Modèles mentaux, exemplarité du leader, agilité et IA : les thématiques centrales d’emlyon au salon Entreprise DU FUTUR 2020

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5 min readJan 29, 2020

Membre fondateur d’Entreprise DU FUTUR (EDF), emlyon business school a participé le 23 janvier au Palais des congrès de Lyon à la 5ème Edition de cet événement où près de 2000 dirigeants de PME et ETI ont pu se rencontrer. En termes de visites, c’est deux fois moins que l’édition précédente, mais pour Alban Guyot, le directeur général d’Entreprise du Futur, il fallait « réduire les effectifs pour se concentrer sur la qualité (…) et permettre un climat plus propice aux rencontres. »

Cela s’est immédiatement senti dès les premières conférences, qui ont débuté avec les interventions de Garry Kasparov, champion du monde d’échec (Il y a 30 ans, à Lyon) ; l’homme volant Franky Zapata ; la philosophe Julia De Funès et une spécialiste de la médecine numérique ; Cécile Monteil. Ces speakers de qualité ont notamment décrit, chacun à leur façon et avec un style qui leur est propre, une des facettes de la transformation numérique des entreprises, mais aussi celle du monde dans lequel nous vivons.

Acteur majeur du changement des méthodes managériales, emlyon accompagne les chefs d’entreprise et leurs équipes dans l’appropriation de nouvelles postures, valeurs et comportements. L’école avait prévu deux loges qui ont permis aux participants d’échanger avec des experts pédagogiques et d’assister à quatre conférences aux thématiques diverses.

# “Stratégie modèle mental : Cracker enfin le code des organisations pour les remettre en mouvement !” par Philippe Silberzahn, professeur à emlyon business school et Béatrice Rousset, coach de dirigeants et d’équipes de direction.

Dans un monde d’incertitude et de changement accéléré, les entreprises ont besoin de se remettre en question en mettant à jour leur « modèle mental ». Les chiffres le prouvent : en France, il n’y a jamais eu autant de salariés qui quittent leur travail pour devenir entrepreneurs. « Les gens veulent retrouver du réel et abandonner des organisations vides de sens », souligne Philippe Silberzahn. Or si les entreprises perdent pied avec la réalité, la nécessité pour elles « d’agir et de se remettre en question » est absolument vitale pour leur survie.

« Une organisation est une collection de modèles mentaux, pour transformer une organisation il faut changer ses modèles », poursuivait Beatrice Rousset. Pour cela, il faut « commencer par les mettre en lumière (les ‘exposer’) ». Pas besoin de gros bouleversements dans l’entreprise, tout est déjà « à portée de main ». Exemple : tirer parti des surprises qui peuvent émerger des réunions et rebondir sur cette incertitude, puisque la surprise est souvent l’occasion de « présenter un modèle mental caché », et donc potentiellement bénéfique. Une condition en revanche : managers, pratiquez régulièrement ! « Le secret c’est de s’y mettre et de s’y mettre systématiquement, exposez-les, testez-les et ajustez-les si besoin », souligne Philippe Silberzahn.

“Etre un leader exemplaire : quelles leçons d’une gestion de crise au sommet ?” par Tessa Melkonian, professeur à emlyon business school et Blaise Agresti, expert du secours en montagne et de la gestion des risques.

Etre un leader, ce n’est pas une fonction, ni un titre officiel, mais un ensemble de comportements qui vont au delà du simple statut de manager. A l’heure où le désengagement des salariés vis-à-vis de leur entreprise -mais aussi de leur supérieur- est en constante augmentation, cette question doit être posée. « Dans le sport, l’exemplarité consiste à donner l’exemple et à ne pas demander aux autres de faire des choses que l’on ne ferait pas soi-même », indique Blaise Agresti, en prenant notamment l’exemple de l’alpinisme.

