Comment partir en voyage

Félix-Antoine Huard
Monsieur et Madame Tout-le-monde
4 min readFeb 16, 2016

Partir en voyage, ça a toujours un peu été mon trademark, à un point tel que quand je croise des gens que je ne vois pas régulièrement, la première question qu’on me pose c’est immanquablement « t’es rendue où, là? ». En 2015, la grande surprise c’était que j’étais à Montréal, mais c’était pas fait pour durer : me voilà donc, fidèle à moi même, à deux semaines du prochain grand départ. Mais, peu importe le voyage et peu importe le nombre de fois qu’on est parti avant, je ne pense pas qu’on peut dire qu’on sait à quoi s’attendre.

Dans les 12 dernières années, j’ai quand même pas mal découvert je suis quel type de voyageuse, alors plutôt que de te présenter une liste de conseils pour te préparer à partir, je vais te parler des questions que je me pose chaque fois et des choses que j’ai apprises depuis les premières aventures. L’idée, c’est peut être de te donner des pistes si t’en es à te demander si tu devrais le faire, ton voyage.

Vas-y!

Tu peux trouver plein d’articles sur le fait que c’est pas un bon conseil. Mais c’est vraiment mon conseil par excellence. Si t’essaies pas, tu le sauras jamais si c’est fait pour toi et tu pourras jamais découvrir ce qui marche le mieux et ce que tu dois éviter en voyage.

Si tu t’es trompé, c’est ok. Tu peux revenir.

Ton monde va être content de te voir! Ils ne vont pas te trouver poche! Je le sais — je suis partie pour une grande aventure il y a quelques années et je suis revenue au bout de 6 semaines. Échec total. J’ai retardé mon retour parce que j’avais tellement peur que le monde soit déçu de moi, pis finalement, le monde était juste vraiment content de me voir! J’suis passée à autre chose et j’ai appris la leçon suivante :

Essaie, trompe-toi, et la prochaine fois tu sauras quelles questions poser et quels sont tes deal breaker

C’est vrai! Long story short, j’suis partie faire un stage au Mali en 2010 et j’étais tellement énervée et contente d’avoir été choisie que j’ai comme pas réfléchi ou posé de questions avant de dire oui. Je suis donc arrivée au Mali, pleine d’enthousiasme, prête à donner des formations à des jeunes universitaires… pour me faire dire que l’école reprenait seulement dans 2 mois. J’ai essayé de trouver des choses pour passer le temps, mais je ne fittais pas trop dans l’horaire du reste de l’équipe. S’est ajouté à ça un sentiment d’insécurité et le fait que j’arrivais pas à trouver un logement qui me convenait… Sans parler du fait que j’avais zéro pensé à me faire un budget! (j’ai pas dit que j’étais la plus bright, mais j’apprends!) J’ai enfin pris la décision de mettre fin à mon stage et à mon retour, quelqu’un de bien sage m’a dit « bon, ben là tu vas savoir quelles questions poser la prochaine fois ». Pis ça m’est resté dans la tête.

Choisis bien tes travel buddy

Ça semble assez logique, right? Je suis présentement en deuil temporaire de ma travel buddy par excellence, parce qu’elle est occupée à faire des bébés. Et c’est seulement en la perdant que je me suis rendue compte à quel point c’est important de fitter avec ton ou tes partner de voyage. Ayez une vraie grosse conversation avant de booker votre vol. Veux tu passer ton temps à magasiner? Faire beaucoup de plage? Aimes-tu les musées? Te lèves-tu tôt? Veux-tu sortir le soir? Vas-tu être triste si je te dis que je veux passer la journée toute seule? Plein de bonnes questions que je n’ai pas posées dans le passé… Et j’en ai tiré des leçons!

Tu vas la trouver, ta place

C’est vraiment par un système essai-erreur que tu vas voir ce qui est le mieux pour toi. Là, dans deux semaines, je pars passer 12 mois au Myanmar. Tu t’imagines sûrement que je capote de joie et tu as raison. Mais je me suis rendue là en me posant les questions que j’ai apprises au cours des dernières années :

C’est quoi qui est le plus important pour moi? Savoir où je vais dormir la nuit. C’est simple! C’est mon seul vrai besoin. Le tien est probablement différent, mais j’ai découvert qu’en sachant ça, je suis pas mal moins stressée. Juste d’entendre parler les voyageurs qui disent « ah, je prends le bus et je vais trouver une auberge en arrivant », ça m’angoisse!

C’est quoi mon plus gros deal breaker? Le manque de sécurité. Là tu vas rire, parce que je m’apprête à te dire que je travaille pour Médecins Sans Frontières et qu’on va dans certains des endroits les moins sécuritaires au monde. Ok, j’ai été vraiment chanceuse de tomber sur le Myanmar côté sécurité, mais même s’ils avaient choisi de m’envoyer dans les pays les plus dangereux, j’aurais dit oui — parce que j’ai fait des recherches, j’ai posé des questions et je sais que c’est une organisation qui fait vraiment attention. Pour moi, il n’y a rien de mieux côté sécurité que de partir avec MSF.

Pour être très honnête, à moins que ce soit un long voyage, je ne réfléchis pas trop — j’suis du genre à sauter très rapidement sur l’occasion d’un vol à rabais. J’ai grandi avec l’idée que si tu as du lousse dans ton budget, gâte toi, et pour moi l’ultime gâterie c’est un beau voyage. Mais dernièrement, c’est devenu un peu plus sérieux et je suis en pleine réflexion à savoir si je veux habiter ici (ou ailleurs?!), ou voyager full time. Et c’est comme ça que je me suis rendue chez MSF — c’est une organisation qui priorise la sécurité, qui me fournit un logement et qui me permet de voyager tout en pouvant continuer à travailler. On verra le temps que ça durera et si finalement mon départ pour le Myanmar ne me fera pas découvrir d’autres questions à me poser la prochaine fois!

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