Formations professionnelles, ce que les outils ludo-pédagogiques apportent aux formateurs

SiaXperience
Makestorming
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7 min readJun 3, 2021

Face aux bouleversements actuels -crises économiques, révolution numérique, nouveaux modes management- les entreprises reconsidèrent la place des collaborateurs. Hier vus comme des sources de coûts, ils deviennent des ressources clés et la formation professionnelle un levier de développement. Dans ce domaine, le numérique a imposé MOOCs et autres e-learning. Mais ce n’est que la partie immergé de l’iceberg : actuellement, les sciences cognitives réinventent les principes même de la pédagogie.

Chez nod-A, nous avons récemment travaillé sur ces problématiques et développé avec quelques sponsors pionniers et éclairés, des outils ludo-pédagogiques qui réinventent la formation professionnelle. À destination des formateurs comme des apprenants, ce sont des outils collaboratifs, des jeux de cartes, de rôle, de plateau, voire même des escape games.

Dans cette série de trois d’articles, nous vous proposons un voyage au cœur de nos interrogations et découvertes. (épisode 1 à retrouver ici)

Deuxième épisode : ce que les outils apportent aux formateurs 📚

Mais qui sont les formateurs ?

Qu’ils soient indépendants, en entreprise ou au sein du réseau d’un organisme de formation, les formateurs professionnels sont les fers de lance de la mutation des formations dans l’ère de la compétence. Ils évoluent rapidement vers des pratiques actives où l’apprenant est acteur de son apprentissage. Ces pratiques actives ne sont pas un “effet de mode”, il s’agit d’une réelle évolution de la profession, concomitante avec les mutations du monde professionnel.

Parmi les formateurs, il y a également tous les experts métiers à qui on demande de transmettre leur compétences, sans forcément les accompagner et former aux subtilités de la transmission et de la pédagogie. Trop souvent l’organisation oublie qu’il ne suffit pas d’être excellent dans son métier pour savoir le transmettre. Ces experts métiers reproduisent naturellement les schémas de formation qu’ils connaissent, ceux qu’ils ont eux-mêmes “subis” au fil de leur carrière : un format descendant à coup de slides qui rappelle plutôt le cours magistral. Pourtant, ces nouveaux formateurs devraient eux aussi déployer des modèles d’apprentissage plus en phase avec les attentes des collaborateurs à l’aube de cette nouvelle ère de la compétence !

Il n’y a pas de secret. Si le domaine de la formation vit une réelle transition voire une mutation, c’est avant tout car le monde du travail et les apprenants ont tendance à réfléchir non plus en termes de métier, mais bien de compétences. Celles-ci se déclinent souvent en savoirs (connaissances proprement dites), savoir-faire (c’est-à-dire de suites plus ou moins automatisées et organisées d’actes qui permettent l’action) et en savoir-être. Cette dernière notion, peu formalisée, couvre des traits de caractère (autonomie, adaptabilité), des qualités morales (honnêteté, humanisme), des goûts et intérêts (sens du commerce, littéraire). Le formateur de demain, dans chacune de ses formations, devra de plus en plus accompagner les apprenants dans le développement de ces trois dimensions.

L’outil au service de pratiques de formations émergentes

Durant les années 1940, Edgar Dale, professeur et chercheur américain en sciences de l’éducation, s’est intéressé aux différentes façons de retenir des informations . Bien que son modèle ait été critiqué (et complété après sa mort), il y a un fait indiscutable : apprendre par des moyens actifs (partager, discuter, échanger, appliquer), permet de retenir plus d’informations et d’avoir une meilleure compréhension que par des moyens passifs (regarder, écouter).

On peut donc définitivement dire adieu aux présentations de 150 slides et cours magistraux, et dire bienvenue aux formats participatifs où les apprenants prennent en main leurs propres apprentissages. Le formateur doit alors changer de posture et premettre aux apprennants de jouer un rôle actif dans la formation.

Voilà qui est plus facile à dire qu’à faire. Délivrer un contenu lors d’un cours magistral est assez simple : les apprenants écoutent et prennent des notes, il n’y a aucune perturbation possible. N’importe quel formateur, en s’entrainant suffisamment, pourra déployer un tel cours sur ses sujets d’expertise.

Mais rendre les apprenants acteurs de leur apprentissage ajoute une dimension supplémentaire comprenant une grande part d’aléatoire : même quand les apprenants sont en autonomie et interagissent entre eux, le formateur doit en permanence être en écoute active afin d’intervenir à chaque fois que cela est pertinent. De plus, si les découvertes empiriques des apprenants ouvrent vers de nouvelles notions inattendues, le formateur doit être en capacité de les intégrer et les mettre en lien avec le socle minimum de connaissances à transmettre.

