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De retour à la maison

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Dany Laferrière a dit un jour que les voyages ne prennent sens qu’au retour. Félix et moi avons quitté le nid familial à quelques reprises et, après mûres réflexions, nous ne pouvons qu’être d’accord avec lui. Nous pensons ceci dit que le processus de retour se divise en deux étapes.

La première, c’est quand on a encore le réflexe de répondre « thank you » en prenant notre reçu à l’épicerie et quand on doit démêler les sept devises différentes qui se sont ramassées dans notre porte-monnaie.

La deuxième, c’est quand on se met à se questionner sur notre vie, sur nos besoins, sur nos aspirations et surtout, quand on réalise à quel point nos voyages nous ont transformés. Soudainement, la personne qu’on était n’est plus, et celle que l’on devient nous motive et nous effraie à la fois.

Un choc pour le corps

Revenir, c’est d’abord un choc corporel. En plus du décalage horaire qui nous nargue chaque soir vers 8 ou 9 heures, nos articulations nous font clairement savoir qu’elles s’ennuient de l’action qu’on leur faisait vivre : marche, course, randonnée… Mon dos ne comprend plus trop pourquoi il n’a plus de sac à traîner, et mon corps tout entier se demande ce qu’il fait confortablement assis à écouter un film.

Certes, il est nécessaire de se reposer après un mois de course folle. N’empêche que ça nous rentre dedans. Si vous êtes comme nous, vous trouvez probablement que trois kilomètres de marche en voyage, c’est une petite aventure de plaisance, tandis que trois kilomètres de marche à la maison, c’est comme traverser le Mordor. Long, ennuyeux et gris.

Un choc pour l’esprit

Revenir, c’est aussi un choc pour le mental. La réalité et nos responsabilités nous rattrapent en moins de deux minutes. Fini le temps où tu as le droit de porter des vêtements odorants (lire ici « qui puent ») pendant une semaine sans trop te poser de questions, et impossible de manger des pâtes pendant quatre jours de suite — les gens vont te juger, tsé. Maintenant, sois présentable, mange des fruits et surtout, reprends tes habitudes et ta routine. Ouch.

Mine de rien, ces chocs nous auront appris beaucoup. On ne meurt pas tant qu’on bouge, paraît-il — encore selon ce cher Laferrière. Eh bien nous tenterons de transposer nos acquis dans notre vie de tous les jours et essaierons de saupoudrer un peu de notre esprit d’aventure au quotidien.

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Midorie Villeneuve Chassé
Monsieur et Madame Tout-le-monde

Ce qui est important pour moi : les voyages, le yoga, la photographie et le chocolat. • Je collectionne les moments, pas les choses. • midorievilleneuve.com