Formations professionnelles, ce que les outils ludo-pédagogiques apportent aux sponsors

SiaXperience
Makestorming
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7 min readJun 23, 2021

Face aux bouleversements actuels -crises économiques, révolution numérique, nouveaux modes de management- les entreprises reconsidèrent la place des collaborateurs. Hier vus comme des sources de coûts, ils deviennent des ressources clés et la formation professionnelle un levier de développement. Dans ce domaine, le numérique a imposé MOOCs et autres e-learnings. Mais ce n’est que la partie immergée de l’iceberg : actuellement, les sciences cognitives réinventent les principes même de la pédagogie.

Chez nod-A, nous avons récemment travaillé sur ces problématiques et développé avec quelques sponsors pionniers et éclairés des outils ludo-pédagogiques qui réinventent la formation professionnelle. À destination des formateurs comme des apprenants, ce sont des outils collaboratifs, des jeux de cartes, de rôle, de plateau, voire même des escape games.

Dans cette série de trois d’articles, nous vous proposons un voyage au cœur de nos interrogations et découvertes. (épisode 1 et 2 à retrouver ici et ici)

Troisième et dernier épisode : ce que les outils apportent aux sponsors ✨🎯

… Mais qui sont les sponsors ?

Les sponsors en sont les commanditaires, la première pierre sans laquelle le chantier ne peut se lancer et la pierre angulaire sur laquelle tout l’édifice va reposer.

Ceux qui s’adressent à nous pour élaborer un outil sont déjà conscients des transformations actuelles des modes de travail et veulent embarquer leurs équipes dans cette révolution par le biais des formations « nouvelle génération ». Dans cette ère où l’on invente une nouvelle manière de concevoir la compétence, ces sponsors mettent l’accent sur l’empowerment (le développement du pouvoir d’agir) des collaborateurs et la nécessité de développer leurs compétences tout au long de leur parcours professionnel. Ces compétences se déclinent généralement en savoirs (connaissances proprement dites), savoir-faire (c’est à dire de suites plus ou moins automatisées et organisées d’actes qui permettent l’action) et savoir-être. Cette dernière notion - peu formalisée - recouvre des traits de caractère (autonomie, adaptabilité), des qualités morales (honnêteté, humanisme), des goûts et intérêts (sens du commerce, littéraire)…

Dans les grandes organisations, les sponsors doivent souvent gérer ces mutations à très large échelle et les anticiper dans un temps finalement assez court. N’oublions pas que, selon un rapport du McKinsey Global Institute, 800 millions d’individus devront acquérir de nouvelles compétences pour remplir correctement leurs fonctions d’ici 2030 !

L’outil au service de la standardisation

Les sponsors structurent le développement des compétences via des programmes pédagogiques et des parcours de formation qui seront animés par divers formateurs. Souvent, un grand nombre de formateurs, qu’ils soient internes ou externes, interviennent dans un même programme, chacun avec sa personnalité et ses pratiques. Une même formation animée par deux formateurs différents peut rapidement glisser vers deux formations radicalement différentes, en termes de qualité, voire de contenus et de résultats. Cela aura à terme des conséquences néfastes pour les sponsors.

De plus, les nouveaux formateurs étant généralement formés par des formateurs expérimentés, s’il n’y a pas de cohérence dans les pratiques, chacun répliquera voire amplifiera ces écarts de qualité d’une formation à l’autre. Pour les sponsors, l’enjeu d’harmonisation, de standardisation et de réplication des bonnes pratiques de formation est alors crucial. Les outils ludo-pédagogiques déployés à large échelle y répondent.

Standardiser, c’est formaliser et appliquer les meilleures pratiques du moment comme les méthodes les plus faciles, les plus sûres et les plus qualitatives. En l’intégrant dans des outils tangibles et concrets distribués à l’ensemble des formateurs, ces standards deviennent alors le socle commun, en termes d’apports pédagogiques, de posture de formation, et de dynamique d’animation. L’outil sera alors pour le sponsor le garant de l’appropriation par les formateurs, des schémas, des explications, des astuces tirées de l’expérience de pairs, tout ce qu’il faut pour construire un livret d’animation digne de ce nom.

Il est important de mentionner qu’il y a deux écueils récurrents de la création de standards, qui doivent à tout prix être évités quand on développe un outil ludo-pédagogique pour la formation.

