Le halal, enjeux religieux et commerciaux

En France, le terme « halal » désigne la viande, et également tous les repas traditionnels que les musulmans pratiquants peuvent consommer.

Comment définir ce terme et pourquoi existe-t-il ? Selon le rite musulman, afin que la viande d’un animal puisse être consommée, il est nécessaire qu’il soit vivant et ainsi conscient au moment de son abattage. La technique utilisée pour l’abattage est l’égorgement, après avoir prononcé le nom d’Allah (nom du dieu des musulmans). Selon la religion musulmane, Allah a créé des animaux, dont certains pour subvenir à nos besoins, c’est ainsi avec son autorisation que les musulmans les abatte de cette façon-là.

Dès lors, il est strictement interdit de tuer des bêtes par simple plaisir, contrairement aux corridas ou aux safaris. Les musulmans n’égorgent pas les bêtes pour le plaisir de les faire souffrir. Au contraire, la personne responsable de l’abattage doit être experte dans le geste à effectuer pendant l’abattage afin que la mort de l’animal soit (presque) immédiate. Tradition qui peut nous faire penser au mode vie des “ vegans ” ,( même si eux ne mange pas de viande ).

Les non-musulmans qui ont gouté ou adopté la viande halal affirment que son goût peut être souvent meilleur à la viande non-halal.

De plus, on constate une augmentation croissante de la consommation du halal par des individus qui ne sont pas musulmans. Il apparaîtrait une croyance populaire que la viande halal est plus saine que d’autres viandes. Ensuite, on aperçoit une multiplication du nombre de commerces alimentaires halal, comme les boucheries, traiteurs, épiceries, ect…

Néanmoins, au-delà de l’aspect religieux ou sanitaire, le halal est actuellement un enjeu capital pour les grandes distributions.

On peut aussi désormais voir apparaître, chez les enseignes de la grande distribution, des MDD ( marques de distributeurs ) halal, comme Casino avec sa marque Wassila, ainsi que Carrefour qui, lui, propose la gamme Sabrina. Et pourtant, elles ont longtemps hésité à se lancer, pas pour une question de goût, mais pour des rapports de fiabilité et d’inquiétude en terme de communication.

On sera donc amené à se demander pourquoi ? Car les calculs coûts-avantages ont parlé, mieux vaut se risquer que perdre les 5 millions de musulmans estimés en clientèle. Ces dernières années, la communication évènementielle s’est basée sur « l’ethno-communication » orientale en proposant divers magazines avec des pages spécialisées, pouvant cibler la période du ramadan.

Cependant, cette ethno-communication n’est pas très appréciée de l’opinion publique, puisqu’elle contrarie des individus qui sont opposés à cette hypothétique montée de l’islamisme ; mais elle contrarie également les musulmans pratiquants qui voient des étiquettes qui stigmatisent “l’orientalisation”. De même qu’ils ont un sentiment de défiance grandissant envers ces grandes enseignes pour leur garantir du halal de qualité.

Elles voient, en plus de nouveaux concurrents, leur face, comme la marque isla-délice qui a pris le parti d’une communication franco-halal, par le biais de leur slogan sur une gamme de poulet « fièrement gaulois ».

Pour conclure, nous pouvons voir que même si le halal est un mets religieux, il n’empêche que c’est une source de capitaux pour les grandes distributions ainsi que pour beaucoup de petites entreprises.

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