Raid Hannibal : quand défi rime avec surpassement de soi !

Eleonore Thmsr
makerstories
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5 min readJul 30, 2019

Depuis maintenant vingt ans, le Raid Hannibal Amaris organise le plus grand et le plus difficile raid étudiant de France. Ce raid multidisciplinaire et itinérant suit un parcours de 150 km avec un dénivelé positif de 9500m au coeur des Alpes françaises et italiennes. Le tracé, renouvelé chaque année., se destine aux étudiants comme aux adultes et professionnels. Par équipe de 6, les participants s’affrontent au cours d’épreuves de Trekking, Run & Bike, VTT ou encore même Canyoning.

Incontestablement, le Raid Hannibal se construit sur des défis : persévérer, se battre, gagner, et se réinventer chaque année afin de proposer une édition encore plus marquante que la précédente. Pour la 20ème édition, du 29 Mai au 2 Juin, le Raid Hannibal a voulu offrir un parcours innovant ; des Alpes du Sud à la mer, de la neige au sable, une arrivée inédite sur les plages de Menton.

Le premier enjeu fait partie d’un défi qui tient à coeur au Raid Hannibal depuis quelques années: s’inscrire dans la préservation environnementale. Un objectif zéro déchet, sensibiliser les participants au respect de l’environnement et des territoires traversés, réduire l’utilisation des cars pendant le parcours…

Cette édition, c’était également l’occasion de nous professionnaliser encore plus. Améliorer l’expérience coureur grâce à du matériel de chronométrage personnalisé de qualité, développer la présence et la mise en valeur de nos partenaires lors du Raid grâce à un stand de dégustation par exemple, et même développer les activités tous les soirs sur les Village Etapes.

Mais ce sont les valeurs qui rendent le Raid Hannibal unique: l’esprit d’équipe, le dépassement de soi, l’échange… Cette fois, nous avons vraiment voulu favoriser davantage les rencontres et le partage entre étudiants, professionnels, alumni. Ce partage, nous avons eu la chance d’en profiter grâce aux 19 mandats précédents du Raid Hannibal, qui ont contribué tous à faire du raid un événement exceptionnel. Et pour la première fois, grâce à la collaboration avec emlyon alumni notamment, 38 anciens membres du Raid Hannibal étaient présents, dont 15 diplômés !

Des difficultés, pour nous surpasser !

Nous avons rencontré l’un de nos plus gros défis à trois jours du départ : lors des derniers repérages sur place, nous avons appris contre toute attente que les cars que nous devions utiliser pour notre convoi étaient interdits dans la zone. Trois quarts des bus ne pouvaient donc plus se déplacer, alors que les coureurs et leurs affaires devaient être emmenés depuis Lyon jusqu’au départ, à Saint-Dalmas. Ok…

Une réunion avec les parties prenantes afin d’établir les pistes de solution fut donc organisée en urgence +++. Plusieurs pistes furent étudiées, jusqu’à trouver la plus pertinente : contacter une nouvelle compagnie de car basée à Nice pouvant effectuer le trajet jusqu’à Saint-Dalmas.

C’était un grand défi qui impliquait de déplacer 330 personnes et leurs affaires pendant 4 jours avec un bus de 34 places et 5 minibus de 9 places. Nous avons beaucoup appris de cette gestion de crise : il était nécessaire d’arriver à ajuster complètement une logistique et des plannings millimétrés préparés depuis un mois et demi, analyser la situation et savoir prendre des décisions vitales dans l’urgence.

La gestion des blessés est aussi un imprévu qui modifie complètement l’organisation. Nous avons compté quatre évacuations en hélicoptère pendant le raid et beaucoup d’interventions pour d’autres blessures moins urgentes. Durant l’épreuve de canyoning par exemple, un coureur s’est luxé l’épaule : le planning s’en est retrouvé totalement bouleversé : il a fallu gérer l’attente des coureurs pendant 2 heures, proposer des activités en attendant, gérer des déplacements inattendus.

Un autre problème majeur que nous avons pu rencontrer concernait les ravitaillements dès le premier jour. Les dix dernières équipes (sur quarante) qui passaient au point de ravitaillement se plaignaient du manque de nourriture, la majorité ayant été prise par les 30 premières équipes, malgré des quantités plus que suffisantes.

Après plusieurs tentatives d’ajustement dans la fréquence et la quantité des rationnements, nous avons fait un état des lieux du démarchage restant et de sa répartition sur le reste de l’événement. Le flux proposé aux différentes heures de la journée fut revu : nous avons diminué le flux à l’heure de l’arrivée des coureurs en le remplaçant par des pâtes, libérant ainsi des quantités pour les ravitaillements. Pour le 3ème jour, nous avons alors décidé de créer une caisse pour chaque équipe, avec une quantité définie de nourriture afin que chacun ait la même chose. Les coureurs s’arrangeraient avec leur équipe.

Bilan ? Bien que jonchée de défis, la 20ème édition a su marquer les esprits, et surtout nos esprits. Autant par l’organisation en amont et sur place, par son parcours, que par la bonne ambiance et la convivialité qui ont régné durant ces quatre jours ! On a souffet (dans le bon sens du terme), mais on a appris, et cela, c’est bien connu, ça n’a pas de prix! m

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