Et si on créait un mass market de la rénovation énergétique ?

Depuis 2016 chez Pathfinder, nous créons des startups à partir des problématiques sectorielles de nos clients corporates. Ils partagent notre ambition, assument leur incapacité à déployer des startups en interne et nous font confiance pour faire émerger des pépites dont ils deviennent investisseurs.

Toujours à la recherche de profils entrepreneurs prêts à craquer des problématiques ambitieuses, nous choisissons de partager nos réflexions.

Problème > Le secteur de la rénovation énergétique est en plein boom, porté notamment par des changements réglementaires, le décret tertiaire en France et les équivalents BACS au niveau européen. Pour autant, cet effort se heurte à un marché très fragmenté avec de nombreuses partie prenantes côté métier (maçon, étanchéiste, charpentier, plaquiste, plombier, chauffagiste, domotiste, energy management etc.) ainsi qu’une demande fragmentée tant au niveau résidentiel que sur les locaux commerciaux. Face à ces problématiques, les acteurs de la rénovation énergétique doivent s’adapter afin de pouvoir répondre au choc de la demande.

De nouvelles formes de go-to-market apparaissent sur le marché, poussés par l’urgence réglementaire et climatique.

Du côté de la demande, les constructeurs, promoteurs, asset manager, facility manager, locataires, propriétaires etc. sont fortement impacté par le décret tertiaire. Les différents pays européens commencent à retranscrire dans leur droits nationaux les loi européennes de réduction des émission carbone. En France, le décret tertiaire concerne tous les bâtiments de plus de 1000m2 quel que soit leur usage (sauf quelques exceptions comme les églises). C’est un marché colossal représentant 84% de la surface totale du tertiaire soit environ 800 millions de mètres carrés à analyser (diagnostic de dépense énergétique), déclarer (à l’ADEME en charge par le gouvernement français de centraliser toutes ces déclarations et d’en garder l’historique) et surtout rénover d’ici 2040 pour atteindre 40% de réduction de consommation énergétique dès 2030 puis jusqu’à 60% en 2050.

Par ailleurs, cette pression s’applique également au segment résidentiel où l’état a frappé fort en imposant de fortes restrictions sur les locations. En effet, dès 2023, le gouvernement a interdit la location des “passoires thermiques”, soit environ 90 000 logement affichant une dépense énergétique supérieure à 450kWh/m2 correspondant à la dernière note du DPE (récemment modifié en ce sens en janvier 2021). En 2028, l’état souhaite aller plus loin grâce au projet de loi Climat et Résilience actuellement en discussion à l’Assemblée nationale. Celui-ci pourrait interdire à la location toutes les “passoires thermiques” incluant ainsi les logements présentant un DPE classé F et G soit une consommation finale dépassant 331 kWh/m2 (la moyenne française se situe à 250 kWh/m2 correspondant à la lettre E). Le projet de loi inclue également la possibilité pour les locataires d’exiger de leur bailleur des travaux de rénovation.

Les efforts demandés sont proportionnels à la part du secteur résidentiel et tertiaire qui représente presque 20% des émissions de CO2 soit un secteur plus polluant que l’industrie manufacturière ou de l’énergie…

Un enjeu du mise à l’échelle pour le marché.

Au niveau résidentiel comme tertiaire la rénovation énergétique est un marché fragmenté avec de faibles économies d’échelles. Par ailleurs, les changements de méthode de calcul des subventions, et plus particulièrement la Prime Renov’ pousse à entreprendre des rénovations plus profondes. Par exemple, depuis le 1er juillet 2021, il n’est plus possible pour les particuliers de profiter de certaines bonifications des certificats d’économies d’énergie (CEE), notamment pour l’installation d’une chaudière au gaz à très haute performance (THP) à la place d’une chaudière ancienne au charbon, au gaz ou au fioul. Par conséquent, il devient plus intéressant de se tourner vers des bouquets de travaux, mieux financés par les aides de l’État. Plus le gain énergétique assuré par les travaux est important, plus les aides accordées sont élevées. Dès à présent, l’enjeu est donc de parvenir à rassembler, agréger la demande et/ou l’offre de rénovation énergétique pour répondre au besoin de massification du marché.

Quelques solutions se développent :

Face à l’opportunité de marché et l’urgence écologique certains acteurs s’attèlent à l’agrégation de la demande afin de permettre à l’offre de se structurer et permettre des économies d’échelles significatives.

Par exemple, EnergieSprong est une approche innovante de massification de la rénovation énergétique à un niveau zéro énergie. Née aux Pays-Bas il y a 5 ans, elle a pour objectif de réaliser la rénovation énergétique de logements sociaux à moindre coût et en moins d’une semaine. Le principe est simple : identifier des logements ayant des besoins semblables en rénovation énergétique, puis passer des contrats avec des industriels afin d’acheter en grandes quantités et à prix préférentiels les matériaux nécessaires à cette rénovation.

EnergieSprong dirige ensuite les travaux de rénovation, et assure des délais très courts pour les mener à bien. En une semaine, voire moins, et sans que les locataires ne doivent quitter leur logement, les maisons sont équipées de façades et toitures isolantes, de panneaux photovoltaïques, de portes, fenêtres, et autres ventilations, de manière à ce qu’elles ne consomment pas plus d’énergie qu’elles en produisent. Cette rapidité est assurée par l’utilisation d’éléments préfabriqués de haute qualité qui garantissent une consommation énergétique nulle sur 30 ans.

Pour autant, cette initiative se concentre sur le marché résidentiel alors que le tertiaire doit réduire ses émissions de 40% d’ici à 2030.

Vision > Agréger la demande de rénovation du tertiaire pour entraîner une massification des actions de rénovation énergétique.

Grâce à un partenaire industriel leader mondial de la transformation énergétique, Pathfinder offre l’unique opportunité de travailler à la création d’une startup dont l’objectif est d’engager une massification du marché de la rénovation énergétique pour les bâtiments du tertiaire.

Pour s’imposer comme la solution de référence d’agrégation de projets de rénovation profonds, celle-ci devra répondre à plusieurs impératifs :

• Apporter des gains d’économie significatifs pour les professionnels de la rénovation énergétique. L’agrégation de la demande doit permettre des gains d’économie d’échelle.
• Apporter une valeur ajoutée servicielle en permettant une plus grande efficacité opérationnelle pour la gestion des travaux. Les chantiers de rénovation énergétique rassemblent de nombreux corps de métier ainsi qu’une multitude de stakeholders chez les clients. Ceux-ci doivent pouvoir collaborer efficacement.
• Adresser le segment de marché le plus adapté à une agrégation de la demande (zone commerciales, collectivités, résidentiel etc.)

Votre mission si vous l’acceptez…

Les entrepreneurs qui prendront en charge cette problématique devront bien prendre en compte les attentes des différents acteurs impliqués. A la fois les professionnels de la rénovation (chauffagiste, diagnostiqueur, plaquiste, étanchéiste, charpentier, energy management etc.), et les clients (côté demande) avec différents stakeholders (propriétaire, asset manager, etc.). Par ces échanges directs avec les parties prenantes, il faudra valider le besoin marché, construire la solution et son business model.

Nous cherchons des entrepreneurs ambitieux, débrouillards. Une connaissance du marché de la rénovation énergétique et de l’immobilier tertiaire est un grand plus. Si ce projet te parle, dis-nous en un peu plus sur toi et pourquoi tu serais l’entrepreneur idéal !

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