Comment les marques se développent à travers le Street Art ?

Comment les marques se développent à travers le street Art?

Le street Art regroupe toutes les formes d’art réalisées dans l’espace public, et englobe diverses techniques telles que le graffiti sur mur, le pochoir, la mosaïque, le sticker, l’affichage et le collage, la réclame, des installations comme par exemple le tricot urbain.

Tricot Urbain
Pochoir
Stickers
Mosaïque

L’art a comme but numéro un de faire passer un message, de s’exprimer sans autorisation et transmettre des messages. Il sert aussi à développer sa créativité. Au delà de son utilité technique, l’art est indispensable à la société. Les créateurs et les artistes ont pour vocation d’attirer l’attention du public à se poser des questions sur son environnement et à y réfléchir.

Grâce à l’art, la société va comprendre et avoir un regard plus poussé sur son quotidien.

Depuis maintenant quelques années , les marques ont compris que le street art était une approche plus rapide et créative vers les futurs consommateurs, les jeunes. Cela peut leur permettre de casser leur image classique et sage en s’inspirant de la rue, comme l’avait fait le pop art.

Portrait de Marilyn Monroe

Il est évident que si de plus en plus de marques font appel aux artistes de rue, c’est dans une démarche purement marketing afin d’utiliser des outils de communication variés, d’approcher différemment les consommateurs et de toucher un public plus large.

Les marques se sont développées au travers des réseaux sociaux, et nous, consommateurs avons grandi avec. Ceci permet aux marques d’être présentes au quotidien avec les plus jeunes consommateurs et d’y établir un lien. Très présents sur Instagram et Snapchat, ils sont des relais puissants pour nous sensibiliser. Pour autant, il faut respecter certains codes.

Comme exemple : Heineken a créé la fondation Desperados en 2018, dotée d’un confortable budget annuel de 400.000 euros, afin de promouvoir et diffuser le travail des street artistes auprès du grand public. Engagée pour la promotion de l’art urbain contemporain sous toutes ses formes et de ses artistes, elle favorise l’échange et le partage, et revendique être une fondation audacieuse, innovante et créative.

Toutes les marques n’ont pas la même façon de travailler avec des artistes:

Le styliste Michael Kors a lancé l’année dernière une collection baptisée Grafitti, inspirée du street Art des années 80 pour rendre hommage au street art New- Yorkais.

Les marques sembleraient donc s’inspirer de l’ingéniosité et du savoir faire des artistes de rues en matière de communication.

Les artistes peuvent ainsi s’exprimer en travaillant, avec un financement.

Et les marques, y trouver un levier de communication moderne.

Les artistes sont souvent doués en communication. En faisant de la rue leur espace d’exposition, ils ont inventé le street marketing.

En multipliant leurs œuvres dans la rue, ils ont décuplé les codes de la communication de masse. Beaucoup de compétences dont les marques sont demandeuses…

Leurs techniques de communication sont si puissantes qu’elles ont réussi à modifier le regard que la société porte sur leur pratique. L’apparition des réseaux sociaux change le système en fournissant l’outil de diffusion dont les artistes ont besoin pour étendre leur notoriété.

Beaucoup d’œuvres sont accessibles sur toute la planète, en temps réel, de manière totalement gratuite. Tout ce qui est publication d’images, applications de géolocalisation des murs peints à travers le monde, organisation et médiatisation d’événements… permet de développer une communauté de manière exponentielle.

Cet art de rue joue avec tout ce que nous avons l’habitude de voir dans notre quotidien extérieur : trottoirs, panneaux du code de la route, murs, fenêtres, feux, station de train…

Coach est une marque de luxe d’origine américaine dont la gamme de produits s’étend des sacs à main à divers accessoires. La marque distribue ses sacs à main dans les boutiques qui portent son nom ou encore en ligne sur son site internet.

En s’associant avec un artiste de street Art, la marque Coach provoque le buzz et fait parler d’elle. En effet, une marque de luxe est censée avoir une image d’inaccessibilité et d’unicité, mais dans ce contexte elle peut s’associer à un art de rue vu comme plus « populaire » et qui peut nous faire penser à ce côté “bad boy” ainsi qu’à tous les autres graffitis existants.

La marque joue un rôle de “luxe accessible”, ce qui est renforcé par le fait qu’elle associe ses produits à un artiste spécialisé dans l’art de la rue. L’art de rue étant accessible à tous, pourquoi pas les sacs à main Coach ?

Les stratégies des marques de luxe tendent à s’éloigner de l’image du “luxe sage” que nous avions jusqu’à présent. En effet, elles tendent à nous présenter des supports de communication plus marquants, voire choquants afin de rester dans l’esprit des consommateurs. Certains parlent alors de luxdisruption.

Le fait de mélanger un produit haut de gamme avec un art de rue brise les règles et les codes du luxe sont chamboulés.

Pour conclure, malgré les différences sociales, et l’inaccessibilité de certaines marques de luxe, assimiler le luxe et le street Art permet de toucher un plus grand nombre de consommateurs, de briser les codes et de développer une nouvelle stratégie marketing afin de développer un lien plus intime du grand public à la marques.

Darren Cullen, fondateur du collectif d’artistes londonien Graffiti Kings à Londres, a déclaré que

“Les plus grandes marques du monde utilisent des artistes graffeurs, qui sont essentiellement des vandales, et c’est incroyable”.

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