Indianapolis, Speedway city

L’Indiana tient son nom tout simplement du “Territoire de l’Indiana “ où beaucoup d’Indiens vivaient encore lors de son acquisition par les tous jeunes Etats-Unis.

Luc Landrot
A European lost in the Midwest
4 min readMar 28, 2017

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Le State Capitol, le gouvernement de l’état de l’Indiana

Fondée en 1821, Indianapolis est née dans l’unique objectif de devenir la capitale du nouvelle état intégré à l’Union en 1816.

En 1847, comme dans le reste du Midwest, l’arrivée du train aida le développement de la ville. Cette dernière joua un rôle important dans la logistique de la guerre de sécession en abritant une arrière-base et une industrie de l’armement.

Ouverte en 1853, l’Union Station attend toujours un projet de reconversion pérenne.

D’une manière générale, c’est la position très centrale de la métropole qui fit sa prospérité en étant successivement hub ferroviaire puis carrefour autoroutier. Et bien sûr elle doit sa renommée à ses courses automobiles. Avant d’être larguées par Detroit, la ville et la région ont d’ailleurs eu leurs propres marques de voiture. La course emblématique qui s’y déroule chaque année est l’Indianapolis 500 ou “Indy 500”. Jusqu’à 300 000 personnes peuvent assister au spectacle dans l’enceinte du Motor Speedway construit dès 1909. 200 tours, 800 kilomètres parcourus, c’est une vraie course d’endurance, dans des véhicules conçus spécialement pour ce circuit mais ressemblant fort à des formules 1.

La piste circulaire du Motor Speedway fait 4 kilomètres de long

Indianapolis fait partie de ces métropoles de taille moyenne pour les Etats-Unis, qui tapissent le coeur du Midwest. En cela elle est similaire à ses voisines Columbus et Cincinnati. Ce sont des villes, en marge du coeur de la Manufacturing Belt, qui ont accueilli suffisamment peu d’industrie lourde lors de la Révolution industrielle pour ne pas avoir véritablement souffert de la crise qui a suivi. La population d’Indianapolis n’a presque jamais cesser de croître à un rythme important pour atteindre sa taille actuelle. C’est donc une métropole florissante qui a fait partie des premières à vouloir redynamiser son centre-ville. Paraît-il que c’est même elle qui a montré le chemin de la relocalisation des stades des grandes équipes au pied du Downtown, permettant d’attirer à nouveau les banlieusards au coeur de la ville. Cette stratégie municipale a probablement été facilitée par le fait que la surface d’Indianapolis est égale et confondue avec celle de son Comté (County, couche administrative entre ville et état). Pour résumer, jusqu’à il y a peu, la ville était sa propre banlieue grâce à sa grande superficie et ne souffrait donc d’aucune concurrence de municipalités périphériques.

La ville a réhabilité ses quartiers centraux et on peut constater son avance sur ses voisines. Au bord du canal, les appartements chics se vendent comme des petits pains. Les promoteurs n’arrivent pas à répondre à la forte de demande de toutes les générations, jeunes et retraités, ne souhaitant plus entretenir des pavillons de plus en plus loin du centre, mais profiter de la vie de quartier qu’offre à nouveau le centre.

Le fameux canal rénové et sa promenade fait de ce quartier un endroit prisé

Le Cultural trail est par exemple une très belle initiative visant à dédier un cheminement piétons et cyclistes autour du quartier d’affaire avec des panneaux et oeuvres d’art dédiés à l’histoire de la ville ou du pays, à ses personnalités marquantes etc. Une idée à reproduire absolument dans toutes les villes de France et de Navarre. Un projet de piétonisation de certaines rues et de la place emblématique abritant le mémorial aux vétérans (Soldiers and Sailors Monument) est paraît-il dans les cartons.

Indianapolis prouve là que le Midwest n’est pas resté coincé au siècle dernier mais qu’il existe des îlots volontaristes en termes d’aménagement urbain. Ce n’est pas encore l’Europe, mais le succès y est au rendez-vous et les américains citadins semblent apprécier cette direction.

Il y a même des Bluecar en location !

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Luc Landrot
A European lost in the Midwest

Auteur de science-fiction, administrateur de l’Union des Fédéralistes Européens — France, ingénieur, Européen dans l’âme et dans la vie. #Subsidiarité