Peut-on vivre de sa passion dans la société actuelle ?

Manon Haddouche
Manon Haddouche
Published in
4 min readNov 8, 2015

Dans une société qui va de plus en plus vite et dans laquelle le travail a une place importante, est-il possible de tout plaquer et de vivre de ce qui nous passionne ?

C’est ce qu’a fait Damien Chicot, alias Mell Ville, 41 ans, qui a quitté un poste bien placé dans le btp pour la musique qui le fait vivre aujourd’hui. C’est également ce qu’aimerait faire Sebastien, 45 ans, directeur marketting dans un magasin de meuble.

Entre désir et crainte, bonheur et risque, la passion peut-elle prendre le dessus sur le reste ?

Le travail fait partie de l’identité de l’individu

D’un point de vue sociologique, l’homme a plusieurs statuts, notamment celui qu’il acquiert avec son travail. Il est donc « normal », (dans la norme), d’avoir un métier, lequel définit notre place et un statut au sein même de la société. L’inverse colle une étiquette de marginale que tout le monde ne se sent pas forcément capable d’assumer. Le problème étant que pour vivre, il faut travailler, et que beaucoup le font par dépit, sans envie ni choix réel. En sachant que le travail constitue environ 30% de notre vie, ne serait-il pas plus agréable d’exercer une fonction épanouissante ? D’autant plus que le « burn out », problème contemporain de plus en plus présent et maintenant reconnu, pousse certains à la dépression et même, pour les cas les plus extrêmes, au suicide.

On c’est plus ou moins tous déjà demandé un jour si il ne serait pas préférable de quitter sa fonction actuelle pour « autre chose », pour vivre de ce qui nous plait mais en réalité, peu le font. Pourquoi ?

Serais-ce tout simplement la peur de la prise de risque personnel et parfois familiale que ce changement engendre ?

En effet, changer de vie et de métier demande une prise de risque dont il faut être conscient avant de se lancer dans l’aventure et en général, là se trouve le problème.

Le risque financier est celui qui inquièterait le plus.

C’est d’ailleurs le cas de Sébastien, 45 ans, qui rêverait de quitter sa fonction de directeur marketing dans un magasin pour le dessin. « Vous comprenez, même si je suis lassé par mon travail, il me permet de bien vivre et je ne sais pas si ça serait la même chose avec le dessin, bien que cela me permettrait d’être heureux… » Une phrase forte de sens qui résume assez bien la situation.

Sébastien, après un entretien, confiait que le statut d’artiste selon lui ne serait pas reconnu par la majorité et qu’il craignait aussi que son train de vie soit modifié.

Il préfère donc « mettre son bien-être et son épanouissement de côté pour subvenir à ses besoin et avoir de la reconnaissance ».

Les étapes de la vie influences également nos choix

La perte d’un proche, une dépression, un licenciement sont autant de péripéties de la vie qui peuvent entrainer un désir de changement dans nos vies.

Beaucoup, après la perte d’un proche, ont changé de philosophie et de vision en général et se sont dit qu’ils devraient profiter de bonheur que la vie pourrait leur procurer en faisant ce qu’ils aiment.

Ce genre d’individus auraient moins peur des risques que ce changement comprend.

Risque financier mais pas seulement; vivre au quotidien la chose qu’on aime le plus est différent et offre une nouvelle vision de celle-ci.

Mell Ville, vit lui, maintenant, de sa passion : la musique.

Pourquoi avez vous choisi de changer de vie ?

Il y a plusieurs raisons, tout d’abord j’ai choisi de vivre “ma” vie, de prendre une direction dans laquelle je m’épanoui professionnellement et en accord avec mes choix. Ayant perdu un fils d’une maladie, la première réaction est de se protéger pour ne plus entendre et subir tout ce qui est négatif. Passer d’une vie bien réglée et confortable est un choix bien réfléchi ! Il suffit de croire et d’avoir des rêves, des projets et de nouvelles relations pour “changer de vie” si tu crois à cette nouvelle vie alors tu es crédible.

Qu’exerciez vous avant ? Etiez vous épanoui dans votre fonction ?

J’étais directeur commercial dans la location de machines dans le btp, j’étais en charge de developper un chiffre d’affaire et cinquante personnes, j’étais épanoui avec un niveau de vie très correct. Maintenant je suis auteur, compositeur,interprète et professeur de musique, je me nourri de ce que me procure cette nouvelle vie, le plaisir de faire de la scène et de livrer ses textes et sa musique en procure énormément…

en deux mots : aucun regret !

--

--