Mission Microfinance 2021 : Objectif 0 carbone !

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8 min readJun 7, 2021

J-7 avant le grand départ de nos 4 apprenties et apprentis cyclistes, Laurie SCHEVEILER, Vincent HOUDY, Jade FORT & Victoire BERTRAND qui partiront de Lyon en vélo le 15 juin pour atteindre Bruxelles où ils effectueront une mission de microfinance chez le leader de la microfinance Belge : microStart durant tout le mois de juillet.

Zoom sur le nouveau projet entrepris par le Pôle Microfinance 2021 du NOISE emlyon :

Une mission Microfinance, qu’est-ce que c’est ?

Les Missions de Microfinance sont des missions de conseil opérationnel et d’accompagnement auprès d’Instituts de Microfinance (IMF) à l’international. Elles sont organisées chaque année par le NOISE emlyon durant le mois de juillet.

Cette collaboration fait apparaître des synergies entre l’IMF et les étudiantes et étudiants dans la mesure où ces bénévoles apportent leurs connaissances et expériences issues de leur parcours académique et professionnel mais aussi des formations qui leur sont dispensées par des spécialistes de la Microfinance avant leur départ. L’IMF, quant à lui, s’engage à encadrer le travail des étudiantes et étudiants et à leur transmettre son expertise.

A titre d’exemple, la mission qui sera menée en Belgique au sein de microStart permettra d’analyser les pratiques locales des agences situées à Bruxelles, Charleroi, Gand, Anvers et Liège afin d’en tirer une évaluation et de structurer les services proposés au niveau national. De plus, nous menerons des enquêtes de satisfaction auprès des employées et employés, ainsi qu’auprès des bénévoles et des bénéficiaires.

Depuis 2018, nous avons déjà pu expérimenter ces missions aux Philippines, Sénégal, Guatemala, Nicaragua, Vietnam… Cette année, grâce à un démarchage hors-norme mené par les membres du pôle Microfinance, nous avons le plaisir de proposer 2 destinations en Europe à savoir, l’Albanie et la Belgique, et 2 autres missions au Sénégal et en Tanzanie.

En 2021, ce sont 20 étudiantes et étudiants qui partiront en Albanie, Belgique, Sénégal et Tanzanie !

Zoom sur les équipes mobilisées

Le projet a été porté par l’ensemble du Pôle Microfinance 2021 du NOISE emlyon :

  • Aliénor DUPONT (responsable d’une MiMi en Tanzanie)
  • Vincent HOUDY (responsable de la MiMi Belgique)
  • Pardis MIKAILI (responsable d’une seconde MiMi en Tanzanie)
  • Félix MORAU (responsable de la MiMi Sénégal)
  • Clara DUCRAY (responsable de la MiMi Albanie et Vice-Présidente du NOISE emlyon)

Nous procédons avant le départ à un recrutement d’étudiantes et étudiants afin que les meilleurs profils puissent offrir leur contribution à nos partenaires. Nous sommes donc ravi.e.s d’avoir pu associer Laurie SCHEVEILER, Jade FORT et Victoire BERTRAND au projet, qui partiront aux côtés de Vincent.

“Objectif 0 carbone” : un format inédit

Ce format est spécial puisqu’il vise à interroger l’impact environnemental de nos missions et d’en dresser un bilan carbone. Plus largement, nous souhaitons lancer une réflexion sur les limites parfois sociétales qui contraignent ce type d’initiative.

La proximité avec la Belgique nous a permis d’envisager un déplacement en vélo, symbole des mobilités douces. Ce projet fait suite à celui mené par les étudiantes et étudiants de WAY qui s’inscrit dans la même philosophie et vise à expérimenter ce à quoi devrait ressembler le voyage de demain.

