Bonheurs du retour

Félix-Antoine Huard
Monsieur et Madame Tout-le-monde
3 min readAug 14, 2016

Ben, c’est ça qui est ça. Je suis au Québec depuis le 12 juillet. Difficile de croire que je suis rentrée du Rwanda depuis près d’un mois maintenant. Tout va tellement vite, ici! J’ai l’impression que toute cette expérience n’est déjà qu’un rêve lointain. Il faut dire que je m’occupe le plus possible afin d’éviter ces moments-là où je ne suis plus certaine de me sentir à ma place ici. Pas facile, le retour de voyage…

En lisant l’article de Midorie sur son retour du Sénégal qui semble difficile, je me suis rappelée que chacun de mes quatre retours d’Afrique m’avait apporté son lot de moments où j’étais complètement à côté de la track. J’ai connu ces moments-là où je rêvais de parler du Cameroun, de l’Ouganda, de l’Éthiopie et du Rwanda, alors qu’il me semblait que ça ne disait rien à personne. Ah ma chère amie, si tu savais comme je te comprends! Et je me suis aussi rappelée à quel point j’apprécie d’être à la maison, après ces longs mois d’absence. Parce que le Québec vit en moi, il stimule mes cinq sens plus que n’importe quel endroit sur cette planète. Laissez-moi donc vous partager deux-trois choses qui me font vibrer dans notre beau pays.

La forêt

Vous avez remarqué à quel point elle est partout? Elle est sur le bord de l’autoroute, elle est derrière la maison, elle recouvre nos collines et elle entoure nos rivières et nos lacs. Elle regorge de cette odeur de sapin, de mousse séchée sur les pierres plates et des feuilles tombées l’automne dernier. Les écureuils y courent, les oiseaux y chantent et je m’y balade sans cesse parce que les arbres qui la composent me permette de me reconnecter avec mon chez-moi. J’apprécie tout particulièrement les ruisseaux qui y coulent et dans lesquels on peut tremper nos pieds après une longue promenade par une chaude journée d’été.

Le fleuve

J’aime tellement le voir de mon hublot quand j’atterris à Québec ou Montréal. Je suis allée dans Charlevoix, la fin de semaine dernière. À Port-au-Persil, plus précisément. Saviez-vous que du haut de la falaise qui surplombe le St-Laurent, c’est le seul endroit au Québec où l’on peut percevoir la courbure de la terre? On y voit le mat des bateaux avant de voir leur coque. À cette hauteur du fleuve, on dirait que quand le soleil se lève ou se couche, l’eau s’évapore pour se mélanger aux derniers rayons et que l’atmosphère au complet devient rouge, orange, jaune et mauve pâle. À part de ça, là-bas, on voit la voie lactée pendant la nuit. C’est beau.

L’humour

On va se le dire, elles sont grasses, nos jokes. Il n’y a pas ben ben de tabous, ici, quand vient le temps de rire. Ça m’a choquée un peu, mon premier soir à la Barberie, de vous entendre dire toutes vos niaiseries, mes chers amis. Et après j’ai ri aux larmes. Ça fait du bien de ne plus avoir besoin de se retenir. De pouvoir être 100% moi-même parce que je sais qu’ici, j’ai le droit de rire fort et d’exprimer mes émotions et mes pensées comme je les ressens. Ouais, on est des bons vivants! Ça fait du bien d’être à la maison!

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