LA TECHNOLOGIE À LA POINTE DE LA MODE

Evénement phare de l’industrie de la mode depuis le XIXe siècle, la Fashion Week est un moyen pour les créateurs de dévoiler leurs nouvelles collections et les futures tendances. Mais comment les créateurs combinent-ils entre style et technologie ?

Logo de la Fashion Week Paris

Une mise en scène high-tech

Les défilés de mode ne sont plus seulement de simples événements, ce sont devenus de vrais shows artistiques. Les créateurs vont immerger leurs invités dans l’ambiance de leurs défilés. Ils vont venir jouer avec des effets, des jeux de lumières mais aussi avec des écrans LED. C’est le cas, par exemple, du défilé Balenciaga automne-hiver 2019–2020, qui plonge ses invités dans un sentiment d’urgence avec des touches de bleu, de rouge et de noir projetées du sol au plafond en passant par les murs. C’est dans un tunnel avec de nombreux écrans LED que le vidéaste Jon Rafman, qui s’est occupé de la mise en scène, dévoile, à travers son travail, ses anciennes angoisses. Il joue entre l’image et le son et réussit à créer un réel sentiment de panique.

Défilé Balenciaga automne-hiver 2019–2020

Une expérience 360

Grâce aux avancées du digital, les ingénieurs ont réussi à créer des casques de réalité virtuelle. C’est en étant présents dans de nombreux domaines que ces objets complètement high-tech vont s’immiscer dans l’univers de la beauté. Une alliance entre réalité virtuelle et mode s’installe. Certaines maisons de couture vont l’utiliser pour montrer l’intérieur des coulisses mais aussi comme moyen d’assister au défilé. C’est le cas par exemple de Dior qui a lancé, en 2015, son propre casque de réalité virtuelle : le Dior Eyes, réalisé en collaboration avec la marque DigitasLBi. Mais quel en est le but réel ? La marque souhaite que la personne qui est derrière le casque soit libre de regarder où elle le souhaite durant le show. Ainsi, fini la dépendance au cadrage choisi par le caméraman. C’est un moyen pour tous « d’assister » au défilé de la marque puisque les personnes seront à la même place des bloggeurs, influenceurs, journalistes. C’est donc une expérience totalement 360, tant par le son que par la vue, que la marque offre au public. Ainsi, la technologie est au service de la démocratisation par ce moyen et amène une Fashion Week 2.0.

Utilisation du Dior Eyes en 2015

Un partage digital

Les créateurs misent beaucoup aujourd’hui sur leurs invités. De plus en plus d’influenceurs ont l’opportunité d’assister aux défilés. Ils partagent leurs avis, leurs nouvelles découvertes et leurs nouveaux coups de cœur à leurs communautés. Ils deviennent des intermédiaires entre la marque et les futurs consommateurs. Durant le défilé, les influenceurs peuvent faire des lives et des stories où ils mettent en avant les créations. Par exemple, on a pu trouver lors du dernier défilé de Jean Paul Gauthier en 2020, l’influenceuse Léa Elui. À seulement 19 ans, elle est la personne la plus suivie de France et partage une relation de confiance avec sa communauté. Ainsi, quand elle va parler du défilé de la marque, cela va susciter l’intérêt de ses abonné(é)s qui iront se renseigner sur le show. Cela offre une opportunité supplémentaire à la marque de gagner en visibilité.

Léa Elui et son manager Baptiste Giabiconi lors de la Fashion Week printemps-été 2020 de Paris

Par ailleurs, il existe aujourd’hui une influenceuse robot créée en 2016, qui se nomme Lil Miquela. Sous l’apparence d’une jeune fille de 19 ans, cette influenceuse virtuelle et mannequin est présente sur le réseau social Instagram et compte en février 2020 : 1,9 millions de followers. A l’occasion de la Fashion Week de Milan, Lil Miquela a été invitée pour assister au premier rang du défilé de Prada. Elle fut également chargée de s’occuper du Snapchat de la marque et a posté sur son compte Instagram quelques portraits d’elle au défilé.

Lil Miquela, l’influenceuse robot

Une nouvelle façon de défiler

La Fashion Week continue de se digitaliser notamment avec l’utilisation de l’impression 3D. En effet, de plus en plus de boutiques utilisent l’imprimante 3D pour créer leurs collections. C’est grâce à la créatrice de mode néerlandaise, Iris Van Herpen, que cette tendance est apparue dès 2007. Elle est considérée comme l’une des pionnières de ce phénomène. Durant la Fashion Week de Paris, la créatrice a montré sa nouvelle collection qui mixte impression 3D et outils traditionnels de création. Ses vêtements présentent des imprimés qui créent des illusions d’optique pour « déformer le corps ». Elle garde cette touche de mode high-tech tant dans ses créations que dans ses mises en scène.

Création 3D d’Iris Van Herpen au défilé printemps-été 2020

Les marques souhaitent être à la pointe de la mode mais elles commencent aussi à vouloir être à la pointe de la technologie. C’est le cas par exemple de la maison Dolce & Gabbana. Son défilé automne-hiver 2018 a fait monter sur scène des drones qui défilaient avec des sacs à main. Ces drones sont finalement multifonctions car, en plus de présenter les nouveaux sacs à main de la marque, ils filmaient le public et retransmettait les images sur les réseaux sociaux. Le défilé automne-hiver 2018–2019 de Philipp Plein était aussi très tourné vers le high-tech. En effet, un robot a accompagné la mannequin Irina Shayk sur scène. Une entrée et une ouverture mémorables pour la marque.

Défilé Dolce & Gabbana automne-hiver 2018–2019
Défilé Philipp Plein automne-hiver 2018–2019

Quand mode et technologie s’unissent, la Fashion Week brille de mille feux.

Sources :

· Mbamci

· Digiluxury

· France Tv info

· Madame le Figaro

· Les inrockuptibles

· L’Usine nouvelle

· Vogue

Par Héloïse GASPAIS

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