Bon trip, Bad trip.

Félix-Antoine Huard
Monsieur et Madame Tout-le-monde
3 min readFeb 22, 2016

Avez-vous consommé un ou plusieurs voyages dans les derniers mois? Vous avez peut-être sniffé l’air pur des Alpes, avalé une tasse d’eau saline de la côte brésilienne ou encore, êtes-vous plus hardcore et vous vous êtes injecté une p’tite dose de parachutes à Dubaï ? Les effets psychologiques du voyage ne sont pas bien loin de ceux de la drogue et vous en êtes peut-être accroc. Laissez-moi vous diagnostiquer.

Pourquoi consommer des voyages ?

  1. Vous voulez vous échapper. S’échapper du quotidien, de la monotonie et des responsabilités relève des raisons principales d’une prise de drogue et d’un voyage. Autant physiquement que mentalement. «J’ai fait le vide, ça a fait du bien», dit-on.
  2. Vous voulez voir la vie différemment, être complètement “pardu”. Le voyageur comme le drogué cherchent à s’ouvrir sur des éléments auxquels ils ne sont pas confrontés normalement. Ça met du spicy d’être dérouté. “Wild life, happy life.”
  3. Vous voulez vous divertir. Tout le monde aime bien rire et être heureux. C’est le but de la vie. Sauf qu’en tant qu’humains, on aime ben les shortcuts. Être heureux le plus vite possible avec ce qu’on peut. Une p’tite puff et voilà! Un p’tit voyage et voilà! Mais on revient vite au quotidien et à la nostalgie (#tbt).

L’expérience

Tout dépend de la première expérience. C’est sûr qu’un bad trip dès le départ incite assez peu à répéter l’évènement. Y’en a qui n’aiment pas le goût, y’en a qui aiment le feeling d’être loin, y’en a qui n’aiment pas ça juste parce que.

Pis y’a ceux qui tripent. Pas mal, beaucoup, passionnément, à la folie. Puis, plus les expériences s’accumulent, plus il y a de bons souvenirs (parce que les mauvais prennent le bord ou vous en riez). Plus il y a de bons souvenirs, plus vous avez le goût d’en créer de nouveaux à la hauteur des autres ou encore mieux. L’accoutumance guys, l’accoutumance.

Et lorsque vous revenez chez vous, vous êtes content. Vous revoyez ceux que vous aimez, vous racontez les péripéties, l’environnement est reposant et sécurisant. Pas longtemps après, la vie semble redevenir morne, terne. Vous ne goûtez plus, vous avez la langue brûlée par le spicy. La vie est fade sans piquant. La surexposition aux stimuli vous a changé. Et le cerveau en redemande. En plus grande quantité, en plus forte dose. Que ce soit avec une culture différente, un choc culturel plus important, un voyage plus long, plus périlleux, etc. «Fuck, j’suis en manque». Pis vous commencez à regarder vos photos, à les poster sur Facebook ou Instagram (#nostalgiede[insérer la destination]), vous commencez à regarder les billets pas chers à destination de “n’importe-où-sauf-icitte”. Et c’est normal. C’est normal de triper sur vos highs et de souhaiter que ce soit partie remise. Mais vous ne pourrez pas être tout le temps high parce qu’un moment donné, vous ne le sentirez pu. Ça deviendra la routine (diagnostic de junkie).

Aussi, en voyage, comme dans les highs, c’est un autre vous-mêmes qui ressort. Pas celui de la routine, pas celui qui est encadré. Plutôt le out-of-the-box, le rêveur, celui pour qui tout est permis et qui se dit “why not?”.

En fait, la seule différence c’est que le voyage n’est pas une drogue. C’est COMME une drogue. Facke si vous vous piquez, faites-le pour la fièvre jaune, ça c’est pas chill. Bon trip!

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