  • Le standard n’est pas là pour tuer l’originalité et l’autonomie du formateur. Au contraire, nous parlons bien d’un socle minimum de contenus et de qualité. L’outil assure ce socle, mais doit laisser une grande place au formateur qui reste l’expert, en lui permettant d’illustrer le contenu avec ses anecdotes et ses expériences personnelles qu’il pourra mettre en partage pour rendre vivant et ancrer son discours. L’outil est là également pour lui permettre de grandir sur ses pratiques sans pour autant faire disparaître son apport personnel. C’est ce qui assurera son appropriation et son incarnation par les formateurs.
  • Le standard n’est pas immuable ni une finalité en soi. Bien au contraire, il doit incarner un palier, une étape franchie. Il devra régulièrement être mis à jour. Il a vocation à évoluer au même titre et en même temps que le contexte et les enjeux évoluent. Installer ces standards représentant un investissement financier et humain important, il peut sembler logique de les conserver le plus longtemps possible. Pourtant, ce n’est qu’en l’appréhendant comme un processus itératif qu’il pourra réellement devenir un vecteur de transformation en phase avec le monde dans lequel il évolue.

Si l’outil ludo-pédagogique répond pleinement aux enjeux de standardisation de la qualité par une montée en compétences de tout un réseau de formateurs, adopter cette approche permet également de répondre à des besoins émergents, rarement formulés, voire conscientisés, par les sponsors, mais pourtant si importants pour eux a posteriori.

L’outil au service de l’expérience collaborateur

Dans le cas des formateurs internes qui interviennent au sein de leur organisation, les outils participent aussi à améliorer leur expérience collaborateur (les formateurs étant les collaborateurs dans ce cas) : ils permettent de faire progresser les formateurs, de les valoriser en leur proposant des outils spécifiquement pensés pour eux, de les fidéliser et in fine d’attirer de nouveaux talents.

L’outil va avoir un impact positif sur chacune des dimensions essentielles de l’expérience collaborateur. D’après Corinne Samama, l’expérience collaborateur compte 3 dimensions.

En considérant et valorisant les formateurs avec un objet pensé spécifiquement pour eux, on touche la dimension émotionnelle de leur expérience collaborateur (ce que les collaborateurs ressentent). En prenant leurs codes, leur jargon, leurs approches, l’outil valorise leurs expertises et la qualité de leur travail actuel, tout en leur proposant des pistes de réflexion pour progresser toujours plus loin dans leurs pratiques.

Si tous les formateurs sont équipés d’un outil identique, ils sont autant considérés en tant qu’individus qu’en tant que groupe. On active ici la dimension relationnelle de leur expérience collaborateur (ce que les collaborateurs vivent en termes d’interactions avec les autres). Ils développent un référentiel et un langage commun pour faciliter leurs interactions et le partage entre eux. C’est parce qu’ils vivent cette expérience au sein d’un groupe, en partageant entre pairs, qu’ils se forment encore plus à ces nouvelles pratiques émergentes.

La dimension fonctionnelle (ce qui facilite le travail des collaborateurs au quotidien) sera activée par le contenu-même de ces outils, qui leur livrent directement l’ensemble des supports et des éléments dont ils ont besoin pour déployer leur formation. L’outil facilite alors le travail au quotidien en apportant cohérence, facilité et efficacité.

Mais pourquoi est-ce si important pour les sponsors de développer l’expérience collaborateur de leurs formateurs ?

Comme toute organisation, la valeur des organismes de formation est dans leurs collaborateurs. Dans l’ère où la compétence est reine, où chacun doit se développer pour répondre aux enjeux de demain, il est essentiel de penser une expérience collaborateur hors pair, qui fidélisera les formateurs de l’organisation tout en attirant de nouveaux talents. Et si les outils de formation, notamment les outils ludo-pédagogiques, ne peuvent être la seule réponse aux enjeux de l’expérience collaborateur, ils en sont sans aucun doute des éléments clés qui participeront au déploiement d’une expérience qui créera des envieux à travers un écosystème.

Sans sponsors, pas d’outils ludo-pédagogiques pour transformer la formation professionnelle. Et si ces outils peuvent attirer des sponsors, c’est principalement grâce à leur possibilité de duplication à grande échelle. En prenant le regard d’un sponsor, on ne voit plus la formation professionnelle à l’échelle d’une seule formation, mais plutôt d’une multitude. Un grand nombre de formations et donc de formateurs, qu’il faut accompagner dans la mutation de leur domaine, par la définition et le déploiement de standards. Ces outils, gage de qualité pour les sponsors, deviennent alors des artefacts d’une expérience collaborateur valorisante et engageante.

L’outil ludo-pédagogique de formation accompagne cette transition en encapsulant des temps de formations uniques, immersifs et réellement transformatifs. Mais si les sponsors sont les commanditaires de ces outils, il n’en sont ni les utilisateurs directs (formateurs), ni les destinataires finaux (apprenants). Retrouvez la suite de nos réflexions dans l’épisode 1 “outils et apprenants” et l’épisode 2 “outils et formateurs”.

Et si vous voulez en savoir plus sur les outils et serious game de nod-A, voici une courte vidéo consacrée à notre dernière collaboration avec l’INTEFP :

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