MM RADIO : LECTURE AVEC PIERRE COCHETEUX — “COMMENT DÉVELOPPER UNE INTELLIGENCE PRODIGIEUSE”
“Le cerveau humain est avide d’apprendre.”
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Nouvelle conversation LECTURE sur MM Radio avec notre invité, Pierre Cocheteux, qui développe le sujet de son ouvrage, sorti en 2018, “Comment Développer Une Intelligence Prodigieuse” avec Angela Peauty. “C’est un ouvrage pratique qui a pour objectif d’aider les personnes à acquérir du savoir et à être en capacité d’utiliser leur savoir dans leur quotidien, puisqu’une connaissance qui n’est pas utilisée ne sert pas à grand-chose. Et la base de la connaissance, c’est la capacité d’apprentissage.”
Interviewé à distance, à l’occasion du confinement internationale et pour donner de quoi motiver nos auditeurs durant ce temps, le coach de dirigeants explique la raison qui l’a poussé à étudier le sujet de l’apprentissage. “J’ai appuyé ma réflexion sur mes propres difficultés. Lorsque j’étais enfant, j’avais un rêve et ce rêve, c’était celui de devenir journaliste. Et malheureusement, ce rêve a été contrarié par ma dyslexie et ma dysorthographie, puisqu’il est difficile d’entrer dans une école de journalisme quand on n’est pas bon en français. […] Donc, j’ai écrit mon ouvrage avec l’idée que celui-ci soit utile à des personnes qui sont en difficulté, soit avec l’attention, soit la concentration, soit la difficulté à comprendre, soit la difficulté à apprendre. Et mon travail se base sur des études, des observations des élèves dits brillants. Alors les élèves brillants, vous savez, ce sont ces élèves qui, dans les cours, discutent avec leurs voisins, papotent, ne sont pas très attentifs, pour autant, quand le prof’ les interroge, ils ont toujours la bonne réponse et ils sont très agaçants pour ça. Donc, on s’est intéressé à comment ils font pour parvenir à un tel résultat, quelles sont les stratégies qu’ils mettent en œuvre.”
“La théorie qui ne s’enracine pas dans la pratique, ou qui est inutilisée, va servir juste à faire mousser les gens, mais pas très pratique dans la vie de tous les jours.”
L’auteur explique ce qui se passe quand on apprend sans passer par la case pratique. “Quand un savoir n’est pas utilisé, il se dissout. C’est-à-dire que le cerveau humain fonctionne aussi en triant les informations. Les informations qui ne sont pas utilisées couramment, dans la vie de tous les jours, vont avoir tendance à s’estomper, plus ou moins rapidement, avec le temps. Il fait du tri et il ne garde que les connaissances synaptiques qui sont utilisées et qui sont utiles. Les autres disparaissent. Alors, on peut les reconstruire, mais il va falloir, à nouveau, faire un effort d’apprentissage qui passe, d’abord, par avoir un projet d’intention et d’attention dans ce que je fais pour pouvoir réacquérir l’apprentissage.”
“On apprend, essentiellement, par mimétisme, lorsque l’on est petit et en accumulant des images.”
Tout au long de son livre, accompagné d’illustrations de Cyril Maitre — spécialiste, entre autres, de la pensée visuelle — Pierre Cocheteux détaille différentes techniques d’apprentissage, en passant par la mémorisation, la musique et même le silence. “Le rôle de l’écoute et du silence est particulièrement important dans l’apprentissage des langues, à cause des questions d’accent. Chaque langue a une musique qui lui est propre et une musique qui est composée de plus ou moins de notes. […] Et donc, si je veux être en capacité d’apprendre une langue asiatique, il va falloir que j’apprenne à esseuler ses différentes notes dont je n’ai pas l’habitude d’être à l’écoute. Et donc, il est important de prendre un temps de silence, d’intériorité, avant de vouloir répéter. Et souvent, quand on apprend une langue, on nous donne un modèle et on nous demande de répéter le modèle en oubliant cette phase de silence.”