Son rôle prend alors une tout autre envergure, bien plus complexe, mais tellement plus passionnante et satisfaisante ! C’est là que l’outil ludo-pédagogique entre en jeu : il accompagne le formateur en facilitant au mieux son changement de posture, limitant autant que possible l’effort à fournir pour activer cette transition.

On passe alors réellement d’un mécanisme d’apprentissage à une « apprenance ». Ce néologisme recouvre l’idée que l’apprentissage est un processus permettant de grandir en faisant des choses qu’on n’a jamais faites auparavant, et en se remettant personnellement en question. L’apprenance, c’est aussi la capacité à s’interroger sur ce que l’on a appris et comment on l’a appris, plutôt que sur le résultat atteint. Ce processus dynamique permet de se détacher de ses habitudes et d’investir sur soi, sur ses talents, sur son avenir. Cela permet d’enrichir sa propre réflexion grâce à l’action, aux découvertes des uns et des autres, aux enseignements du groupe, et de fluidifier la circulation de l’expérience, tout en s’adaptant en temps réel aux changements. C’est finalement l’état d’esprit d’un collaborateur conscient des mutations du monde du travail et qui a décidé d’évoluer pleinement dans l’ère de la compétence.

L’apprenance est un état d’esprit, une “pensée inversée” qui rend l’apprenant acteur de sa propre formation. Mais cela ne peut se faire ni seul ni uniquement avec la force du groupe. Un acteur est fondamentalement nécessaire au processus d’apprenance : le formateur. Celui-ci n’est plus là pour transmettre mais bien pour rendre possible la transformation : il se transforme alors en formateur-facilitateur.

L’outil au service du formateur-facilitateur

Qui dit pédagogie inversée et outils ludo-pédagogique, dit jeux de rôle, escape game, exercices pratiques débriefés, démonstration par l’exemple, échanges et réflexivité de groupe, etc. C’est ici que les pratiques collaboratives issues des ateliers d’intelligence collective et les pratiques de formation convergent ! Les piliers sont les mêmes : collaboratif, appropriation, engagement, partage, concret, etc. Le facilitateur rend un groupe actif, l’aide à discuter et à débattre, facilite les interactions, et crée de l’engagement. Beaucoup de compétences que le formateur peut mettre au service de l’apprentissage et de l’apprenance.

Le formateur de demain est donc un formateur-facilitateur. Il est expert de son sujet, et expert de l’animation et de la gestion de groupe. Ce formateur-facilitateur est alors un guide capable d’amener les participants à se poser les bonnes questions, formuler les bonnes réponses puis les assimiler par eux-mêmes. Concevoir et animer des dynamiques collaboratives puissantes et entraînantes n’est pas chose aisée : il faut déployer des activités, des outils et des dynamiques qui vont permettre au groupe d’avancer intellectuellement sur le sujet, tout en l’accompagnant dans le faire et le tirant au maximum vers un processus d’intelligence collective.

L’outil aide le formateur à développer ces compétences de facilitateur. Pendant que les apprenants progressent sur le sujet de la formation, le formateur développe ses compétences d’animation au travers des interactions proposées par l’outil. Celui-ci lui fournit ainsi les supports et les explications pour mettre en œuvre des pédagogies collaboratives. À force de pratique, il deviendra ce formateur-facilitateur maîtrisant de nouvelles formes de pédagogies, qu’il pourra adapter et réutiliser en toute agilité sur l’ensemble de ses autres interventions.

Avec l’outil, formateurs et apprenants progressent, ils n’apprennent simplement pas la même chose !

Si l’apprenant est en pleine transition dans ses besoins et ses envies, c’est au formateur de fournir le cadre et les modules pédagogiques adéquats pour accompagner cette transition. C’est à lui qu’il revient de développer ses compétences de facilitation, d’animation et de pédagogie, afin de transformer sa posture et répondre pleinement aux besoins des apprenants.

L’outil ludo-pédagogique de formation accompagne cette transition en encapsulant des temps de formations uniques, immersifs et réellement transformatifs. Mais si les formateurs sont les utilisateurs directs de ces outils, il n’en sont ni les commanditaires (sponsors), ni les destinataires finaux (apprenants). Nous préparons une publication plus complète sur les outils ludo-pédagogiques au service de la formation professionnelle. Si vous souhaitez être informé de sa sortie, laissez nous votre adresse e-mail

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