Dans ce sport le premier de cordée ne prendra jamais de risques inconsidérés et qui mettent en péril le reste du groupe. « Dans l’entreprise, il faut adopter les mêmes attitudes» poursuit Tessa Melkonian, et éduquer les managers pour qu’ils cessent de voir le management uniquement comme une relation verticale. « Il faut accepter le jugement de ses équipes et ne plus les voir comme des êtres ‘inférieurs’ » poursuit-elle, suggérant que ces attitudes sont à l‘origine de comportements néfastes : dédain, mépris, rupture des relations, etc. Une suggestion pour y arriver ? « Proposer des cours de RSE faisant la part belle à l’exemplarité dans les écoles de commerce », pour Blaise Agresti.

#Se transformer en travaillant ensemble autrement ? En parler c’est bien, mais comment et par quoi commencer ?” par Thierry Picq, Directeur de l’Innovation à emlyon business school et Jonathan Tripp et Olivia Asselin de Boehringer Ingelheim

Les méthodes agiles en entreprise, tout le monde en a déjà entendu parler. Mais qu’en est-il concrètement ? Que se cache derrière ce jargon venu du monde des startups que tous veulent s’approprier ? « L’agilité, c’est avant tout un état d’esprit », introduit Thierry Picq. Celui qui a été à la tête du Silex d’emlyon, un espace d’innovation et de modularité situé à la Part Dieu, sait de quoi il parle.

Thierry Picq

Les espaces de travail multifonctionnels contribuent à apporter de l’agilité en entreprise. « A l’époque, nous avions mis une cuisine ouverte au centre du lieu, symbole d’ouverture, de rencontres et d’interactions », souligne Thierry Picq. Cela permet ainsi une circulation d’idées bénéfique pour chaque projet. Les managers et décideurs ont donc tout intérêt à favoriser l’éclosion d’espaces semblables s’ils veulent adopter des postures agiles pour leur structure. Cela ne se limite pas qu’au mobilier, car pour devenir agile, une « entreprise doit mettre en œuvre des pratiques spécifiques dans l’ensemble de son organisation ».

Consciente qu’il y a là des enjeux stratégiques majeurs pour les organisations, emlyon propose des parcours de formation sur-mesure qui se fondent sur différents piliers de l’innovation managériale : l’expérimentation pour encourager l’initiative, l’agilité afin de développer la souplesse et l’adaptation organisationnelle, la collaboration pour mobiliser l’intelligence collective, etc.

#Redonner du sens à l’IA en entreprise : savoir comment faire parler les données et surtout bien les interpréter, par Benoit Loeillet et Imène Brigui-Chtioui, professeurs à emlyon business school

Si la révolution industrielle avait profondément modifié la société du XIXe siècle, la révolution digitale des entreprises bouleverse maintenant la nôtre. Pour Imène Brigui-Chtioui, professeur à emlyon business school, c’est notamment le cas avec « l’accroissement de la quantité de données », obligeant les cadres à réagir vite alors que le temps de la prise de décision est à la base « un processus complexe ». Une récente étude d’IDC affirme que 74% des entreprises aspirent à être “data driven” mais que seules 29% pensent être en mesure de réussir cette transformation. « Il faut installer une culture de la donnée au sein des entreprises », indique Benoit Loeillet Data science & AI Coordinator à emlyon business school, à condition que celles-ci soient « fiables et créatrices de valeur ». Car la difficulté majeure rencontrée avec le big data aujourd’hui est de savoir comment faire parler les données et à surtout bien les interpréter.

L’IA en entreprise peut donc s’avérer utile pour produire des indicateurs de performance plus pertinents, faire de la maintenance prédictive, ou encore apporter des réponses contextualisées. Conscients que l’IA est dorénavant un outil autant indispensable que vecteur de croissance pour les entreprises, de nombreux dirigeants ont souhaité poursuivre le débat au cours d’un long échange de questions réponses. La Business Intelligence, nouveau graal des entreprises ?

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