LYON-BRUXELLES en quelques lignes c’est :

  • 750 kms (sans détours) passant par Mâcon; Chalon-sur-Saône; Châteauneuf; Buffon; Troyes, Epernay; Reims; Signy le Petit; Saint Rémy; Thuin; Anderlues; Ittre; Halle
  • Un objectif de 60 kms minimum/j
  • Du camping, bivouac ou dormir chez l’habitant (d’ailleurs n’hésitez pas à nous dire si vous êtes sur notre route !)
  • Objectifs : Réflexion sur notre impact carbone / limites rencontrées / étude faisabilité et du degré d’autonomie

Nous cherchons par le biais de cette MiMi en Belgique à atteindre plusieurs objectifs :

  1. continuer d’accompagner les IMF tout en lançant une réflexion sur notre impact sur l’environnement
  2. Sensibiliser sur le fait qu’il existe des enjeux de microfinance en Europe
  3. Composer avec les contraintes liées à la crise sanitaire actuelle.
  4. Transmettre notre retour d’expérience aux mandats futurs afin de sans cesse améliorer cette initiative.

Une problématique environnementale

L’idée naît d’un constat simple : chaque année en organisant des MiMi à l’étranger, nous encourageons des dizaines d’étudiantes et étudiants à prendre l’avion. Alors que nous sommes tous membres du NOISE qui place la protection de l’environnement au cœur de son action, il nous paraît indispensable de repenser le concept de nos Missions Microfinance pour les adapter aux enjeux écologiques de notre époque, et donner ainsi encore plus de sens à notre action.

A titre d’exemple, nous avons calculé la quantité de CO2 émise par le trajet en avion effectué par 4 étudiantes et étudiants pour la mission Sénégal en 2019. Le vol partait de Lyon Saint-Exupéry à destination de Dakar sans escale, en classe économique. La quantité totale des émissions pour ces 4 membres était en moyenne de 5,6 tonnes d’émission de CO2. Nous avons réalisé une moyenne des résultats obtenus sur différents sites de simulation de calcul d’empreinte carbone produite par un vol en avion. A noter que l’empreinte carbone totale des français représentait en 2018 11,2 tonnes de CO2 par habitant. Un vol Lyon-Dakar représenterait donc plus de la moitié du bilan en C02 d’une française ou d’un français.

Une problématique européenne

Nous pensons que l’exclusion financière, contre laquelle nous cherchons à lutter durant nos MiMi, est une notion complexe et qu’il est très réducteur de proposer aux étudiantes et étudiants de notre école de faire de la microfinance uniquement dans des pays de l’hémisphère Sud. Selon la définition donnée par la Commission Européenne, l’exclusion financière fait référence à un processus par lequel une personne rencontre des difficultés pour accéder à et/ou utiliser des services et produits financiers proposés par les prestataires « classiques », adaptés à ses besoins et lui permettant de mener une vie sociale normale dans la société à laquelle elle appartient. En gardant cette définition à l’esprit, nous sommes convaincu.e.s que recourir à la Microfinance peut s’avérer pertinent dans les pays de l’Union Européenne, pour aider des entrepreneuses et entrepreneurs à se lancer dans des nouveaux projets, et participer à l’insertion financière de celles et ceux qui sont exclu.e.s des systèmes financiers traditionnels (à savoir les opérations bancaires, l’épargne, le crédit, et l’assurance, qui sont les quatre services financiers qualifiés comme “essentiels” par la Banque Mondiale en 1995). D’ailleurs les chiffres confirment cela : En 2015, 747 265 clientes et clients européennes et européens avaient déjà bénéficié d’un microcrédit pour un encours total de 2,5 milliards d’euros. Cette dynamique continue de s’accélérer au cours des dernières années compte tenu de l’appauvrissement des populations.

Une problématique sanitaire

Dans un contexte de crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19, nous avions à cœur de relancer les MiMi après l’annulation de celles de 2020. D’ailleurs, nous en profitons pour remercier Sarah Meillhi et Chloé Ritz qui ont facilité le passage de flambeau entre les mandats.

De surcroît, avec l’imprévisibilité de la crise sanitaire nous devions considérer des missions plus proches afin d’anticiper au mieux de futures mesures de déplacement plus restrictives.

Enfin cette crise sanitaire a notamment eu des répercussions financières avec l’arrêt de la collaboration historique avec notre entreprise partenaire. Heureusement, nous avons pu compter sur le soutien d’emlyon business school et de ses alumnis qui ont largement soutenu ce projet faisant écho aux valeurs portées par l’École.

