le récit déclencheur lu par Sophie, et les groupes prennent place autour des tables.

Sophie théâtralise le récit déclencheur “Niort 2060, Niortocalypse” Photo ©MELANIE CHAIGNEAU

Découvertes de la carte, du matériel, des personae, …

Les animatrices et animateurs vont guider les participants et participantes dans la découverte du matériel et des étapes. Devoir représenter une catégorie humaine dont on peu se sentir éloignée dans un jeu de rôle de ce types est un exercice compliqué, ça l’est d’autant plus quand on doit se faire porte parole d’un animal ou d’un végétal, les personae étant attribués au hasard.

Photo ©MELANIE CHAIGNEAU

Chaque groupe doit ensuite déterminer quel est le vivant qui a le plus besoin d’aide, et comment les autres vivants peuvent faire alliance pour le mieux commun. Ensuite, le groupe va faire des hypothèses de modification de l’espace : faut-il déplacer des habitations, des routes ? faut-il végétaliser des parkings, des toits ? Faut-il revoir la répartition des activités humaines ? Déterminer des zones naturelles ? Comment cohabiter avec le vivant et garantir la durabilité et l’habitabilité ? Comment se déplacer, habiter, s’instruire, se divertir ?

Photo ©MELANIE CHAIGNEAU
Photo ©MELANIE CHAIGNEAU
Photo ©MELANIE CHAIGNEAU

Enfin chaque groupe pourra restituer sa “ville pour le vivant” à la table la plus proche, dans un échange croisé, en s’aidant d’une trame commune. Un titre, un coup de cœur, ce qui a fait débat pendant l’atelier, et 3 caractéristiques du projet.

une personne s’apprete à partager la restitution du travail du groupe
Photo ©MELANIE CHAIGNEAU
Photo ©MELANIE CHAIGNEAU

Cette vidéo réalisée par notre studio interne MAIF donne un aperçu de l’ensemble de l’événement.

Feedbacks et enseignements

Pendant 3 heures, j’ai le privilège de pouvoir passer d’une table à l’autre, de voir des dynamiques se mette en place, des essais, parfois quelques tensions, sur des arbitrages et des consensus.

Nous avons fait le pari de faire pratiquer plusieurs méthodes de design dans un temps court, dans un contexte ludique, auprès d’une population très diverse. Nous avons pris soin de constituer des groupes intégrant une mixité de profils, étudiantes, personnes âgées, personnes actives, dans le privé et le public …

Enseignement numéro 1 : Plus tôt on confronte une idée au collectif qui va la porter, mieux c’est. Toutes les itérations apportées en groupe ont amélioré l’atelier.
Enseignement numéro 2: L’intelligence passe (aussi) par la main. La possibilité de manipuler, masquer, découper, assembler donne à cet atelier une approche sensitive, ludique, foisonnante.

Enseignement numéro 3: La limite de ce type d’atelier, comme souvent avec la co-construction, c’est “que faisons nous de ce qui émerge”. Il y a eu dans les différents groupes des propositions, parfois radicales, parfois pragmatiques, certaines relevaient d’une utopie, certaines des pistes mériteraient d’être creusées, voire testées. Il faudrait imaginer une suite, pour rebondir, expérimenter, choisir, renoncer …

Les retours à chaud sont très positifs, nous recevrons ensuite beaucoup de remerciements via les réseaux sociaux et les messages directs.
Cet atelier aura représenté un investissement (en temps, en énergie, en organisation …) que nous ne regrettons pas.

Et maintenant ?

Voilà 8 mois que cet atelier a eu lieu. Nous avons fait un bilan global positif de l’événement France Design Week MAIF, et nous avons acté de notre participation pour 2024, avec pour thématique la simplicité, sous une forme différente, en cours d’élaboration.

En sortant de cette expérience, nous évoquons, coté MAIF et La Matière, l’idée de refaire cet atelier, de l’adapter sous d’autres formes, à d’autres contextes, puis les autres sujets, un temps mis de coté, nous ramènent à nos missions et enjeux de part et d’autre.
Jusqu’à ce que l’événement UX Days (dont MAIF est partenaire depuis 2019) lance son appel à conférences et ateliers, que Mallaury me suggère de proposer “Une ville pour tous les vivants” … et que cette candidature soit retenue. Nous animerons donc le 20 juin à Paris une version adaptée de l’atelier, forcément plus courte et moins spectaculaire, mais qui permettra d’avoir un retour de professionnels de l’expérience sur les adaptations et déclinaisons possibles.

Page d’accueil du site des UX Days

Anaïs, quant a elle, a terminé sa mission auprès de MAIF, pour aller vivre une autre aventure admirable, où son engagement pour le vivant trouve toute sa cohérence, en aidant à la réintroduction de chimpanzés via l’association Akatia : https://www.lettrevivante.fr/

Merci à toutes les personnes qui ont rendu cet atelier possible, à MAIF pour la confiance accordée, aux équipes internes, et aux personnes participantes pour leur énergie et leur créativité.

Et à très bientôt !

Photo ©MELANIE CHAIGNEAU

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Goulven Baron
MAIF Data Design Tech etc.

Lead Designer MAIF, référent de la guilde des designers, un collectif transverse des différentes pratiques du design dans le groupe MAIF