Flash Conf innovation journalistique

Jonathan Pariente, rédacteur en chef-adjoint au Monde.fr, fondateur des Décodeurs est venu animer une flash-conf devant les équipes. Près de 24 heures avant la présentation finale devant les membres du jury, les participants restent concentrés, boivent chaque parole et retiennent chaque conseil !

“Nos pratiques peuvent et doivent changer. Nous ne devons pas avoir de pratiques figées dans le journalisme !”

“Avant, l’innovation dans la presse écrite c’était : les nouvelles formules. Sur le web, on a parfois calqué ce modèle ancien (changement de typo, de maquette par exemple) et -vue la lourdeur du processus qui devient vite obsolète- c’est difficile de revenir ensuite en arrière. Pourtant, dans l’innovation sur le web et l’innovation journalistique, on a le droit de se tromper. Innover, c’est aussi accepter de se tromper !”

“Innovation éditoriale et innovation technique sont proches, mais il ne faut pas les confondre !”

“Portfolio, infographies, modules de live… Ces outils sont entrés dans les rédactions. Il y a une relative facilité à les exploiter. Mais il y a aussi des inconvénients : ces produits sont limités et d’une manière générale nous rendent dépendant d’un service tiers : s’il met la clef sous la porte, s’il n’y a plus de maintenance, on est foutus ! Exemple avec les modules en live : les articles avec des infos données minute par minute sont devenus classiques mais au bout du compte, les papiers ne ressemblaient plus à rien à la fin. Cover it live a été un module très utilisé mais il est en train de mourir.”

“Les journalistes doivent-ils apprendre à coder ? Il faut le reconnaître, ça devient de plus en plus utile.”

“Il ne faut pas se leurrer, tout n’est pas technique quand on parle d’innovation journalistique. L’espace que nous offre une page web est illimité. Je n’ai jamais compris pourquoi beaucoup disent : “il faut écrire court sur le web”. Pour moi, c’est incompréhensible.”

“On a créé une rubrique Les Décodeurs au Monde : on en a fait un lieu d’innovation, une manière différente de travailler et de réfléchir à nos propres pratiques. Après avoir été un pôle de “fact checking”, c’est devenu un autre concept. Quelque chose du genre : si toi lecteur tu n’as pas suivi les épisodes précédents, voilà le résumé. En terme de technique, c’est zéro innovation !! C’est de l’innovation journalistique. Et pourquoi ça marche ? Parce que ça a une très large autonomie et qu’on a le temps de se tromper !

Il faut qu’on évolue, et malheureusement aujourd’hui ce qui prime, c’est beaucoup plus l’innovation marketing que l’innovation journalistique !