Une volonté de transmission

Nous souhaitons établir toute une documentation autour de ce projet afin d’évaluer la faisabilité et la pertinence de ce nouveau format. Cela permettra, ensuite, de délivrer un livrable de retour d’expérience, et un bilan carbone, qui permettront de donner une nouvelle direction aux prochaines missions. Nous avons conscience que nous ne serons pas irréprochables dans notre bilan carbone. Cependant, cela n’est pas notre objectif premier. L’objectif est plutôt d’insister sur les difficultés rencontrées lorsque l’on souhaite aller vers de la mobilité douce, et montrer que rien n’est vraiment “0 carbone”. Le but de ce projet, que nous présentons également en tant que Makers’ Project, est de pouvoir donner une nouvelle direction à nos MiMi, puisque la Microfinance est également confrontée aux enjeux environnementaux comme le montre le baromètre de la Microfinance de 2019. Dans le cadre de ce Makers’ Project, nous produirons, à la fin de notre mission, un bilan carbone pour mesurer concrètement l’impact carbone de notre mission. Ce bilan carbone prendra en compte tant les achats effectués pour la mission, que les biens consommés durant la mission ou encore l’impact carbone du logement et des transports sur place. Nous travaillons également à la construction d’un rapport faisant l’état des lieux de notre expérience, qui déterminera si notre format de mission est viable sur du long terme, et s’il peut être élargi sur d’autres destinations.

Nous souhaitons lancer une réflexion sur l’empreinte carbone mais aussi déterminer notre degré de responsabilité dans celle-ci. Comme le soulignait Carbone 4 dans son rapport de Juin 2019, le changement viendra d’abord et surtout d’un changement structurel du fonctionnement de notre Société, entreprises et administrations publiques comprises.

Le top départ de cette aventure “objectif 0 carbone” sera donné le 15 juin de la Place Bellecour. Tout au long du parcours nous vous proposerons de suivre notre aventure sur nos réseaux sociaux, à travers différentes interviews, anecdotes et pour découvrir avec nous de nombreux paysages :

Nous tenons également à adresser des remerciements particuliers à

  • emlyon business school
  • emlyon alumnis
  • Way, le voyage de demain
  • Le NOISE emlyon
  • Tand’em (Amalric LAGIE & Florentin BLANCHET)
  • Arnaud POISSONNIER de Babyloan, Emmanuel LEGRAS de microStart et l’association Impulso pour leur intervention lors de la Journée de la Microfinance
  • Evri CABIOTIS de Kalyta Partners, Stéphanie DELLEPINE d’Entrepreneurs du Monde, et Mme Catou FAUST pour leur aide et pour avoir accepté de nous former.
  • Le Conseil de Corporation d’emlyon business school

Vincent HOUDY et toute l’équipe du Pôle Microfinance du NOISE emlyon.

  1. Le NOISE emlyon a été créé en 2015 et a remplacé l’association EM Microcrédit. De fait, la microfinance est au cœur même du NOISE emlyon depuis sa création. Le NOISE emlyon est l’une des dix antennes du NOISE (Nouvel Observatoire de l’Innovation Sociale et Environnementale) qui a été créé en 2009 à l’ESCP et a pour but de promouvoir l’entreprenariat social, la microfinance et le développement durable. Par ailleurs, en 2019, l’association d’emlyon Planet & Co est dissoute, donnant l’opportunité au NOISE emlyon de faire entrer dans son scope les problématiques environnementales.
  2. N’hésitez pas à suivre l’aventure de WAY sur les réseaux sociaux : https://www.instagram.com/way_levoyagededemain/ sur Instagram.
  3. (source : Direction générale de l’emploi, des affaires sociales et de l’égalité des chances de la Commission Européenne)
  4. https://www.convergences.org/la-microfinance-en-europe-un-secteur-rentable/

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Le NOISE (Nouvel Observatoire de l'Innovation Sociale et Solidaire) est une association étudiante d'entrepreneuriat social et de développement durable.