Zone de confort : Pourquoi et comment en sortir ?

Thomas bart
Management & Life Hacking
9 min readSep 14, 2016

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Le développement personnel se développe de manière extraordinaire. Et c’est une excellente nouvelle. De nombreuses personnes s’emparent de ces notions pour développer leurs vies personnelles et professionnelles. Moi même étant tombé dans cette marmite, je ne peux qu’encourager les autres à se lancer. Néanmoins, je remarque que certaines notions se sont répandues et sont parfois mal interprétées. Par exemple, la notion de “sortir de la zone de confort”.

Je suis toujours frappé par le sensationnalisme dont font preuve les promoteurs de ce concept. Les auteurs parlent de “nouvelle vie”, “de spectacles spectaculaires”, … Sauf que c’est faux. Ce qui est décrit dans ces cas-là c’est changer de vie et c’est autre chose.

Stop the bullshit avec la zone de confort !

Sortir de sa zone de confort, ce n’est pas se rendre sur un théâtre de guerre pour tenter d’arrêter les combats. Sortir de sa zone de confort, ce n’est pas tout plaquer du jour au lendemain pour faire le tour du monde. Sortir de sa zone de confort, ce n’est pas d’arrêter de dormir et être capable de faire mille choses.

Non ! Sortir de sa zone de confort, c’est accepter que le quotidien ne vous convient pas. Et que vous êtes décidé à le changer. C’est se regarder dans la glace et se dire que l’on veut améliorer sa vie. Une vie plus riche. Pour certains, cela sera peut-être de renverser la table et de tout raser. Mais cela n’est pas vrai pour tous.

Sortir de sa zone de confort, c’est vouloir aller plus loin. Pas, parce que l’herbe est plus verte ailleurs (parce qu’elle ne l’est pas) mais parce que le chemin qui vous y conduira fera de vous des êtres meilleurs.

On a tous une zone d’inconfort différente. Et nous avons tous des aspirations différentes à en sortir. Faire la promotion d’une vie faite de voyages et de bourlingues, c’est très bien. Je reconnais que cela doit être très sympa. Mais, à titre personnel, ce n’est pas ce que j’ai envie. Pour certains, c’est le fait de faire des choses et de sortir de chez eux. Pour d’autres, c’est de savoir rester chez eux et faire des choses. L’important, c’est de faire ce que l’on veut faire.

La première condition pour sortir de sa zone de confort, c’est de vouloir le faire pour soi.

Sur ce chemin bardé d’embûches, sans une motivation supérieure, vous allez vous arrêter en chemin. Car ce n’est pas les aspirations des autres dont vous aurez besoin. C’est la croyance profonde dans le projet que vous voulez vivre. Vous pouvez faire appel à tous les coachs de la terre, si vous n’avez pas pris cette décision au fond de vous même, elle-même assise sur des motivations supérieures, vous allez droit dans le mur. Ou plutôt retour à la case départ dans votre belle zone de confort.

Pourquoi est-il vital de sortir de sa zone de confort ?

Certains me diront qu’ils sont très heureux et qu’ils n’ont rien envie de changer. C’est certainement vrai (pour certains). Mais très vite lorsque l’on gratte, on se rend compte que cela n’est pas si vrai. Sortir de sa zone de confort, ce n’est pas remettre en cause sa vie ou son mode de vie. C’est simplement se poser la question des limites et des limitations de sa vie. Existe-t’il dans cet espace des opportunités d’amélioration ? Refuser de se poser la question révèle déjà en soi une forme de repli sur soi.

Au-delà d’une forme d’amélioration de soi, pourquoi est-il nécessaire de se poser cette question ?

1) Parce que l’on a qu’une vie !

Le sentiment du temps qui passe vite vient du fait que nous faisons tous les jours la même chose. Cela pourra paraître étonnant dans la bouche de quelqu’un qui prône sans arrêt le développement de routines. Mais attention, routine ne veut pas dire train-train quotidien. Diversifier sa vie, c’est aussi lui permettre de la densifier et de la rendre plus lente.

