Sea Shepherd

« L’intelligence est la capacité d’une espèce à vivre en harmonie avec son environnement ». Paul WATSON, président de Sea Shepherd (berger des mers), une organisation internationale qui se décrit comme activiste directe afin de préserver nos océans et son écosystème. Créée en 1977 par Paul WATSON, un militant écologique considéré même comme éco-terroriste suite à de violentes actions directes menées ces 40 dernières années. L’organisation est composée essentiellement de bénévoles passionnés, engagés dans la lutte contre la pêche illégale, la chasse à la baleine, la chasse aux dauphins au Japon, la chasse aux globicéphales aux îles Féroé, la chasse aux phoques et la surpêche liée à la pêche industrielle. L’organisation est considérée comme « pirate » à cause de ses nombreuses interventions violentes et directes mais connaît désormais une réputation grandissante avec un impact planétaire. Selon Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France ; « L’action nourrit la réflexion et ainsi nourrit le message ». Ils utilisent une stratégie avec des interventions fortes pour interpeller et sensibiliser l’opinion ainsi qu’alerter les médias.

Alors, comment l’organisation Sea Shepherd a-t-elle fait évoluer sa réputation et son image de marque ?

Sea Shepherd compte officiellement plus de 800 actions directes depuis 1977. La première grosse opération est celle de 1979 avec le sabordage du baleinier Sierra près des côtes portugaises. Cette opération est qualifiée « d’incident d’envergure internationale », ce qui provoque une véritable polémique et fait ainsi connaitre Sea Shepherd à l’échelle mondiale et lui fait valoir une réputation de pirates. Cette stratégie choc est employée face aux géants de la pêche industrielle afin de sensibiliser l’opinion publique sur la préservation de nos océans. Le gouvernement subventionne ces industries de 75 à 100 milliards de dollars chaque année. C’est pourquoi aucune réelle mesure judiciaire n’est mise en vigueur et donc Sea Shepherd endosse son rôle de pirate avec plaisir puisque cette mauvaise réputation devient une force. En découle leur logo, inspiré des drapeaux de pirates, mais à la place des os se trouvent un trident et un bâton de berger qui symbolise la protection. Ce logo est un réel coup de pub et il est aujourd’hui connu de tous. Entre temps, une autre action est réalisée, surement une des plus connue, celle qui a eu le plus d’impact, que ce soit du côté de Sea Shepherd ou du côté des pécheurs industriels. Il s’agit, en 2005, de la traque des baleiniers japonais qui a duré plus de 10 ans. Cette opération a provoqué des manifestations dans tout le pays, qui ont été relayées sur les chaines TV du monde entier. Elle a fait intervenir des membres du gouvernement japonais afin de déclarer Sea Shepherd comme une menace. Cela a valu à Paul WATSON une mesure d’éloignement du territoire japonais, d’émigré écologiste et Interpol émet une notice rouge. Ce palmarès de condamnation judiciaire fait alors parler une nouvelle fois de lui et le pousse à s’installer définitivement sur le sol américain où il commence une carrière d’écrivain relatant ses expériences et sa vision du monde.

Sea Shepherd bénéficie également du soutien de personnalités et de groupes influents. Par exemple en 2014, Brigitte Bardot vient leur prêter main forte. Son image médiatique engendre là encore un coup de pub mais cette fois ci, positif puisque cette dernière est adorée du public. En 2016, le groupe de musique Tryo publie la chanson « Watson » qui est écoutée plus de 3 millions de fois. Ce groupe, visant un autre type de public permet la démocratisation de l’organisation Sea Shepherd et revalorise l’image de Paul Watson. En découlent des interviews des membres de Sea Shepherd, diffusées sur les chaines TV ou sur internet. Une téléréalité est même créée : Les justiciers des mers. Des reportages sont réalisés par de grands groupes médiatiques comme BRUT ou KONBINI, ainsi que le magazine Sciences et Avenir, qui relate également chaque année beaucoup d’opérations menées, qui apportent crédit à leur lutte. Aussi les livres de Paul Watson prennent place sur le haut de la vague, référencés et considérés avec sérieux. Ils sont perçus avec plus de bienveillance par l’opinion publique et de nombreux médias. Sea Shepherd utilise également les réseaux sociaux pour toucher un plus vaste public tout en restant fidèles à leur stratégie de communication choc, avec leur site internet et en publiant des post sur Instagram et des vidéos sur YouTube (réseaux sociaux où ils sont le plus actifs) avec des images et des messages forts.

Sea Shepherd lance aussi des campagnes pour sensibiliser une fois de plus l’opinion publique et les médias. Par exemple en 2011, ils harponnent 172 affiches sur les grilles d’un parc public ; c’est le nombre de baleines tuées chaque jour. En France, ils ont également lancé une campagne contre les déchets marins et ils mettent en place des événements pour y participer. De plus, pour le cas de Sea Shepherd France, des partenariats sont fait, comme par exemple celui avec Biosphéra, un syndicat militant pour l’entente Homme/Nature, ce qui conforte l’évolution positive de l’organisation.

Enfin, Sea Shepherd renforce sérieusement son image de marque avec sa boutique en ligne sur leur site internet. Ils proposent des vêtements en matière écoresponsable et végan, en expliquant que les ventes seront réinvesties dans l’organisation, afin que l’acheteur se sente impliqué dans la lutte en contribuant à la hauteur de ses moyens. Les membres font la promotion de leurs produits lors des interviews ou des déplacements puisqu’ils ne portent que des vêtements avec le désormais célèbre logo.

Ainsi, nous avons pu voir que Sea Shepherd est sans doute l’une des organisations non gouvernementales la plus activiste, de fait, la plus impliquée au monde dans la protection et la préservation de la faune marine. Mais tout cela ne serait pas possible sans son créateur Paul Watson qui se dévoue corps et âme pour l’Environnement. La réputation de ces bergers des mers est directement due à leurs actions, qui pour les plus importantes, ont été suivies et soutenues par le monde entier. Les actions sont d’une telle importance que les gouvernements les plus puissants prennent des mesures à leur égard, tel que le gouvernement japonais qui considère l’organisation comme une menace. On comprend alors que la peur que provoque Sea Shepherd aux baleiniers et autres pêcheurs constitue leur plus grande force. Les bergers se font connaitre également grâce aux relais sur les chaines TV internationales de leurs actions mais aussi sur les réseaux sociaux avec la publication de contenus choquants pour sensibiliser. Enfin, des personnalités influentes permettent à l’organisation de gagner en popularité.

--

--