Uber, automatisation et travailleurs du clic… Revivez le débat entre Boris Vallaud et Antonio Casilli

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2 min readJul 15, 2019

Le député des Landes Boris Vallaud et le chercheur Antonio Casilli ont débattu de la transformation numérique du travail à Perspectives, le 2 juillet 2019.

Boris Vallaud et Antonio Casilli ont débattu au Maif Social Club pour l’ouverture de Perspectives, le 2 juillet 2019 ©Matrice

Comme la révolution industrielle en son temps, la révolution numérique du XXIe siècle bouleverse nos sociétés, nos modes de vie et de consommation. Et derrière ce chamboulement évident, ce sont toutes les formes de travail qui sont appelées à se réinventer. L’ubérisation, l’intelligence artificielle, l’automatisation… Ces nouveautés techniques inquiètent naturellement pour les impacts qu’elles ont sur nous, et surtout sur nos emplois traditionnels.

Quoi de plus pertinent, donc, que d’introduire le festival Perspectives, ces deux jours de pensée critique du numérique, par un débat sur la transformation de l’emploi ? C’est le défi relevé par Boris Vallaud, député des Landes et Antonio Casilli, enseignant-chercheur. Les deux intervenants se sont donnés la réplique pour la conférence introductive de l’événement porté par Matrice, qui se déroulait à la Maif Social Club.

Antonio Casilli, enseignant-chercheur à Télécom Paris et chercheur associé à l’EHESS, est un spécialiste de ces questions. Il a notamment publié “En attendant les robots, enquête sur le travail du clic” où il critique la prophétie de l’intelligence artificielle. Derrière la promesse d’un remplacement du travail humain par nos IA, démontre-t-il, se cachent en réalité des “micro-tâcherons”, ces “travailleurs du clic” rémunérés à la tâche.

Boris Vallaud, député PS des Landes, et membre de la Commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale, a notamment présenté une proposition de loi sur le rôle de l’entreprise dans la société et les nouvelles gouvernances. Il a porté l’idée d’une dotation en capital pour les jeunes ou encore d’une codétermination à la française impliquant plus de participation des salariés dans les conseils d’administration.

Vision politique et vision sociologique sont ainsi venues se confronter sur cette thématique clé du travail. De la nouvelle subordination créée par les plateformes, synonyme d’un “management algorithmique” comme dénoncé par Antonio Casilli, à la taxation des GAFA ou la taxe robot, les deux intervenants ont ainsi exposé deux points de vue, différents sans être toujours opposés, de la transformation numérique du travail. La conférence a donné lieu à des échanges instructifs avec la salle, sur les nouveaux tâcherons, mais aussi sur l’open source, sur l’intelligence artificielle, et bien sûr sur la valeur du travail…

A revivre dans cette vidéo !

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