C’est un peu bateau mais pensez à vos bonnes résolutions de début d’année. (Pour ceux qui en font). Vous êtes sur la route de combien d’entre elles ? Comparez votre vie par rapport à celle de l’année dernière ? Combien de choses ont changé ? Qu’avez-vous apporté de nouveau ? Si la réponse est pas grand chose, alors il y a un malaise. Car la seule chose que l’on ne peut pas rattraper, c’est le temps perdu. Sortir de sa zone de confort, c’est aussi desserrer l’emprise du quotidien sur notre vie.

2) Parce que le monde avance, quoique l’on fasse !

Tout ce que je sais aujourd’hui et qui me sert à titre professionnel sera obsolète dans 5 à 10 ans. Ayant environ encore 30 ans à travailler, que vais-je faire durant les 20 dernières années ? C’est aujourd’hui que vous semez le jardin de votre réussite professionnelle. Récemment, je discutais avec une collaboratrice qui avait un grand intérêt pour les blockchain. Elle souhaitait se positionner sur ce nouveau domaine. Après 5 minutes de discussion, je me suis rendu compte qu’elle en savait moins que moi. Et je suis très loin d’être un spécialiste sur le sujet. C’est donc dès aujourd’hui qu’elle doit développer une connaissance approfondie du sujet pour pouvoir le vendre demain.

Si vous restez dans votre zone de confort professionnel, il est certain que son étendue va se réduire peu à peu. Un jour, elle ne sera plus un espace fertile où vous récolterez le fruit d’une réussite professionnelle. Le numérique a laissé de nombreux professionnels sur le carreau en raison de leur méconnaissance du sujet. Pour en connaître certains, je vous assure qu’ils auraient été contents de sortir de leur zone de confort avant.

3) Parce que le cerveau est un muscle comme un autre !

A la fin de la journée, ce qui compte, c’est l’intelligence. Ne soyons pas bête, ce que nous vendons en tant qu’employé, c’est du temps de cerveau, pas du temps de présence. Ce qu’achète un employeur quand il vous engage, c’est ce que vous apporterez en plus de votre mission. Je le dis souvent aux équipes, on récompense les apporteurs de solution. Pas ceux qui soulèvent le problème. Sortir de sa zone de confort, c’est aller chercher de l’innovation dans l’incertain.

Être capable d’explorer des contrées inconnues, cela se travaille. Votre cerveau, c’est un muscle. On choisit de le faire travailler ou pas. Comme la carrière, dès aujourd’hui, vous choisissez le niveau de puissance de votre muscle.

Comment sortir de sa zone de confort ?

Je l’ai dit au-dessus, sortir de sa zone de confort, ce n’est pas tout plaquer. C’est un examen froid et lucide de ce que nous voulons faire de notre vie. Comme nous souhaitons l’améliorer. Voici quelques conseils qui m’ont aidé (et qui m’aident toujours).

Conseil n°1 : Arrêter de penser par rapport aux autres !

Vous le faites pour vous ! Ne pensez pas pour ou avec les autres. Ne faites pas ce que l’on attend de vous mais plutôt ce que vous, vous voulez de vous-même. Votre objectif est de sortir de VOTRE zone de confort. Mais pas rendre votre zone plus agréable pour les autres.

Dans toute action de changement, il y a nécessairement une action de rejet en retour. Vous trouverez quelqu’un pour vous expliquer que vous avez tort de faire cela. Et ce n’est pas peut-être pas faux. Mais c’est son point de vue. Et l’important, c’est le vôtre. Attention, je ne dis pas qu’il faut se développer contre quelque chose ou quelqu’un. Il faut vous développer pour vous même.

Conseil n°2 : Se donner un temps régulier chaque jour pour …

… pour faire ce que vous voulez pour sortir de votre zone de confort. Par exemple, chaque jour, j’accomplis des rituels qui correspondent à mes aspirations. Par exemple, je regarde une vidéo TED par jour (au moins). Une vidéo TED, c’est environ 10 à 15 minutes. Ce qui fait que depuis le début de l’année, j’ai regardé plus de 200 vidéos. Une partie d’elle sont sélectionnées au hasard. Regarder ces vidéos me permet de voir le monde autrement. De profiter de la richesse et de faire évoluer mon système de pensée.