“Il peut y avoir différentes difficultés qui sont liées à l’apprentissage, là, je parle d’êtres humains qui ont un cerveau en bonne santé et qui est capable de fonctionner normalement.”
Également, de l’importance de la rêverie et du sommeil pour laisser au cerveau faire naturellement ses tâches. “C’est dans la rêverie, d’une part et dans le sommeil, de l’autre, que les connexions synaptiques se créent ou se défont, et que le cerveau procède à un tri inconscient de l’information. Tout ça se passe à un niveau inconscient. On ne doit pas faire d’efforts pour que cela arrive. Mais il faut laisser le temps au cerveau de le faire.”
“La curiosité est une grande qualité et une grande qualité, surtout chez l’apprenant, puisque c’est ce qui va susciter l’intérêt et donc, le fait d’aller chercher des informations.”
Un cerveau, naturellement nourri, va nourrir une soif d’apprendre. Et les informations assimilées par nos expériences quotidiennes lui créent une base de données. “Notre bibliothèque, notre cerveau, emmagasine tout ce que l’on fait, en permanence, que l’on en soit conscient ou pas. Ça s’appelle la mémoire et c’est ce qui fait que nous nous souvenons des moments agréables et désagréables de notre vie, sans forcément avoir fait un effort pour cela. Le cerveau n’est pas une machine que l’on peut allumer et que l’on peut éteindre, il fonctionne en permanence et en permanence, il emmagasine des informations. Maintenant, pour ne pas être surchargé et pour ne pas partir en vrille — parce que notre cerveau, comme un ordinateur, a une vie — eh bien, il opère des tris dans ces informations qu’il emmagasine. Et puis, il va stocker de manière plus ou moins fiable celles qui seront les plus utilisées et celles qui seront les plus pertinentes pour sa survie. C’est une des raisons pour lesquelles, par exemple, l’être humain a tendance à être plutôt pessimiste qu’optimiste. Dans l’histoire de l’humanité, le fait de se souvenir de dangers pour rester vivant est plus important que de se souvenir des choses agréables de la vie. […] On peut changer mais ça nécessite de faire un effort, d’où l’intérêt de passer par une phase que j’appelle “la phase de l’intention et de l’attention”. Pas d’apprentissage à long terme sans intention ni attention.”
“On peut apprendre sans connaître les différentes formes d’intelligence, par contre, ça peut être intéressant de connaître les différentes formes d’intelligence pour accompagner ou aider un enfant en difficulté.”
En plus de partager ce qui l’aide, au quotidien, à garder son cerveau en bonne santé, le conférencier révèle ce qui aide notre système à obtenir de l’énergie. “L’énergie, c’est-à-dire ce qui nous permet d’être efficient et efficace, ne vient pas principalement de notre alimentation — ça c’est une fausse croyance que nous avons dans la société moderne. On pense que pour avoir de l’énergie, il faut beaucoup manger. En réalité, pour avoir de l’énergie, il faut beaucoup bouger. L’énergie vient du mouvement et non pas de l’alimentation. Alors, il faut manger pour avoir de l’énergie, mais il faut d’abord et surtout principalement bouger.”
“Il faut s’éloigner des vampires émotionnels et des gens qui vous tirent vers le bas, et plutôt chercher à s’entourer des gens qui sont sympathiques et qui vont vous aider à avancer dans vos projets, vous faire confiance, vous stimuler.”
Parce que nous sommes toujours en situation de confinement, nous avons demandé au spécialiste en prévention des risques professionnels de quelle manière les entreprises et entrepreneurs peuvent résister au stress. “Le stress est un mécanisme de survie qui est inscrit dans notre cerveau reptilien, c’est-à-dire, dans la partie la plus archaïque et la plus ancienne de notre cerveau qui agit en mode automatique. C’est-à-dire que lorsque notre cerveau, notre intelligence, perçoit, dans notre environnement, une source potentielle de danger, il va déclencher un mode survie qui va faire en sorte que l’on va faire les choses non plus en réfléchissant et en utilisant notre intelligence mais en mode automatique. Et en mode survie, quand je suis en mode automatique, je ne suis plus en capacité d’utiliser mon intelligence parce que — comme on l’a largement expliqué dans cette émission — pour pouvoir apprendre et pour pouvoir développer son intelligence, on a besoin de deux choses. On a besoin de temps et on a besoin d’attention et quand on est stressé, on n’a plus de temps et on n’est plus en capacité d’être attentif parce qu’on réagit en mode automatique.”
