#Pathfinder — Et si on valorisait les forêts au bénéfice de l’environnement ?

Thomas Meyer
Pathfinder
Published in
5 min readDec 4, 2018

Pathfinder est une filiale de The Family, dédiée aux opportunités de business scalables qui nécessitent un fort appui infrastructurel et capitalistique. Depuis 2015, Pathfinder crée des startups à partir des problématiques sectorielles de nos clients corporates. Ils partagent notre ambition, assument leur incapacité à déployer des startups en interne et nous font confiance pour faire émerger des pépites dont ils deviennent investisseurs majoritaires.

Toujours à la recherche de profils entrepreneurs prêts à craquer des problématiques ambitieuses, nous choisissons de partager nos réflexions. Si elles vous inspirent, contactez-nous à hello@meetpathfinder.com

#Problème — La forêt ne rapporte pas autant qu’elle le pourrait

Aujourd’hui, nous travaillons sur le marché de l’énergie avec un angle environnemental: comment répondre au rédemarrage de la demande en crédits carbone en l’absence d’une taxe carbone ? Le problème #1 demeure la sous-valorisation des actifs forestiers et l’absence de véhicule simple d’investissement.

Le marché des crédits carbone repart en très forte hausse mais manque de fluidité

Le marché du carbone constitue l’un des instruments les plus essentiels dans la lutte contre le réchauffement climatique. Sur le principe du pollueur-payeur, il fixe un plafond d’émissions de CO2 par année. Si elles le dépassent, les entreprises peuvent acheter des quota supplémentaires sur ce marché. Le principal marché aujourd’hui est l’European Union’s Emissions Trading Scheme (ETS) mis en place en 2005. Après une lenteur au démarrage principalement dûe à la crise financière de 2008 et à l’attribution d’une quantité trop grande de quotas, ce marché remonte enfin. La réduction du volume de permis de polluer distribués fait remonter le prix du carbone qui devrait atteindre 25 euros la tonne d’ici fin 2018 (contre 3 euros en 2013). D’après un rapport de la Banque mondiale, la valeur totale du marché du carbone dans le monde atteint déjà 86 milliards de dollars en 2018, soit 56% de croissance en un an. Ce marché reste cependant très fragmenté en fonction des réglementations et du type d’actif échangé. On distingue deux catégories, les marchés obligatoires pour les acteurs tenus de réduire leurs émissions et les marchés volontaires pour tous les autres acteurs souhaitant neutraliser l’impact de leurs activités sur le climat. Cette fragmentation rend l’offre peu lisible pour les investisseurs potentiels. En outre, certains outils innovants ne sont pas intégrés dans les marchés obligataires qui représentent la majorité des échanges globaux. Par exemple, les industriels européens du marché réglementé n’ont pas accès aux crédits forestiers qui constituent pourtant un levier majeur pour la décarbonisation.

Les forêts, principale source de décarbonisation, sont des actifs sous-évalués

Les forêts représentent non seulement une formidable opportunité pour lutter activement contre le réchauffement climatique mais pourrait aussi être une source très profitable de revenus. Le parc forestier mondial couvre 30% de la surface terrestre et stocke plus de la moitié du carbone sur terre. On estime que ces forêts pourraient contribuer à hauteur de 37% dans la réduction d’émission de CO2 d’ici à 2030. Aujourd’hui, les forêts ont pourtant plus de valeur mortes que vivantes pour les acteurs privés. Dernier exemple en date, le Brésil qui dispose des plus grandes réserves boisées au monde a perdu l’équivalent d’un million de terrains de foot en un an pour développer l’agriculture intensive. L’industrie manque d’un modèle économique valorisant le sauvetage et le maintien des forêts suffisamment robuste pour créer des incitations contraignantes.

Après la sylvothérapie, valorisons les autres vertus cachées des arbres $$

#Vision — Faire de la forêt une nouvelle opportunité d’investissement stratégique (et durable :) )

Valoriser la forêt en commençant par les acteurs privés

Aujourd’hui, quelques initiatives existent pour créer des incitations à préserver et reboiser les forêts mais elles visent principalement les Etats et collectivités locales et n’ont pas réussi à construire un modèle économique viable. Lancé en 2005 par l’ONU, le programme REDD+ (Reducing Emissions From Deforestation And Forest Degradation) fournit essentiellement une infrastructure de paiement pour financer les initiatives de préservation, pour réduire la concurrence d’autres activités qui poussent à la déforestation. La Norvège a ainsi financé la protection de forêts en Amérique Latine en versant 1 milliard de dollars aux Etats concernés avec obligation de résultats. Si certaines initiatives de ce programme ont porté leurs fruits, REDD+ manque de capitaux et ne valorise pas intrinsèquement l’actif forêt. Or aujourd’hui, plus de 20% des forêts sont détenues par des acteurs privés qui pour la plupart ne les valorisent pas au bilan et cherchent principalement à les vendre ou les reconvertir en terres arables. Il est essentiel de construire un mécanisme financier pour révéler à ces entreprises la valeur intrinsèque de ces arbres au regard de la réduction des émissions carbone.

Créer une valeur multiple à partir de cet actif

Pour construire un nouveau business ambitieux, il est nécessaire de valoriser ce nouvel actif forêt de manière globale. Deux leviers nous semblent pertinents. Tout d’abord, la valorisation des arbres pour leur rôle dans la réduction des émission carbones mais également dans le maintien des écosystèmes locaux, la qualité des nappes phréatiques ou encore la lutte contre l’érosion. Blue Forest Conservation est un fonds américain proposant d’investir via un Forest Resilience Bond, dans des programmes de restauration des forêts, le retour sur investissement étant issu des gains générés par les feux de forêt évités et l’assainissement des sources. En parallèle, certains bois précieux devraient être valorisés financièrement dans le cadre d’une exploitation durable. Le fonds Eco-Invests propose par exemple d’investir dans des parcelles de teck durables, procurant un retour sur investissement de 8 à 12% issu de la vente du bois.

Make our forests great again

Votre mission si vous l’acceptez…

Nous voulons créer une solution permettant de mieux valoriser la contribution des forêts à la lutte contre le réchauffement climatique. En tant qu’entrepreneurs, vous devrez construire une solution qui s’inscrit dans une vision long terme tout en s’appuyant sur des éléments concret de validation du marché.

A vous de creuser et valider la problématique initiale, comment mieux valoriser les actifs forestiers? Libre à vous de mener les bons tests terrain et de rencontrer les bonnes personnes pour creuser ce sujet et bien comprendre les points de blocage qui subsistent aujourd’hui. En parallèle il sera nécessaire d’identifier les solutions déjà existantes pour s’assurer de créer une proposition de valeur différenciante.

Nous recherchons surtout des entrepreneurs ambitieux et animés par une vraie vision pour adresser cette problématique unique! Une première expérience dans la finance verte est bien sûr un plus pour pouvoir être opérationnel sur des sujets d’ingénierie financière, mais à vous de vous entourer des bons talents! Enfin si vous êtes déjà accro à Cyril Dion et que vous pensez que le marché n’est pas forcément l’ennemi de l’environnement, alors n’hésitez plus et rejoignez nous!

Intéressé(e) par cette mission? Ecrivez à hello@meetpathfinder.com

Grand-mère Sauvage vous dit merci!

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