L’expérience d’un remote design sprint du makers lab d’emlyon : confinement, bonne humeur et efficacité

Camille Goepfert
makerstories
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5 min readMay 12, 2020

Ou l’expérience de trois amies, étudiantes à emlyon : Lisa, Meriam et Camille.

Au début de ce confinement, l’une de nous, Meriam, nous confie une idée qui avait germée dans son esprit depuis un petit moment : mettre en relation via une application des gourmand(e)s aimant déguster de délicieuses pâtisseries orientales, avec des femmes et des mères de familles maghrébines, gardiennes des recettes traditionnelles de ces douceurs d’orient. Nous sommes engagées à 100% dans ce projet. Notre objectif principal : économiser nos ressources et accélérer notre projet au maximum, pour ne pas perdre de temps et ne pas se disperser, en parallèle de nos cours et de nos stages.

Mais le premier obstacle technique de notre projet a lui aussi rapidement fait surface : comment réaliser un prototype de qualité pour notre application, tout en étant trois étudiantes avec un profil marketing et finance, avec certes quelques bases -mais trop peu pour en faire vraiment quelque chose - en UX/UI design ?

Notre grand sauveur : le Remote Design Sprint organisé par le maker’s lab de notre école, emlyon.

Nous étions à la recherche de solutions pour nous aider dans notre projet sur le site du maker’s lab quand nous sommes tombées sur cet appel à projet, nous promettant 4 jours de travail efficace auprès d’experts en UX-UI design, 4 jours de travail à l’issue desquels nous aurions un prototype testable pour notre application.

Promesse tenue ?

4 jours pour élaborer un prototype et lui faire passer l’épreuve des tests utilisateurs

Le premier jour, nous avons rdv à 9h. Comme nous sommes en période de confinement, tout se fera par Zoom. Nous craignons de perdre en efficacité avec ce format ; ce fut pourtant tout le contraire.

Nous rencontrons Mathieu Geiler et Sacha Mallet, les organisateurs du Remote Sprint Design, ainsi que les membres des deux autres projets qui suivront l’aventure avec nous. Rapidement, les appréhensions que nous pouvions avoir s’effacent et laissent place à la bonne humeur grâce au dynamisme de Mathieu et de Sacha.

Une fois les présentations faites, nous rentrons dans le vif du sujet : quelques dizaines de minutes pour réfléchir à notre persona et aux fonctionnalités que l’on souhaite faire tester.

Tout au long du remote sprint design, chaque étape est chronométrée et parfaitement agencée et pensée dans l’emploi du temps. On sent que l’on ne navigue pas à vue et que nous sommes encadrées par des professionnels : c’est rassurant.

17h, la journée se termine : entre quelques pauses régulières — dont 2h le midi — nous avons déjà défini, dès le premier jour, quel parcours utilisateur nous voulons prototyper et faire tester, page après page.

Deuxième jour, nous rencontrons les experts : Céline Petit et Estelle Veille.

On leur explique notre projet, nos valeurs, nos désirs concernant le prototype de l’application. Elles adhèrent tout de suite à notre idée, et se prennent au jeu. On sent qu’elles font vraiment partie de l’équipe et qu’elles ont très bien saisi notre identité et notre positionnement. On décide de leur faire totalement confiance. De leur côté, elles nous confient apprécier ce genre de projet innovant où elles peuvent jouir d’une grande marge de manœuvre et de créativité.

Pendant que les experts commencent à construire le prototype à partir de nos wireframes, nous en profitons pour concevoir les autres fonctionnalités que nous voudrions faire tester. En fin de journée, nous découvrons ce que Céline et Estelle ont produit : c’est plus que ce que nous avions imaginé…. Le troisième jour, nous abordons les tests utilisateurs. Qui choisir, que dire et qu’omettre de dire afin de ne pas biaiser le test, quelle structure suivre, quelles questions poser…. Nous assistons également à une conférence avec Sébastien Tanguy, fondateur de Testapic, leader français des tests utilisateurs à distance, venu spécialement pour nous. Céline et Estelle continuent quant à elles de travailler sur les interactions du prototype pour permettre les meilleurs tests possibles.

Quatrième et dernier jour : le temps est venu de passer aux tests utilisateurs. Une personne par heure, c’est pile ce qu’il faut. Nous suivons les conseils et les astuces donnés la veille par les professionnels. Nous ressortons avec des compliments et des critiques constructives — positives ou négatives — qui nous permettent d’avancer non seulement sur les fonctionnalités à prévoir dans l’application mais aussi sur notre stratégie et notre proposition de valeur, chose à laquelle nous ne nous attendions pas. Et surtout, nous ressortons enrichies de la possibilité de ré-itérer, de notre côté et en toute autonomie, des tests utilisateurs de qualité et répondant aux critères méthodologiques, chose que nous avons fait le weekend suivant le remote sprint design.

Avec le recul

En commençant le remote design sprint, nous ne nous attendions donc pas à avancer autant en si peu de temps. Nous savions que les échanges avec les experts allaient être enrichissants, bien sûr, mais nous pensions que cela serait localisé exclusivement sur le design visuel de l’application. En réalité, nous avons traité par le design des questions transverses, tant sur notre cible, que sur les modalités de livraison ou de paiement.

Ce que nous avons le plus apprécié, c’est le rythme rapide et intense qui nous a permis d’avancer et de progresser, de concrétiser notre projet. Bien sûr, c’était parfois difficile d’être complètement concentrée tout au long de la journée, notamment à cause du format à distance sur zoom. Il manquait un contact direct avec les gens. Cependant, le format a été très bien géré en vue de la situation exceptionnelle. Mathieu et Sacha ont su, tout du long, nous tenir engagées, motivées et en alerte : bonne humeur, ice-breaker pour créer du lien entre les membres du remote sprint design, prise de température de notre degré d’énergie (note sur 5), retour sur expérience à chaque fin de journée…

Ce que nous retirons de ce Design Sprint, c’est d’abord un prototype qu’on peut montrer et tester. Ce n’est plus seulement une idée ; quand on en parle, on présente notre mock-up et les gens visualisent tout de suite le concept. Sans oublier, des rencontres formatrices et humainement enrichissantes. On a développé une certaine expertise : des compétences concernant le design ou le symbolisme des couleurs. Des questions qu’on ne se posait pas avant sont maintenant des sujets que l’on traite avec attention. C’est un pas en avant considérable dans la mise en place du projet.

Promesse tenue, donc.

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