“Pour moi, ce temps est une grande bénédiction. Je milite beaucoup pour mettre l’humain au cœur du système économique et je trouve dramatique que beaucoup d’entreprises fassent passer l’économie avant l’humain.”
Il partage quelques conseils pour avancer malgré tout. “Ce qui est intéressant dans ce genre de situation dans lequel on a perdu la maîtrise sur beaucoup de choses, c’est de se recentrer sur notre zone de pouvoir, c’est-à-dire sur les choses que l’on peut maîtriser et uniquement sur les choses que l’on peut maîtriser, et de laisser tout le reste en dehors des leviers de confiance. Ça ne sert à rien de dépenser de l’énergie sur des choses pour lesquelles, de toute façon, je n’aurais pas d’action. Dans le cadre de l’entreprise, quelles sont les choses que l’on peut maîtriser ? Les actions que je vais faire aujourd’hui pour permettre à mon entreprise de survivre. Par exemple : aller chercher de nouveaux clients, concevoir des nouveaux produits, peut-être améliorer les produits anciens et profiter de ce temps pour améliorer les difficultés ou quelque chose qui ne fonctionnait pas bien dans l’entreprise. Il y a plein de choses que l’on peut maîtriser en ce moment et sur lesquelles on peut avoir une action.”
“Tous les événements que vous avez dans votre vie arrivent pour une bonne raison et pour nous permettre de grandir.”
Pierre Cocheteux dévoile l’écriture d’un nouvel ouvrage dédié aux entrepreneurs, durant ce temps de confinement. “Je me concentre, actuellement, sur l’écriture d’un nouvel opus qui va s’appeler “Comment Développer la Vision et la Stratégie de Votre Entreprise”, parce que j’accompagne beaucoup d’entrepreneurs. Et puis, je profite de ce temps pour augmenter mon niveau de connaissances sur des sujets qui me passionnent et pour lesquelles je n’ai pas eu, jusqu’à présent, l’occasion de m’imprégner.”
“Le titre d’un ouvrage qui m’a beaucoup marqué, par exemple, “Le Monde de Sophie”, parce que je trouve que c’est un bon ouvrage pour apprendre à penser.”
Comme pour chacun de nos invités LECTURE, Pierre Cocheteux, parle de son style et rythme de lecture. “Je lis des choses en rapport avec ma passion, donc tout ce qui peut m’aider à comprendre le fonctionnement du cerveau, le développement personnel, tout ce qui concerne l’économie, les leviers de croissance économique, les questions stratégiques en termes de développement de l’entreprise m’intéressent évidemment, tout ce qui concerne le management et la relation entre les êtres humains me passionnent beaucoup. Et puis, évidemment, je reste passionné par la culture japonaise, aussi les techniques de mentaliste, de magie, qui sont une autre de mes passions.”
“Je lis de plusieurs façons : le matin, plutôt des ouvrages sous forme papier ; quand je me déplace en voiture, j’écoute beaucoup de livres audios ; le soir, il m’arrive de regarder des émissions télé ou d’écouter des podcasts. J’ai plusieurs manières d’accumuler de la connaissance et du savoir.”
Vous pouvez rencontrer Pierre Cocheteux du 20 au 30 Avril lors d’un colloque digital destiné aux entrepreneurs, intitulé “COVID 19, Une Opportunité Pour Changer le Monde et Vivre Mieux” avec la participation de 20 experts.
Découvrez un extrait audio imagé de la conversation Lecture avec Pierre Cocheteux.
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