Si vous décidez de sortir de votre zone de confort, vous devez le faire tous les jours. Si vous le faites de manière non continue, votre décision sera reléguée dans le placard des bonnes résolutions qui ne seront jamais appliquées.

Conseil n°3 : Arrêter de vous juger et lancez-vous dans l’action.

Rien n’est jamais parfait. L’auto critique est positive si elle est aspirationnelle. Si elle est destructrice, c’est … autre chose. Arrêtez de vous prendre la tête. Il y a bien évidemment une limite au travail baclé. Mais il convient de faire la part entre le travail ni fait ni à faire et le travail qui ne se termine jamais.

La seule manière d’apprendre est de se jeter dans le bain ! Certes, il ne s’agit pas de mener une action qui pourrait être dangereuse. Mais arrêtez de penser aux conséquences, aux qu’en-dira-t-on mais tâchez de faire et d’accomplir. On devient forgeron en forgeant. Cette maxime est vrai pour tout.

Conseil n°4 : En pratiquant la théorie des petits pas et en arrêtant de fixer des objectifs.

Usain Bolt

Il n’y a pas de grand soir. Cela n’existe pas. Vous n’allez pas vous transformer du jour au lendemain. Personne ne se transforme du jour en lendemain en Usain Bolt. C’est la même chose pour tous les sujets. C’est le résultat d’un travail quotidien, année après année.

Certains me disent qu’ils veulent écrire un livre. Ils se donnent des objectifs. C’est très bien. Mais franchement, si vous voulez écrire un livre, je vous conseille de commencer à écrire 1 500 mots tous les matins. Au bout de deux mois, vous aurez un roman complet. Ce sera certainement mauvais mais vous aurez écrit votre premier livre. Je suis sûr que le deuxième sera meilleur.

Pratiquez tous les jours et arrêtez de regarder la destination. Un marathon, ce n’est pas avoir couru 42 kilomètres. C’est mettre un pas devant l’autre jusqu’à que l’on ait atteint la distance nécessaire.

Conseil n° 5 : Accepter l’échec !

Vous ne réussirez pas tout dans votre vie. C’est comme cela. Il y a des projets qui réussissent et d’autres moins. Il faut l’accepter. La meilleure manière de sortir de sa zone de confort, c’est accepter que cela va faire mal. Sinon, cela ne serait pas la zone de confort. Accepter l’échec, c’est déjà la certitude que vous allez tenter et tenter et tenter inlassablement jusqu’à ce que vous ayez réussi à atteindre l’autre côté de la rive.

“Sur quelque arbre que ton père soit monté, si tu ne peux grimper, mets au moins la main sur le tronc”. Proverbe Africain

Sortir de sa zone de confort, c’est développer l’altérité

Nous vivons à une époque de certitude. Nos politiques s’affrontent sur des clivages vieux de plus de 60 ans en pensant qu’ils sont toujours d’actualité. Nous vivons à une époque où de nombreuses personnes pensent que c’était mieux avant. Nous vivons à une époque où de nombreuses personnes ne veulent pas que les choses changent.

Sauf que voilà, le monde évolue. Parfois dans le mauvais sens, parfois dans le bon sens. Il ne reste qu’à chacun à se poser la question à titre individuel. Ai-je envie d’aller de l’avant et de voir autre chose ? Ai-je envie de faire profiter aux autres ma volonté d’aller de l’avant ?

Stay hungry, stay foolish. C’est la conclusion de ce fameux discours de Steve Jobs. Sortir de sa zone de confort, cela doit être motivé par la faim. La faim d’en savoir plus sur le monde qui nous entoure. C’est vouloir connaître plus et accepter de remettre en cause nos croyances. C’est surtout l’envie d’en savoir plus sur son voisin. Sur le type à côté de vous dans le métro. Il faut développer le goût des autres. Parce que c’est dans l’altérité que l’on sort de sa zone de repli sur soi, sa zone de confort où personne ne vient vous dire que vous avez tort ou raison. Alors, pour finir de manière pas très originale : “stay hungry, stay foolish”.

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Thomas bart
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Proud dad of two & husband. In my spare time, I write about productivity and coaching. Head of Growth in Startup Incubators in Lausanne, Switzerland